L'Hôtellerie Restauration No 3704
L’ACTUALITÉ #coronavirus IMAGES DE UNE : © LÉO RIDET © GETTYIMAGES Abonnements 01 45 48 45 00 abo@lhotellerie-restauration.fr Petites annonces 01 45 48 64 64 pa@lhotellerie-restauration.fr Rédaction 01 45 48 48 94 redaction@lhotellerie-restauration.fr Publicité 01 45 48 55 85 pub@lhotellerie-restauration.fr 5 rue Antoine Bourdelle - 75737 Paris Cedex 15 - Fax : 01 45 48 04 23 web + mobile lhotellerie-restauration.fr Informations et annonces pour votre métier SUIVEZ-NOUS Application mobile Ce numéro est composé de 16 pages. Imprimeur : Roularta Printing - B-8800 Roeselare Origine du papier : Belgique Taux de fibres recyclées : 100% Certification : PEFC - Eutrophisation : Ptot 0,0071 kg/tonne Editeur : SA SEPT - Dépôt légal à parution ISSN : 2117-8917 Commission paritaire n° 0920T9916 Directeur de la publication : O. Milinaire Prix au n° : 0,77 € (hebdomadaire) 2 L’Hôtellerie Restauration N° 3704 - 23 avril 2020 Pour poser une question aux journalistes ou ajouter un commentaire Flashez les QR codes à la suite des articles Stéphane Manigold assigne son assureur Axa devant le tribunal Pertes d’exploitation : Comment peut-on nier que le ministre de la Santé a un pouvoir de police administrative alors qu’il est inscrit dans le code de la Santé publique ? Stéphane Manigold S téphane Manigold a fermé ses quatre restaurants (52 salariés en chômage partiel) le 14 mars dernier. Accompagné de son avocate, maître Anaïs Sauvagnac , dès le 17 mars, il a déclaré le sinistre au titre des pertes d’exploitation résultant de la fermeture administrative auprès de son courtier en assurances, le groupe Satec. Pour lui, sa demande est légi- time puisque sa police d’assurances prévoit “une extension pour les pertes d’exploitation en cas de fermeture administrative imposée par les services de police ou d’hygiène ou de sécurité” . Le groupe Axa rétorque que la garantie ne peut pas être appliquée puisque la décision de fermer les restaurants a été prise par le ministre des Solidarités et de la Santé et non par les services de police ou d’hygiène ou de sécurité. Stéphane Manigold estime lui que cette position n’a “ guère de sens au regard des principes qui régissent la police administra- tive et ne saurait tenir devant une juridiction. Comment peut-on nier que le ministre de la Santé a un pouvoir de police administrative alors qu’il est inscrit dans le code de la Santé publique ?” Il s’appuie également sur le code des assurances : “C’est assez simple, l’assu- © LÉO RIDET Le président du groupe Eclore (La Maison Rostang, Substance, Contraste et Le Bistrot d’à côté Flaubert à Paris), estime que le refus de son assureur d’indemniser les pertes d’exploitation est “irrégulier et amoral”. Stéphane Manigold : “En tant que restaurateur, je souhaite que mes actions contre Axa profitent aux 6 000 entreprises disposant d’une police d’assurance identique à la mienne et par ricochet à leurs 60 000 salariés.” ÉDITO Coronavirus : les assurances en ligne de mire Poser une question, ajouter un commentaire Nadine Lemoine > www.lhotellerie-restauration.fr/QR/RTR963165 Les assurances se sont défilées. Pionnier sur le front de laprotestation contre leur attentisme, Stéphane Jégo , le chef-patron de l’Ami Louis à Paris, l’a très bien expliqué dans les médias : “Quand tu appelles ton assurance, [elle] a toujours une raison pour ne pas prendre en charge la perte d’exploitation.” Sa pétition sur Change.org, ‘Sauvons nos restaurants et nos producteurs’, a totalisé 135 000 signataires en un mois. Est-un hasard ? Non, c’est l’expression du désarroi des professionnels. Stéphane Manigold , président du groupe Eclore (cinq restaurants), passe à la vitesse supérieure en assignant son assureur devant le tribunal de commerce de Paris, estimant que le refus de prise en charge des pertes d’exploitation est “irrégulier” (lire ci-contre) . Selon Le Parisien , une cinquantaine de restaurateurs sont aujourd’hui en passe de demander à la justice de se prononcer sur les incohérences ou contradictions qu’ils ont relevées dans leur contrat. En parallèle, plusieurs chefs médiatiques sont montés eux aussi au créneau et multiplient les interventions sur les plateaux de télé et dans les journaux pour interpeller les assurances. Pour Philippe Etchebest , même si elles ne peuvent pas payer l’intégralité des pertes d’exploitation, “les assurances doivent trouver des fonds et indemniser les entreprises devant assurer le minimum vital pendant la fermeture” . Même revendication de la part de Michel Sarran , qui renchérit sur l’urgence de la situation : “Les assurances envisagent un groupe de travail pour réfléchir aux prochaines pandémies. C’est une blague ? La pandémie, c’est maintenant ! Il faut des lois et taper du poing sur la table !” Toute la profession, syndicats et associations compris, compte bien sur une prise de conscience et un véritable effort de la part des assurances. Combien de temps pourront-elles encore faire la sourde oreille ?
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