Être situé à deux pas du Collège de France est un gage de remplissage quasi permanent toute l'année pour un hôtel tant l'attraction du Quartier latin est forte chez les touristes étrangers. "Surtout pour les touristes venant d'Amérique du Nord et du sud", précise Philippe Cantet, gestionnaire de l'hôtel Atmospheres pour le compte des propriétaires. Racheté en 2010, l'hôtel fonctionnait déjà très bien, mais c'est une atmosphère nouvelle qu'ont voulu créer les nouveaux propriétaires qui n'étaient pas dans l'hôtellerie. Ainsi, le projet de rénovation n'est pas signé rive gauche, bien qu'il soit un hommage sous toutes ses formes à la ville de Paris. Pour les propriétaires, industriels de profession, pour qui "cette acquisition est le signe d'une diversification d'activités", la décoration est à leur image, sobre et dépouillée, un brin métallique, prenant des éléments de décoration du monde de l'aviation, un univers qui leur tient beaucoup à coeur. C'est ainsi que l'on peut voir ces deux demi-réacteurs d'avion servir soit de comptoir pour l'honesty bar soit de desk pour la réception.
Décoration dédiée à la ville
La prouesse architecturale est partout dans l'hôtel, et plus particulièrement soulignée par les grands espaces aérés du rez-de-chaussée, ses poutres en béton armé, son grand escalier suspendu menant à la salle des petits déjeuners en sous-sol, qui propose aussi espace fitness, sauna et salle de self massage avec jets à commande personnelle. "Les douze mois de travaux et les quasiment 3 M€ investis ont permis non seulement la mise en commun des trois bâtiments, mais aussi la reprise de trois ascenseurs et la création de cinq atmosphères dans tout l'hôtel", déclare Philippe Cantet. Dans ce parti pris de décoration dédiée à la ville, le photographe Thierry des Ouches a été choisi pour créer l'atmosphère de chaque lieu. Chaque chambre propose des séries de photos sélectionnées, mises en valeur comme pour une galerie d'art. Cinq atmosphères se déclinent en cinq thèmes : nature, monuments, 'by night', macaron et 'urban'. Chaque chambre a sa dominante, qu'il s'agisse des couleurs, des tissus pour les rideaux et les jetés de lit, ou des carreaux de salles de bains en petites mosaïques vertes et brunes pour les natures ou vert pastel et rose pour les macarons, ou encore carreaux RATP pour les 'urban' et carreaux rouge sang et fibres optiques pour les 'by night'. Le tout est signé par l'architecte Vincent Bastie.
Enfin, l'hôtel est aussi avant-gardiste avec des produits nouveaux comme ces vasques Axor de chez Hansgrohe dans les salles de bains, vasques sans robinet pour une ligne totalement épurée, une première dans l'hôtellerie ! L'hôtel, déjà classé 3 étoiles, devrait le rester : "C'est très délicat de changer car il ne faut pas se tromper", déclare Philippe Cantet. Avec un effectif d'une vingtaine de personnes pour 56 chambres dont six juniors suites et deux appartements, et un prix moyen estimé à 220 €, l'hôtel est assuré de trouver vite sa clientèle. Déjà fréquenté par une clientèle de touristes, celle-ci devrait être attirée davantage par les jolies photos de Thierry Des Ouches, qui sont autant d'invitations à se balader dans Paris. Une occasion aussi pour les Parisiens de redécouvrir la ville lumière sous un autre jour, dans un quartier traditionnellement touristique avec son lot de rénovations et d'ouvertures de restaurants branchés comme le Terroir parisien de Yannick Alléno à la Mutualité.
Publié par Évelyne de Bast