L'Hôtellerie Restauration No 3710

ATELIER DÉCO E n 2016, la holding HN6 Active, créée par Hubert et Nicolas Saltiel , a fait l’acquisition d’un immeuble cossu de la rue Washing- ton, à Paris (VIII e ). L’idée : transfor- mer le bâtiment de six étages en hôtel, baptisé Monsieur George, et ajouter celui-ci à la collection Les Hôtels Monsieur, qui compte déjà trois établissements à Paris. “Le chantier a duré trois ans et demi” , rappelle Nicolas Saltiel, soit bien plus que ce qui avait été prévu à l’origine. L’hôtelier voulait un hô- tel unique en son genre à Paris, et il l’a obtenu en choisissant l’archi- tecte d’intérieur Anouska Hempel pour imaginer un univers “hors du temps” . Le concept conjugue petite capacité - 46 chambres, dont trois suites -, décoration à fort parti pris, services personnali- sés et situation géographique idéale, à deux pas des Champs-Élysées. La clientèle urbaine et celle d’affaires sont visées. Une clientèle nomade, sen- sible à l’art de vivre et la culture. D’où la carte blanche donnée à Anouska Hempel. Du lobby au dernier étage, c’est la continuité d’un style tout en osant les contrastes. Si le noir et le vert dominent à la réception, pensée comme un petit cabinet, et au Galanga, le restaurant-bar 40 L’Hôtellerie Restauration N° 3710 - 5 juin 2020 Monsieur George : une “maison de famille” signée Anouska Hempel PARIS Le boutique-hôtel de 46 chambres a ouvert ses portes à deux pas des Champs- Élysées. Imaginé par l’architecte d’intérieur Anouska Hempel, il abrite bar, restaurant et spa by Le Tigre. Visite guidée. Anouska Hempel a tout dessiné. Assises, tables, chevets, motifs, frises le long des murs… Pour ne rien laisser au hasard - le nom des fournisseurs reste secret - et créer les accords les plus justes entre couleurs - vert, noir, blanc, doré… -, matières et lumières. Les luminaires sont tous fabriqués sur mesure en Italie. Même souci du détail pour les bougies, parfumées au jasmin vert. Vert comme la tonalité dominante de Monsieur George. Les acteurs du décor Terrasse avec vue au 6 e et dernier étage. de 50 places, en revanche tout est blanc au 6e étage mansardé, avec terrasses. À ce dernier étage, l’extérieur prend le pas sur l’intérieur : la déco minimaliste, où les motifs au pochoir gris pâle s’allient à la légèreté des rideaux de mousseline, s’ef- face pour laisser la place à une vue sur la tour Eiffel ou sur le Sacré-Cœur. Clin d’œil aux manoirs anglais du XVI e siècle Dans les chambres Chequer - clin d’œil aux manoirs anglais du XVI e siècle -, des sols en damier côtoient des tons laqués foncés et brun pâle. Dans les chambres Windsor, place au taffetas gris et autres velours bouffants. Des matières précieuses, audacieuses, fragiles aussi dans un hôtel. Mais il suffit de flâner dans le Blakes londonien, qui a vu le jour en 1981, pour comprendre qu’un hôtel signé Anouska Hempel traverse les décennies sans se démoder. Plus il se patine, plus il prend l’allure d’une maison de famille, positionnement recherché par Nicolas Saltiel. Même élégance, accords parfaits et atmosphère feutrée dans le restaurant-bar, qui s’ouvre sur une cour végétalisée. Carte courte, cocktails et un millier de bouteilles dans la cave de 20 m 2 , où une table d’amis peut être dressée. Les sens et l’essentiel aussi dans le spa by Le Tigre, situé dans la cave voûtée, avec dominante de bois blond, lumière dorée, sauna et hammam. Si Nicolas Saltiel se dit inconditionnel du travail et de l’œil d’Anouska Hempel, il change d’architecte d’intérieur ou de designer pour chacun des établisse- ments de sa collection. “Car ils ont tous leur propre personnalité” , explique-t-il. Effets graphiques et jeu de symétrie dans les salles de bains. © BENOITLINERO © BENOITLINERO Poser une question, ajouter un commentaire Anne Eveillard > www.lhotellerie-restauration.fr/QR/RTR962592 E N V I D É O Retrouvez les publications de L’Hôtellerie Restauration sur Instagram : lhotellerie. restauration

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