L'Hôtellerie Restauration No 3702
Christine Denis , restaurant Midi et Demi Entre les vœux pieux des annonces officielles et les fourches Caudines de l’administration sur le terrain, la combativité des professionnels est mise à rude épreuve. Deux d’entre eux partagent leur parcours du combattant pour bénéficier du chômage partiel. IMAGES DE UNE : © DR Abonnements 01 45 48 45 00 abo@lhotellerie-restauration.fr Petites annonces 01 45 48 64 64 pa@lhotellerie-restauration.fr Rédaction 01 45 48 48 94 redaction@lhotellerie-restauration.fr Publicité 01 45 48 55 85 pub@lhotellerie-restauration.fr 5 rue Antoine Bourdelle - 75737 Paris Cedex 15 - Fax : 01 45 48 04 23 web + mobile lhotellerie-restauration.fr Informations et annonces pour votre métier SUIVEZ-NOUS Application mobile Ce numéro est composé de 16 pages. Imprimeur : Roularta Printing - B-8800 Roeselare Origine du papier : Belgique Taux de fibres recyclées : 100% Certification : PEFC - Eutrophisation : Ptot 0,0071 kg/tonne Editeur : SA SEPT - Dépôt légal à parution ISSN : 2117-8917 Commission paritaire n° 0920T9916 Directeur de la publication : O. Milinaire Prix au n° : 0,77 € (hebdomadaire) 2 L’Hôtellerie Restauration N° 3702 - 9 avril 2020 Pour poser une question aux journalistes ou ajouter un commentaire Flashez les QR codes à la suite des articles ÉDITO RETOUR D’EXPÉRIENCE #coronavirus Chômage partiel, la galère CHRISTINE DENIS : “Il a fallu argumenter plus que de raison” Christine Denis est la fondatrice et dirigeante de Midi et Demi, un groupe de restauration de Saint-Herblain (Loire-Atlantique) qui compte 90 salariés, sur des activités de restauration commerciale, d’entreprise et de traiteur. “O n aurait pu croire qu’en nous obligeant à fermer du jour au lendemain, il était suffisamment évident aux yeux de l’administration que nous devions légitimement bénéficier du chômage partiel. Si nous restaurateurs, on ne peut pas en bénéficier, qui d’autre le pourrait ? Eh bien, figurez-vous qu’on nous force à affronter un parcours du combattant. Si, en plus, vous avez le malheur comme moi d’être contaminé par le coronavirus et d’être hors service pendant quelque temps, il y a de quoi pester ! Alors que chaque jour comptait pour la paie du mois de mars, les étapes étaient compliquées sur l’interface, le numéro d’identification, une galère. En plus, l’accès au site était difficile dû à la saturation : avoir quelqu’un au téléphone, c’était 2 ou 3 heures d’attente. Le pire, c’est qu’on ose nous demander pourquoi on ne fait pas de la livraison ou de la vente à emporter. Mais ils sont gentils, c’est un business différent, ça nécessite des investissements. Ils nous ont même réclamé des courriers de clients pour motiver la fermeture. Heureusement que l’on dispose de leurs coordonnées - on communique avec eux sur les menus et on travaille dans une zone industrielle. Bref, il a fallu argumenter plus que de raison. Par contre, je tiens à saluer la bonne écoute et la bonne collaboration avec notre banque, avec qui on a élaboré un emprunt pour renflouer la trésorerie et décaler les échéances des crédits en cours. Le propriétaire a également été conciliant et on a pu reporter les échéances de loyer. Quant aux impôts et à l’Urssaf, les reports se sont bien effectués. Enfin, je déplore l’absence d’aide de la part de notre assurance. C’est trop facile de se réfugier derrière les lignes du contrat stricto sensu. Et nos cotisations n’ont même pas diminué alors que nous sommes fermés.” Poser une question, ajouter un commentaire Olivier Milinaire > www.lhotellerie-restauration.fr/QR/RTR262911 Poser une question, ajouter un commentaire Romy Carrere > www.lhotellerie-restauration.fr/QR/RTR962988 ³ Les sites devraient désormais faire face à l’afflux des demandes des entreprises Le système d’information de l’activité partielle a été revu pour faire face à la demande a indiqué le ministère du Travail. “Ce système est désormais capable de supporter 15 000 connexions simultanées, de répondre à 400 000 utilisateurs par jour, de délivrer automatiquement les codes de connexion et de générer une réponse automatique d’acceptation 48 heures après le dépôt de la demande de l’entreprise.” La validation, qui était manuelle, est désormais automatique avec l’envoi des codes qui suit la demande. Bravo à tous ! Professionnels des CHR Oui, bravo à vous tous. Car si nous pouvons nous sentir malmenés par l’État, en raison notamment des lourdeurs administratives auxquelles nous devons faire face pour sauver nos entreprises et nos emplois, nous pouvons être fiers de notre profession qui tente, sans relâche, d’aider les autres. Bravo aux restaurateurs qui se mobilisent pour faire bouger les choses auprès des assureurs (p. 4-5), à ceux qui cui- sinent pour les soignants chaque jour par passion (p. 6), aux acteurs de la livraison qui acheminent les repas dans les hôpitaux. Bravo également à tous les fournisseurs qui se mobilisent en offrant leurs produits. Bravo aux hôteliers qui proposent gratuitement des chambres au personnel médical (p. 7) ou qui laissent leur hôtel à disposition des sans-abri atteints du Covid-19. Bravo aux réseaux hôteliers qui ont décidé de ne pas prélever de commissions et aux bailleurs qui ont accepté des reports dans le versement des loyers… Nous ne pouvons pas citer tout le monde, mais bravo à vous tous qui, à votre échelle, mettez en place des initiatives soli- daires pour que nous avancions. En espérant que tout le monde s’en souvienne.
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