L'Hôtellerie Restauration No 3714

10 L’Hôtellerie Restauration N° 3714 - 2 juillet 2020 PARIS Pascale Fontenel-Personne, coprésidente du groupe d’étude valorisation des activités touristiques de l’Assemblée nationale et députée de la Sarthe, a convié les professionnels à une réunion destinée à mieux comprendre leurs attentes. L'ACTUALITÉ Poser une question, ajouter un commentaire Sylvie Soubes > www.lhotellerie-restauration.fr/QR/RTR463883 La restauration réclame davantage de visibilité et des messages clairs Au centre de la photo, la députée Pascale Fontenel-Personne , à l’origine de cette réunion entre professionnels de la restauration. J eudi 25 juin, restaurateurs, organisations professionnelles et fournisseurs ont répondu à l’invitation de la députée Pascale Fontenel-Personne , coprésidente du groupe d’étude valorisa- tion des activités touristiques de l’Assemblée nationale et membre du comité de filière tourisme, pour une table ronde organisée au restaurant Mon Paris (VIII e ). Une trentaine d’intervenants y ont participé, dont les chefs Michel Roth , Philippe Etchebest , Matthieu Garrel , mais aussi Valentin Roulière , patron du restaurant Mon Paris, Philippe Morin , direc- teur général Bretagne de Bridor, Olivier Gourmelon , président de Kings of Kitchen, Benoît Feytit , directeur général de Metro, Richard Alexandre , directeur du CFA Médéric, ou encore Jean- Sébastien Petitdemang , directeur de Trioka. Cette réunion était destinée à mieux évaluer leurs attentes et à préparer l’avenir et la reprise du secteur, un enjeu de taille puisque l’écosystème du tou- risme et de la restauration représente près de 17 % du PIB du pays. Une reprise a minima Plusieurs professionnels réclament la création d’un grand minis- tère du Tourisme, comme le chef Gilles Goujon et la porte-parole d’Euro-Toques, Monique Bescond . Gilles Goujon plaide égale- ment pour une baisse de la TVA, mais le président du GNI, Didier Chenet , n’y est pas favorable. “Les consommateurs et les salariés ne vont pas comprendre qu’une baisse ne soit pas associée à un gain sur le pouvoir d’achat. Or, ce n’est pas l’objectif.” Depuis la réouverture, la reprise n’est pas au rendez-vous. Pascal Ranger , dirigeant du groupe Ranger, témoigne : sur la cinquan- taine d’établissements, tous situés en région parisienne, la moitié a repris mais a minima : entre - 60 % et - 70 % d’activité dans ceux recevant habituellement une clientèle de bureaux. Julien Huel , directeur de la restauration Paris au sein du Groupe Barrière, constate aussi une activité au ralenti, “- 50% en moyenne” . Seule solution pour lui : la diminution des charges. L’avenir est d’autant plus incertain que les séminaires et les grands événements sont toujours à l’arrêt. “Toutes les entreprises ont trinqué” Les participants réclament un message de confiance, un environ- nement adapté et une ligne directrice plus claire de la part du Gouvernement. Didier Chenet le reconnaît : “Nous sommes au milieu du gué et si l’État nous lâche, tout ce qui a été mis sur la table n’aura servi à rien. Toutes les entreprises ont trinqué. Pour les loyers, l’ordonnance du 25 mars précisait que les bailleurs ne pouvaient pas faire usage de la clause résolutoire pendant la crise et jusqu’à deux mois après la fin de l’arrêt de l’état d’urgence sani- taire. Or, un texte en date du 16 avril l’a annulé et les bailleurs vont pouvoir utiliser la clause résolutoire dès le 11 juillet. Le Gouver- nement a indiqué que le dispositif du chômage partiel fonctionne- rait jusqu’à fin septembre, puis fin décembre. Il est urgent de lever toutes ces ambiguïtés qui ne permettent pas d’avancer.” Thierry Grégoire , président de la branche des saisonniers au sein de l’Umih, également en charge du social et membre du comité d’administration d’un groupe toulousain, se dit lui aussi très inquiet. “L’activité tourne au ralenti. À Toulouse, qui vit au rythme de l’aéronautique, ça ne reprend pas.” Quant aux problèmes de bail, “c’est une bombe à retardement, sachant que le bail pèse de 15 à 30 % dans le compte d’exploitation et que la profession a brûlé un quart de ses fonds propres au premier semestre.” Charles Asselineau , jeune restaurateur installé en Creuse, monte au cré- neau pour défendre les extras, qui n’ont bénéficié d’aucune aide durant la crise. “Leur statut est en péril”, déplore-t-il. Au terme de cette table ronde, trois priorités ressortent : la pro- fession a besoin de reconstituer ses marges, de reconsolider ses fonds propres et de trouver une solution aux congés payés des salariés. Et cette urgence absolue : avoir de la visibilité au moins à moyen terme. Les cartes sont désormais entre les mains des parlementaires.

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