L'Hôtellerie Restauration No 3716

L e collectif #restoensemble est né pendant le confi- nement, à l’initiative de deux couples restaurateurs et amis ; l’un dans les Yvelines, l’autre à La Rochelle. “Nous avions besoin d’échanger des informations”, explique Laurent Trochain , cofondateur du collectif, qui a créé une page Facebook puis un site. “Très vite, des professionnels que nous connaissions nous ont rejoints, puis d’autres. Personne n’était préparé à cette crise que nous avons vécue et nous avons eu envie de partager avec le plus grand nombre les pistes que nous trouvions.” “Les assureurs ne sont pas au rendez-vous” En mai, #restoensemble se constitue en association. “Les assureurs ne sont pas au rendez-vous comme ils auraient dû. Il faut qu’ils prennent en charge tout ou partie de la perte d’exploitation lorsque les contrats le prévoyaient. Nous avons donc décidé d’organiser une action collective à leur encontre. Isolé, un petit hôtel ou un petit café n’a pas les moyens de se battre. Là, on mutualise. La démarche est officielle depuis le 5 juillet.” Elle est entre les mains de l’avocat pénaliste Antoine Vey, l’associé d’ Éric Dupont-Moretti . “La nomination [de ce dernier] en tant que Garde des sceaux ne change rien pour nous”, sinon un petit coup de projecteur supplémentaire... L’association a demandé dès la mi-juin aux professionnels de lui envoyer leur contrat d’assurance. “ Il fallait qu’ils soient étudiés par l’avocat et mesurer les possibilités .” Plus de 500 ont été reçus. Pas de calendrier juridique pour l’instant, mais les choses devraient bouger dans le courant de l’été, promet le restaurateur. L’ACTUALITÉ 6 L’Hôtellerie Restauration N° 3716 - 17 juillet 2020 Établissements toujours fermés : les discothécaires haussent le ton Poser une question, ajouter un commentaire Sylvie Soubes > www.lhotellerie-restauration.fr/QR/RTR764083 Poser une question, ajouter un commentaire Sylvie Soubes > www.lhotellerie-restauration.fr/QR/RTR364089 “Le Gouvernement ignore notre agonie”, déplore Thierry Fontaine , président d’Umih Nuit, qui annonce deux actions en justice. La première, déposée auprès du Conseil d’État (lire ci-dessous), et une seconde, dans les prochains jours, “plus importante” et qui sera menée par maître David Metaxas . 1 600 établissements à l’arrêt “Les discothèques sont les seuls commerces à rester fermés, mais elles continuent de payer leur loyer. On oublie aussi le personnel. Celui des vestiaires est payé au service, et il ne touche plus rien. Nous avons aussi des intermit- tents du spectacle, pour qui le manque à gagner est grave”, s’indigne Olivier Robert, président du Sneg & Co. “1 600 établissements sont à l’arrêt et 50 000 personnes prises à la gorge, à qui on ne donne aucun espoir.” La manifestation, volontairement organisée à proximité du ministère de la Santé, a réuni plus de 200 personnes. D’autres ont eu lieu ailleurs dans l’Hexagone, notamment à Prades, ville de Jean Castex , nouveau Premier ministre. “N ous ne comprenons pas la décision du ministre de la Santé, qui refuse toujours la réouverture de nos établissements alors qu’un protocole sanitaire strict a été mis sur la table et que l’état d’urgence sanitaire est terminé.” Les exploitants de la discothèque L’Éloge, en Vendée, se sont joints au rassemblement orga- nisé, dimanche 12 juillet, place Vauban à Paris, pour par- tager leur incompréhension et leur détresse. Pour Olivier Véran , ministre de la Santé, la situation sanitaire ne permet pas la réouverture des discothèques. Mais les pro- fessionnels sont dans une posture critique, avec des entre- prises fermées depuis quatre mois. Des mesures strictes ont pourtant été réfléchies par les organisations professionnelles avec les différents minis- tères : supprimer la piste de danse et délimiter des zones de danse séparées par du mobilier pour dix personnes maximum et d’un même groupe, imposer aux consomma- teurs de télécharger et d’activer l’application StropCovid, distribuer du gel hydroalcoolique, mise en marche conti- nue et maximale des systèmes de renouvellement d’air et de désenfumage… “ Dans nos lieux, nous canalisons la fête, nous l’organisons et nous ne laissons pas faire tout et n’importe quoi. Actuellement, on voit se multiplier des fêtes sauvages au cours desquelles des produits stupéfiants circulent sans le moindre interdit. On marche sur la tête”, s’insurge un autre discothécaire. #restoensemble : l’action collective contre les assureurs se précise Fin mai, les chefs de #restoensemble se sont élevés sur les réseaux sociaux contre les assureurs. PARIS Le 12 juillet, plusieurs manifestations ont eu lieu en France, à proximité du ministère de la Santé. Les exploitants y ont exprimé leur détresse après quatre mois de fermeture. Des mesures sanitaires strictes, pour assurer une réouverture sécurisée, ont pourtant été proposées par les professionnels. Dimanche 12 juillet, les discothécaires manifestaient place Vauban à Paris. C’est officiel depuis le 5 juillet : l’association s’engage dans une action collective pour demander la couverture des pertes d’exploitation aux compagnies d’assurances. Le conseil d’État rejette la demande de réouverture des discothèques Le syndicat national des discothèques et lieux de loisirs (SNDLL), qui a introduit un recours en référé contre la décision du Gouvernement de prolonger la fermeture des discothèques, a été débouté, lundi 13 juillet, par le Conseil d’État. “Eu égard au caractère clos des établissements en cause, à la nature d’activité physique de la danse ainsi qu’à la difficulté de garantir le port du masque ou le respect des règles de distanciation sociale dans un contexte festif, il n’apparaît pas que l’interdiction d’exploitation édictée par le Gouvernement revêt (…) un caractère disproportionné”, justifie l’institution.

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