L'Hôtellerie Restauration No 3712

“L ’hôtel Coq est fermé. Le Monte Cristo est ouvert, avec un taux d’occupation de 40 % en juin et de 15 % en juillet .” Florian Bitker , directeur des opérations des deux établissements parisiens, membres des Hôteliers impertinents, espère “ des jours meil- leurs ” bientôt. Sa situation reflète assez bien le contexte actuel dans la capitale. “ Paris et l’Île-de-France vont être impactées jusqu’à la fin août, voire jusqu’au début du mois de septembre prochain. La clientèle d’affaires ne sera pas au rendez-vous avant cette échéance, faute d’événe- ments, de congrès et de flux : les frontières sont fermées et certains aéroports aussi. Actuellement, à Paris, le taux d’occupation dans l’hôtellerie ne dépasse pas les 10 %” , constate Stéphane Botz , associé et directeur national Hospitality chez KPMG France. À cela s’ajoute un nombre conséquent d’établis- sements toujours fermés. Selon le cabinet MKG Consulting “ seulement un quart de l’hôtellerie parisienne a rouvert, contre plus de 6 hôtels sur 10 en régions” . Précision de KPMG : “ Dans les régions, on observe, en effet, une légère reprise au sein de l’hôtellerie super économique et éco- nomique : c’est-à-dire des établissements de 1 à 3 étoiles .” “La clientèle internationale long- courrier ne sera pas au rendez-vous” L’éclaircie vient des zones balnéaires, de montagne ou situées à la campagne. “ Elles vont reprendre du poil de la bête pendant l’été. Elles peuvent même attirer un peu de touristes européens, dès que les frontières et aéroports vont ouvrir à nouveau. Et ce, dans les hébergements, comme les campings, les villages de vacances et les meublés. Ces- derniers - mobile home, appartements, gîtes… - ont des chances de tirer leur épingle du jeu, car ce sont des logements dédiés aux voyageurs : ils ne les partagent pas avec d’autres ”, explique Stéphane Botz. Reste l’hôtellerie très haut de gamme. Et, là, rien n’est gagné pour juillet et août. “ Cet été, dans les hôtels de luxe de bord de mer, la clientèle internationale long-courrier ne sera pas au rendez-vous. Certains hôteliers de la Côte d’Azur vont d’ailleurs rester fermés tant que l’aérien n’est pas rétabli” , com- mente l’associé chez KPMG. Il ne compte pas sur un retour de ces voyageurs loisirs haut de gamme “ avant Noël 2020, voire début 2021” . Quant à la clientèle d’affaires européenne, elle pourrait revenir “ dès cet été” , estime Stéphane Botz. Mais avec des réservations de dernière minute, à des prix raisonnables. Pas de sortie de crise avant septembre pour les hôteliers parisiens PARIS Avec un taux d’occupation moyen qui ne dépasse pas les 10 %, l’hôtellerie parisienne souffre au lendemain du confinement. Les experts du secteur n’envisagent pas d’amélioration avant l’automne. Mais, dans les autres régions, ils se disent plutôt confiants pour la saison estivale. 6 L’Hôtellerie Restauration N° 3712 - 18 juin 2020 Poser une question, ajouter un commentaire Anne Eveillard > www.lhotellerie-restauration.fr/QR/RTR663746 Poser une question, ajouter un commentaire Sylvie Soubes > www.lhotellerie-restauration.fr/QR/RTR463714 À Paris (V e ), l’hôtel Monte Cristo affiche un taux d’occupation de 40 % pour juin et de 15 % pour juillet. Stéphane Botz , associé et directeur national Hospitality chez KPMG France. © DR © DR L’ACTUALITÉ A vec l’ouverture du fonds Résilience, un nouveau filet de sécurité se déploie en Île-de-France pour les entreprises comptant jusqu’à 20 salariés impactées par la crise du coronavirus. Il s’adresse en priorité à celles qui ont des besoins immédiats de trésorerie et qui ne béné- ficient pas, ou pas suffisamment, des aides déjà mises en œuvre comme le prêt garanti par l’État. Il prend la forme d’une avance remboursable à taux zéro dont le montant varie entre 3 000 et 100 000 €, sur une durée pouvant aller jusqu’à six ans (et deux ans de différé). L’objectif est d’aller vite. La demande se fait en ligne et les dossiers sont instruits normalement en douze jours. Ce fonds, dont le montant s’élève à 100 M€, a été créé par la région Île-de-France et la Banque des territoires, en partenariat avec la Métropole du Grand Paris, la Ville de Paris, les départe- ments de Seine-et-Marne, d’Essonne, des Hauts-de-Seine et du Val d’Oise, ainsi que l’ensemble des intercommunalités franciliennes et une commune. “Amorcer la relance” La région et la Banque des territoires contribuent à hauteur de 25 M€ cha- cune, la métropole du Grand Paris 14 M€, la Ville de Paris 10 M€, et le reste est abondé par les collectivités partenaires. Pour les entreprises des EPCI contributeurs, 1 € engagé par leur collectivité équivaudra à 4 € de financement . “La région est fière de voir se réunir autour de son initiative l’ensemble des acteurs du territoire, une première dans l’histoire de notre région. En fédérant nos efforts, nous avons pu mettre en place ce fonds et ainsi permettre aux entrepreneurs en grande difficulté de souffler un peu et d’anticiper la reprise plus sereinement. Cette collaboration inédite des col- lectivités publiques est le témoin qu’une réponse collective et solidaire est la seule solution pour faire face à la crise et aux conséquences sociales et économiques qui en découleront”, a indiqué Valérie Pécresse , présidente de la région Île-de-France. Pour Olivier Sichel , directeur de la Banque des territoires, cette initiative s’inscrit dans une volonté “ d’amorcer rapidement et efficacement la relance en Île-de-France et d’aider l’ensemble du tissu économique à se relever après la crise” et sa mise en place “ traduit une fédération d’initiatives exceptionnelle entre les acteurs franciliens”. La coordination du fonds sera effectuée par InitiActive Île-de-France et les dossiers seront traités par les partenaires de la région, acteurs de proximité : Initiative, France active, ADIE et Réseau entreprendre. Le fonds Résilience Île-de-France est accessible depuis la plateforme : www.Iledefrance.fr/fondsresilience. Île-de-France : 100 M€ mobilisés par la région et les collectivités territoriales Le fonds Résilience Île-de-France & Collectivités a été créé pour aider les TPE franciliennes comptant jusqu’à 20 salariés, en manque de trésorerie suite à la crise sanitaire.

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