L'Hôtellerie Restauration No 3714

principalement au Métropole de Joël Robuchon mais aussi chez Alain Ducasse . Amour de la cuisine Le jeune homme est avant tout un travailleur acharné et volon- taire. “Cela prend du temps de savoir ce qu’est la cuisine, relève-t-il. Il n’y a pas de secret dans la vie : il faut du temps et de la pratique.” Sa cuisine s’ins- crit dans la tradition gastrono- mique française. Elle est chez lui quelque chose d’enraciné qui raconte la beauté des produits. Au restaurant La Meynardie, à Salignac-Eyvigues (Dordogne), sa cuisine se résume en un seul mot : l’amour. “Je marche à l’affect . Et la cuisine, ça n’est que de l’amour !” Pour les gens avec qui il travaille et qui le suivent depuis des années - dont il a à cœur de valoriser le savoir- faire - et pour les produits, qu’il va chercher principalement chez les producteurs du coin ou cueillir dans la nature. Cela donne des plats étonnants, qui ont fait sa renommée, comme le homard fumé aux bourgeons de sapin. La Meynardie est le petit coin de paradis qu’Adrien Soro cher- chait pour exprimer sa créati- vité. Il décrit sa cuisine comme simple, ramassée autour d’un trio essentiel pour lui : l’assai- sonnement, la cuisson et la sauce. “Il faut cinq ans pour apprendre à réussir une cuis- D ifficile de croire, quand on le voit si à l’aise dans son quotidien de chef, qu’ Adrien Soro s’est d’abord rêvé pilote d’hélicoptère dans l’armée. Ce virage à 180 de- grés, il l’a fait en mémoire de son frère, chef à 21 ans dans le plus gros casino de Cannes. Au- jourd’hui, il marie avec bonheur la fougue du jeune chef qu’il est - il n’a que 28 ans - et lamaturité d’un homme ayant déjà passé la moitié de sa vie en cuisine. Sa formation s’est déroulée sur les bancs de l’école hôtelière de Souillac (Lot), mais surtout dans les cuisines des grands : son” , précise-t-il. Ses plats se déclinent au gré de trois menus à 25 €, 44 € et 83 €. Le jeune chef tient à ce que sa table soit ouverte au plus grand nombre. Le confinement a été un vrai coup dur pour lui qui est ins- tallé depuis un an à peine et à la tête d’une entreprise de onze salariés. Avec un établissement niché au cœur des bois, il n’était pas envisageable de faire des plats à emporter, mais Adrien Soro a pu vendre des plats pré- parés au village tout proche. Il a attendu avec impatience la réouverture, le 3 juin, tout en regrettant avoir reçu si peu d’information : c’est l’un de ses clients qui lui a appris, le 14mars au soir, qu’il devait fermer ! Le chef garde l’assurance de voir La Meynardie vivre à nouveau grâce au travail remarquable de sa banquière et de son direc- teur d’agence. “Je voudrais leur rendre hommage, car ils se sont battus pour que je puisse obte- nir des aides. Sans eux, mon res- taurant ne rouvrait pas...” Q www.lhotellerie-restauration.fr/QR/RTR962710 Foie gras poêlé laqué à la liqueur de noix de Sarlat et condiment iodé 2 juillet 2020 - N° 3714 L’Hôtellerie Restauration 97 Formation : école hôtelière de Souillac Salignac-Eyvigues MICHELIN 2020 Adrien Soro Q La Meynardie www.lhotellerie-restauration.fr/QR/RTR862709 Anne Letouzé Poser une question, ajouter un commentaire Adrien Soro et sa compagne ont métamorphosé le restaurant. © DR Adrien Soro ne pourrait pas vivre sans la cuisine : “C’est mon oxygène”, confie-t-il. © DR

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