L'Hôtellerie Restauration No 3710
14 L’Hôtellerie Restauration N° 3710 - 5 juin 2020 AUGSBOURG Le pays a déconfiné sa population avec quelques jours d’avance sur la France et a autorisé les restaurants à rouvrir leurs portes. Mais la situation n’a rien d’idyllique, loin de là. L'ACTUALITÉ Poser une question, ajouter un commentaire Benoit Delabre > www.lhotellerie-restauration.fr/QR/RTR663588 d’avant la crise. “Il y a moins de clients qui viennent spontanément, explique-t-il. Ils ont encore un peu peur.” De nouvelles règles à intégrer Les semaines à venir s’annoncent donc difficiles. Des réaménagements dans les équipes ont été nécessaires et quelques salariés ont dû passer en temps partiel. Mais malgré le changement de planning de travail, David Dionisi a réussi à conserver l’ensemble de ses salariés. Les équipes ont toutes été formées aux nouvelles règles sa- nitaires. Un passage obligatoire pour faire connaître la dizaine de règles essentielles, et qui est validé par la signature par cha- cun d’un document officiel. Des aménagements ont également dû être faits dans le restaurant. Les cartes ont été plastifiées, tous les objets touchés par les clients doivent être désinfectés et les toi- lettes nettoyées plus souvent (toutes les heures). Et chaque client doit aussi laisser ses coordonnées complètes, pour pouvoir être contacté en cas de problème. “Tout ceci prend bien sûr plus de temps qu’avant, pour moi et pour mes salariés. Mais cela en vaut la peine”, assure David Dionisi, qui reste confiant pour l’avenir. Un moral fluctuant Pour Mona Ridder , gérante du Lokalhel- den, cette confiance est un peu moins perceptible, tant son moral fluctue entre inquiétude et optimisme. Elle bénéficie pourtant d’une vraie flexibilité grâce au petit magasin de produits bio annexe au restaurant. Au début du confinement, avec la mise en place d’un drive et de livraisons, elle a même vu son chiffre d’affaires aug- menter, constatant une vraie solidarité de la part de ses clients réguliers. Mais peu à peu, l’engouement du début s’est affaibli et Mona Ridder n’a pas réussi à conserver l’ensemble de ses salariés, même en jouant sur le temps partiel. Au- jourd’hui, le restaurant est toujours fermé. Pour la gérante, le rouvrir ne serait pas rentable. “Il n’y aurait pas assez de places pour mettre les tables selon les nouvelles règles, explique-t-elle. Et l’effort à faire pour respecter les règles représenterait un trop grand volume de travail” Elle envisage toutefois de rouvrir bientôt la terrasse. En attendant, elle fait contre mauvaise fortune bon cœur, et réfléchit à de nouveaux aménagements et à d'autres possibilités pour son restaurant. En Allemagne, l’activité de restauration reprend tout doucement A ugsbourg, en Bavière. Patron depuis trois ans du Restorante Ripasso, Da- vid Dionisi est heureux. Il a rouvert, le 25 mai, les portes de son établissement. Un soulagement, même si, comme d’autres, il a pu assurer un service de livraison du- rant toute la période de confinement. Il au- rait pu rouvrir sa terrasse une semaine plus tôt, mais il a jugé non rentable l’ouverture de seulement quelques tables… Déjà les premiers clients ont fait leur retour, ravis de pouvoir retrouver le plaisir d’une sortie au restaurant. Pour autant, l’établis- sement est encore loin de sa fréquentation David Dionisi, patron du Restorante Ripasso, à Augsbourg (Allemagne). Mona Ridder, gérante du Lokalhelden.
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