L'Hôtellerie Restauration No 3706

Poser une question, ajouter un commentaire Sylvie Soubes > www.lhotellerie-restauration.fr/QR/RTR363268 “Les nouvelles ne sont pas bonnes”, estime Didier Chenet Le président du Groupement national des indépendants a réagi suite au discours d’Edouard Philippe à l’Assemblée nationale, le 28 avril dernier, qui n’a toujours pas donné de date de réouverture pour les restaurants et les cafés. L a première phase de déconfinement aura lieu du 11 mai au 2 juin, a annoncé le Premier ministre, Edouard Philippe , à la tribune de l’Assemblée nationale le 28 avril. L’évolution de la pandémie en France durant cette période conditionnera la date de réouverture des cafés et des restau- rants. Le président du Groupement national des indépendants (GNI), Didier Chenet , a réagi à ce discours. “Les nouvelles ne sont pas bonnes pour les cafés et les restaurants car rien ne garantit une ouverture rapide et généralisée de ces éta- blissements au niveau national. Leur ouver- ture sera vraisemblablement conditionnée à la réussite du déconfinement dans chaque département. Elles ne sont pas bonnes, non plus, pour les hôteliers puisque la mobilité des Français restera très limitée. À comp- ter du 11 mai, les déplacements resteront limités à 100 km et cela pour au moins trois semaines. Le pont de l’Ascension ne sera pas le premier grand week-end de tourisme de nos compatriotes. Difficile dans de telles condi- tions, avec un horizon aussi opaque, d’orga- niser ses prochaines vacances et de réserver son séjour. Enfin, les nouvelles ne sont pas bonnes pour les traiteurs organisateurs de réceptions puisque toutes les cérémonies reli- gieuses sont interdites jusqu’au 2 juin et que les rassemblements sont limités à ce jour à 10 personnes et resteront interdits pour ceux de plus de 5 000 personnes jusqu’au mois de septembre au moins. Les mariages, qui représentent une grande partie de l’activité printanière des traiteurs, ne pourront pas se tenir avant l’été prochain. Les grandes mani- festations et festivals sont annulés. C’est un vrai coup dur pour les familles et ces profes- sionnels dont une grande partie de l’activité est d’ores et déjà perdue. Mais, je veux rester volontaire et pragmatique. Ceux de nos pro- fessionnels situés dans les départements où l’épidémie est demeurée contenue pourront rapidement reprendre leur activité au mois de juin et ainsi travailler pendant une bonne partie de la saison estivale dans le respect d’un protocole sanitaire que nous élaborons. D’autres professionnels n’auront vraisembla- blement pas cette chance et notamment nos collègues parisiens, marseillais ou lyonnais, qui risquent d’attendre bien plus longtemps. Je comprends que la santé de nos concitoyens soit prioritaire pour notre Gouvernement. Je veux aussi qu’il comprenne la détresse de nos professionnels privés de leur droit de travail- ler. Il faudra les aider à la hauteur des pertes qu’ils enregistrent.” L’ACTUALITÉ #coronavirus Toujours pas de date de réouverture pour les cafés et les restaurants en France. 4 L’Hôtellerie Restauration N° 3706 - 7 mai 2020 S i les cafés, les hôtels et les restaurants béné- ficient aujourd’hui d’aides “tactiques et tem- poraires” de l’État, il faut désormais “trouver des incitations structurelles qui vont permettre à ces entreprises de renouer avec l’équilibre puis la crois- sance”, analyse Christopher Terleski , président-fon- dateur de la société C.H.R Conseils et formations, et auteur du SOS Experts ‘Gagner en rentabilité en améliorant sa marge brute’ sur www.lhotellerie-restau- ration.fr . “ Il va être difficile dans un premier temps de réembaucher l’ensemble des salariés. Sauf que le chô- mage coûte très cher aux finances publiques. L’État va devoir s’organiser pour préserver l’emploi et il peut le faire avec une fiscalité adaptée sur les cinq prochaines années. Les dettes et les prêts cumulés durant la crise vont devoir être remboursés. Le secteur va avoir besoin d’une période de ‘convalescence’ et l’État doit avoir une approche pragmatique pour lui permettre de garder ses emplois.” Cet expert met sur la table un allègement des charges patronales mais aussi une baisse de la TVA sur cinq ans. Il n’est pas le seul à évo- quer ce mécanisme . Olivier Bertrand , PDG du Groupe Bertrand qui représente 30 000 salariés, défend également le principe. “Nos réouvertures doivent aussi s’accompagner d’une baisse de la TVA à 5,5 %. C’est le taux appliqué aux métiers de bouche. Nous, nous sommes à 10 % actuelle- ment, et 20 % sur les alcools. Revenir à 5,5 %, même temporairement, nous permettrait d’amortir les nouveaux coûts qui vont se présenter à nous pour réorganiser nos établissements et assurer la sécurité des clients et de nos collaborateurs”, a-t-il récemment déclaré dans les colonnes du Journal du Dimanche . Une “possibilité pragmatique” Vendredi 1 er mai, plusieurs dirigeants d’entreprises et d’organisations patronales du secteur ont éga- lement abordé le sujet lors d’une conférence télé- phonique, a indiqué le GNI. Pour les participants, demander une baisse de la TVA à 5,5 % n’est pas encore à l’ordre du jour, la profession estimant que cette requête n’aura vraiment de sens que lorsque les conditions de redémarrage des entre- prises pourront être évaluées. Même si elle n’est pas encore sur la table, pour Christopher Terleski, “ une demande d’une baisse de la TVA serait une possibilité pragmatique pour étaler dans le temps les coûts pour l’État, pour favoriser un rétablisse- ment de la santé des entreprises, pour protéger le métier et surtout pour sauvegarder des emplois”. Une baisse de la TVA pour préserver l’emploi est-elle envisageable ? Cette mesure, même temporaire, permettrait également d’amortir les coûts engendrés par la situation sanitaire, expliquent Christopher Terleski (C.H.R. Conseils et formations) et Olivier Bertrand (groupe Bertrand). La FGTA-FO revendique un plan de soutien d’envergure et sur le long terme pour éviter aux petites entreprises du secteur des CHR de mettre la “clé sous la porte” . Durant la période de l’état d’urgence sanitaire, l’organisation syndicale demande notamment une exonération du paiement de la TVA, qu’elle qualifie de “mesure d’urgence indispensable” afin d’éviter une catastrophe économique et sociale pour ces entreprises. Sur le long terme, la FGTA-FO souhaite qu’un régime fiscal spécifique et pérenne soit mis en place au profit du secteur, en instaurant une TVA à 5,5 %. L’organisation syndicale demande au Premier ministre de prendre en compte cette mesure lors la réunion du comité interministériel du tourisme, le 14 mai prochain. La FGTA-FO demande que les CHR soient exonérés du paiement de la TVA

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