L'Hôtellerie Restauration No 3712
Alors qu’en régions, les restaurateurs étaient confrontés à des problèmes de nuisances ou de non-respect des règles sanitaires, dans la capitale, restée en zone orange deux semaines de plus que le reste de la métropole, la situation a été plus délicate puisque les terrasses demeuraient l’unique moyen d’exercer, le métier de restaurateur, dans un contexte pas toujours bienveillant. RETOUR D’EXPÉRIENCE Abonnements 01 45 48 45 00 abo@lhotellerie-restauration.fr Petites annonces 01 45 48 64 64 pa@lhotellerie-restauration.fr Rédaction 01 45 48 48 94 redaction@lhotellerie-restauration.fr Publicité 01 45 48 55 85 pub@lhotellerie-restauration.fr 5 rue Antoine Bourdelle - 75737 Paris Cedex 15 - Fax : 01 45 48 04 23 web + mobile lhotellerie-restauration.fr Informations et annonces pour votre métier SUIVEZ-NOUS Application mobile Ce numéro est composé de 24 pages Imprimeur : Roularta Printing - B-8800 Roeselare Origine du papier : Belgique Taux de fibres recyclées : 100% Certification : PEFC - Eutrophisation : Ptot 0,0071 kg/tonne Editeur : SA SEPT - Dépôt légal à parution ISSN : 2117-8917 Commission paritaire n° 0920T9916 Directeur de la publication : O. Milinaire Prix au n° : 0,77 € (hebdomadaire) 2 L’Hôtellerie Restauration N° 3712 - 18 juin 2020 Pour poser une question aux journalistes ou ajouter un commentaire Flashez les QR codes à la suite des articles “Restaurateur parisien, je n’ai pu rouvrir que ma terrasse” IMAGES DE UNE : © GETTYIMAGES - F.PONT P endant le confinement, des voix envi- sageaient que la crise sanitaire pourrait rendre notre société meilleure. Que demain plus rien ne serait pareil. Une envolée lyrique qui laisse pantois Mouloud Boussaid . Ce restaurateur - qui exploite trois affaires dans le très festif quartier Ramey, à Paris (XVIII e ) - a repris ses activités le 2 juin dernier : “Les clients se sont rués chez nous. J’ai obtenu deux contre-terrasses pour mes restaurants qui se jouxtent : Le Troquet et l’Annexe. Par contre, je n’ai pas ce droit pour ma pizzeria voisine, car les riverains, même pendant le confinement ont poursuivi les actions contre moi. Ils ont même obtenu un droit de végétalisation du trottoir pour empêcher l’installation de tables. Pour moi, rien n’a changé, c’est même pire.” Outre les riverains qui font la grimace ou la météo qui s’emballe, l’entrepre- neur s’est retrouvé confronté, dès son premier jour d’activité, aux sombres souvenirs d’avant la crise sanitaire. “Le 2 juin, la police nous a avertis qu’une centaine de jeunes violents se dirigeaient vers nos terrasses en provenance du Palais de justice, où ils avaient manifesté pour Adama Traoré . Nous avons baissé les rideaux à 22 h 50 avec une grosse perte de chiffre d’af- faires. En plus, j’ai été gazé en rentrant mes chaises” , se désole, fataliste, le quadragénaire. Des réouvertures aussi attendues par les riverains À quelques centaines de mètres de là, le son de cloche est bien différent car chaque lieu est singulier. Choukri Chamkhia exploite la plus belle terrasse de Montmartre, place Emile Goudeau. “Les riverains m’imploraient de rou- vrir. Je recevais tous les jours des SMS. En fait, le 11 mai, le pavé de la place était envahi par des groupes de jeunes fraîchement déconfinés qui se retrouvaient pour des pique-niques sau- vages et alcoolisés. C’était noir de monde. Tous les matins, la place était recouverte d’ordures et de bouteilles.” L’exploitant évoque une affiche, collée sur la porte de l’immeuble où loge son restaurant en rez-de-chaussée, implorant le calme : “Des enfants habitent ici !” , y est-il Pas de masques, pas de toilettes. On le dit poliment mais fermement”. Choukri Chamkia Malgré leur privilège d’exploiter une terrasse en zone orange, au regard des confrères qui n’en disposent pas, les restaurateurs ont fait face à d’autres difficultés. ÉDITO 4 heures pour fermer, 12 heures pour rouvrir Les cafés et les restaurants franciliens ont appris lors de l’allocution du président de la République, dimanche soir, qu’ils allaient pouvoir, à leur tour, accueillir la clientèle à l’intérieur des établissements dès le lendemain (lire p. 4). L’Île- de-France est passée en zone verte, une bonne nouvelle, mais ce redémarrage ne signifie pas reprise. Il faut nettoyer, remplir les frigos, refaire les stocks, gérer le personnel et réaménager la salle en fonction du protocole sanitaire. Ceux qui avaient une terrasse ont pu prendre un peu d’avance, mais tout le monde n’en a pas, même si la ville de Paris permet de les étendre ou d’en créer ponctuellement. Toute réorganisa- tion demande des délais. Sans parler des chefs qui privilégient les produits frais, voire les travaillent exclusivement. Après 93 jours de fermeture, les équipes, qui sont rarement au com- plet, ont eu peu de temps pour préparer le service du midi, avec des cartes et menus qui ne peuvent pas être les mêmes qu’au- paravant. En tout cas dans l’immédiat. Le 14 mars, le secteur a eu 4 heures pour fermer, chacun s’en souvient. Et les Franciliens ont eu droit à 12 heures pour re- mettre les machines en route. Avancer la date de réouverture totale était réclamé, mais pourquoi ne pas l’avoir annoncée un peu plus tôt ? Une pensée aussi pour les établissements de Guyane et de Mayotte, qui restent en zone orange, et les disco- thèques, toujours fermées. Poser une question, ajouter un commentaire Sylvie Soubes > www.lhotellerie-restauration.fr/QR/RTR263752
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