L'Hôtellerie Restauration No 3716

4 L’Hôtellerie Restauration N° 3717 - 17 juillet 2020 MANAGEMENT dules à l’heure”, ajoute Frédéric Coiffé. “ L’actif d’un hôtel, ce sont les collaborateurs. Dans ces moments difficiles, les gens se révèlent. Nous préservons l’humain – il nous est arrivé de prêter de l’argent, par exemple. Il faut donner avant de recevoir. Mais clairement, les gens dans la revendication ou n’ayant pas l’esprit du groupe ne restent pas chez nous. Nous construisons un groupe hôtelier et le savoir être est important ”, souligne Florian Bitker. Une meilleure compréhension de chacun “Avant je gardais une certaine distance avec mes collaborateurs. Désormais, on se tutoie, onmange ensemble” , ajoute le directeur. Tom Lemercier , chef de réception du COQ Hôtel depuis janvier, confirme : “Cette période nous a rapprochés. Nous avons vécu des choses uniques : pen- dant le confinement nous avons hébergé des soignants au COQ Hôtel, avec Florian. On se connaît mieux, et il nous aide beaucoup plus sur le terrain : il en comprend mieux les difficultés et cela simplifie les échanges. Il est encore plus à l’écoute, plus accessible et plus attentif à notre bien-être. J’étais en période d’essai au début du Covid-19. J’ai eu très peur que tout s’arrête mais il m’a tout de suite rassuré, il avait besoin de moi ”, sourit-il. Christopher Bellail , sommelier du rhum pour le bar 1802 du Monte Cristo, se sent lui aussi plus proche de son patron. Le confinement leur a permis de prendre le temps de travailler sur la stratégie de l’établissement pour le dévelop- pement du bar et de la marque 1802. “ Je me suis aussi formé sur différents sujets pendant cette période. J’ai beaucoup lu sur le rhum, les spiritueux, les vins, les cigares”, explique-t-il. D’autres ont appris des langues ou suivi des formations culinaires. Au moment de la reprise, “j’ai fait venir toutes mes équipes : j’avais le sen- timent de retrouver une famille” , conclut simple- ment Frédéric Coiffé. Frédéric Coiffé et ses équipes. Cette période nous a rapprochés. Nous avons vécu des choses uniques : pendant le confinement nous avons hébergé des soignants au COQ Hôtel.” Tom Lemercier, chef de réception P ortée par la Métropole de Lyon, la Cité de la gastronomie devait être l’un des fleurons du Grand Hôtel-Dieu, transformé en un haut-lieu touristique. À travers sa thématique faisant le lien entre gastronomie, bien-être et santé, elle avait pour mission de valoriser le repas gastronomique des Français à l’international, mais également tous les acteurs de la filière, tels qu’artisans, producteurs et cuisiniers. Pour cela, un parcours immersif, composé de six espaces dédiés, avait été créé sur près de 4 000 m², avec au programme des ateliers culinaires et un espace de dégustation. Mais après plusieurs mois de fermeture dus à la crise du corona- virus, le gestionnaire du site, Magma Cultura, a décidé de ne pas rouvrir les lieux et d’arrêter son exploitation. Une décision prise, selon lui, en raison des lourds impacts générés par la crise et devant l’incertitude de l’évolution économique et touristique à venir. Il faut dire que depuis son ouverture, la Cité n’avait attiré que la moitié des 300 000 visiteurs attendus. Un espoir de reprise Mais pour le chef triplement étoilé Régis Marcon , responsable du comité d’orientation stratégique de la Cité de la gastronomie et parrain de l’institution, cette fermeture n’a rien de définitif. “ Je garde espoir que le projet reparte un jour avec un autre gestionnaire. Pour l’heure, rien n’est arrêté, car tout dépendra de la décision de la nouvelle équipe à la Métropole. Mais Lyon a tous les atouts pour accueillir une Cité de la gastronomie. Il faudra sans doute revoir le parcours pour le rendre plus ludique, plus expérientiel aussi, développer davantage le discours sur la nutrition, retravailler le modèle économique et en faire un vrai lieu de ren- contre et de travail pour les professionnels. Je veux rester optimiste. Lyon est la première ville à avoir ouvert une Cité de la gastronomie. Il ne faut pas renoncer au projet”, assure le chef. À Lyon, la Cité internationale de la gastronomie ferme ses portes LYON Située au cœur du Grand Hôtel-Dieu, la cité avait ouvert le 19 octobre dernier. Mais suite à la crise sanitaire, le gestionnaire du site a décidé d’arrêter son exploitation. Pour autant, le projet n’est pas définitivement enterré, selon le chef étoilé Régis Marcon, responsable du comité d’orientation stratégique et parrain de l’institution. La Cité mettait en avant la gastronomie française, notamment lyonnaise. L’ACTUALITÉ Poser une question, ajouter un commentaire Laetitia Bonnet-Mundschau > www.lhotellerie-restauration.fr/QR/RTR964035 Poser une question, ajouter un commentaire Stéphanie Pioud > www.lhotellerie-restauration.fr/QR/RTR164037 © DR

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