L'Hôtellerie Restauration No 3709

RETOUR D’EXPÉRIENCE Autorisée par les pouvoirs publics, la vente de repas à emporter dans les restaurants se présente comme un recours pour tenir avant la réouverture. Certains professionnels voient dans cette option un moyen de maintenir une source de revenus, leur moral mais aussi une relation avec les clients, quand d’autres redoutent une perte de temps, d’argent et même de réputation. IMAGES DE UNE : © DR © GETTYIMAGES Abonnements 01 45 48 45 00 abo@lhotellerie-restauration.fr Petites annonces 01 45 48 64 64 pa@lhotellerie-restauration.fr Rédaction 01 45 48 48 94 redaction@lhotellerie-restauration.fr Publicité 01 45 48 55 85 pub@lhotellerie-restauration.fr 5 rue Antoine Bourdelle - 75737 Paris Cedex 15 - Fax : 01 45 48 04 23 web + mobile lhotellerie-restauration.fr Informations et annonces pour votre métier SUIVEZ-NOUS Application mobile Ce numéro est composé de 20 pages Imprimeur : Roularta Printing - B-8800 Roeselare Origine du papier : Belgique Taux de fibres recyclées : 100% Certification : PEFC - Eutrophisation : Ptot 0,0071 kg/tonne Editeur : SA SEPT - Dépôt légal à parution ISSN : 2117-8917 Commission paritaire n° 0920T9916 Directeur de la publication : O. Milinaire Prix au n° : 0,77 € (hebdomadaire) 2 L’Hôtellerie Restauration N° 3709 - 28 mai 2020 Pour poser une question aux journalistes ou ajouter un commentaire Flashez les QR codes à la suite des articles Laurent Favier Chef du restaurant Chai nous comme Chai vous, à La Flotte- en-Ré (Charente-Maritime) “ Sans fichier clients, rien n’aurait été possible. L’envoi d’une centaine de SMS, juste avant le week-end de Pâques, a fait démarrer en trombe la vente à emporter. Elle se déroule devant l’établissement, deux fois par semaine : le mercre- di avec un menu unique à 20 € et le samedi avec un repas à 30 €. Nous avons baissé, sans succès, la carte des vins de 50 %. Les gens peuvent sans doute s’en procurer facilement dans les magasins. L’insularité rendait notre projet compliqué, pour- tant les trois premières semaines furent un succès avec une centaine de repas emportés chaque semaine, puis la demande a décliné un peu. Usure des consommateurs, concurrence car beaucoup de confrères se lancent désormais ou l’espoir que la crise touche à sa fin ? Je ne sais pas. Nous travaillons uniquement avec les riverains même si nous comptons sur le déconfinement pour capter les clients à 100 km à la ronde, les week-ends surtout. Un collègue à Niort cartonne car il faisait déjà de la vente à emporter avant la crise. Je travaille seul et les quelques revenus sont bienvenus mais j’ai surtout revu des clients et reçu beau- coup de soutien. Les Rétais commandent aussi par solidarité. Cela me touche ! Je m’inscris dans une démarche durable car si, à la réouverture, la limitation du nombre de couverts et les contraintes sanitaires font de mon restaurant un Ehpad, je ferai du traiteur” , envisage Laurent Favier, qui est Maître restaurateur et membre du Collège culinaire de France. POUR Pour ou contre, la vente à emporter divise les restaurateurs Laurent Favierr remet un repas à emporter à La Flotte-en-Ré. © L.FAVIER ÉDITO Mais où sont les assurances ? Quand on souscrit une assurance perte d’exploitation, on est bien en droit de se sentir couvert en cas de coup dur. Mais voilà, il y a ce qu’on vous dit et il y a ce qui est écrit en tout petit. Il y a aussi les clauses qui dispensent les assureurs de payer. Toutes ces exceptions qu’on n’a pas retenues et qu’on découvre quand le sort nous a frappé. Certains disent que le modèle des assurances fait qu’elles ne peuvent pas perdre d’argent. Cela fait rêver. Malheureusement, la fermeture imposée aux restaurants face à la propagation de la pandémie de Covid-19 a jeté toute une profession dans le rouge. Les professionnels ont fait appel à leurs assurances. Certains ont eu la chance d’être entendus. Trop peu. La plupart ont reçu une fin de non-recevoir. Aucun dialogue n’a été possible. Seul recours : la jus- tice. Vendredi 22 mai, Stéphane Manigold a remporté la première manche (lire p. 4). Axa a été condamnée à lui verser 45 000 € à titre de provision. Un espoir pour les professionnels même si le combat ne fait que commencer car l’assureur a fait appel. Le restaurateur est suivi par d’autres confrères qui ont entamé des procédures, à l’instar de Michel Sarran (lire p. 5). “Face au manque de solidarité et la mauvaise volonté du secteur des assurances, je ne peux qu’encourager mes collègues à faire de même” , déclare le chef toulousain. Certes la diversité des contrats fait que tous ne pourront pas y trouver une faille. Mais tous doivent être encouragés à faire valoir leurs droits. La justice n’est-elle pas là pour ça ? Poser une question, ajouter un commentaire Nadine Lemoine > www.lhotellerie-restauration.fr/QR/RTR263534

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