L'Hôtellerie Restauration No 3720
10 L’Hôtellerie Restauration N° 3720 - 13 août 2020 Chaleur : comment améliorer les conditions de travail ? Lutter à la fois contre la chaleur et le coronavirus Le ministère du Travail propose une fiche réalisée par l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS) sur les précautions à prendre en cas d’utilisation de dispositifs de ventilation ou de climatisation dans ce contexte de l’épidémie de Covid-19. Climatiser avec un débit limité Dans les locaux occupés par plus d’une personne, l’INRS recommande de n’utiliser la climatisation qu’en cas de nécessité pour assurer des conditions de travail acceptables. Les débits de soufflage doivent être limités de telle façon que les vitesses d’air au niveau des personnes restent faibles (pas plus de 0,4 mètre par seconde). Autrement dit, les personnes ne doivent pas ressentir de courant d’air. Éviter la ventilation dans les locaux collectifs “Les ventilateurs utilisés pour le rafraîchissement des personnes produisent des vitesses d’air élevées qui peuvent transporter des contaminants sur des distances importantes”, précise l’INRS. Leur utilisation doit donc être évitée autant que possible dans les locaux occupés par plus d’une personne. L’institut rajoute que l’utilisation de ventilateurs de grande taille, par exemple situés au plafond, est à proscrire, car ceux-ci produisent des flux d’air importants et difficiles à maîtriser. Le port du masque reste obligatoire Les températures caniculaires ne peuvent justifier de retirer son masque pendant le travail. Il devra impérativement être changé en cas d’humidité due à la transpiration, car il ne protège plus. C’est pour la même raison qu’il ne faut pas humidifier son masque (par exemple, en utilisant un brumisateur), même si cela peut procurer une sensation de rafraîchissement. Que faire par temps de canicule ? L’employeur est soumis à une obligation de santé et de sécurité envers ses salariés. Il doit donc prévenir les risques inhérents aux fortes chaleurs au travail. Une température anormalement chaude (plus de 30 °C à l’ombre) et persistante expose l’organisme à des risques de déshydratation, d’épuisement, de coup de chaleur… Un travail physique avec peu ou pas de pauses de récupération, et/ou près de sources de chaleur (en cuisine par exemple), et/ou en extérieur (service en terrasse par exemple), augmente les risques. LES QUESTIONS À SE POSER… … DES PISTES D’ACTION Quel temps fait-il ? Pensez à regarder lamétéo afin de prévenir les risques liés à la chaleur. Que préconise le médecin du travail ? Interrogez-le et diffusez et/ou affichez ses conseils aux salariés. Vos salariés ont-ils des vêtements de travail contraignants ? En cas de fortes chaleurs, permettez-leur d’enfiler une tenue plus ample, plus légère, mieux adaptée. Vos salariés boivent-ils suffisamment ? Tenez de l’eau fraîche à leur disposition. Ils doivent en boire régulièrement. Vous avez des fourneaux, des appareils dégageant de la chaleur ? Éteignez les autant et aussi souvent que possible, ne les faites fonctionner que si vous ne pouvez vraiment pas faire autrement. L’établissement est-il en plein soleil ? Installez des stores, des volets… Avez-vous pensé aux ventilateurs ? Attention, au-delà de 30 °C, ils brassent de l’air chaud et l’effet est contraire à celui recherché. Dans le contexte de Covid-19, lire aussi les précisions ci-contre. Quels conseils pouvez-vous donner à vos salariés ? D’utiliser des brumisateurs. D’éviter les repas copieux et l’alcool. Pendant les pauses et la coupure, les salariés restent-ils sur place ? Prévoyez-leur un endroit aéré, climatisé, à l’ombre… Certains salariés ont-ils des antécédents médicaux (cardio- vasculaires, diabète…), une salariée est- elle enceinte ? Demandez conseil aumédecin du travail. Un salarié ne se sent pas bien ? Alertez les collègues, l’encadrement. Vos salariés rentrent-ils en voiture ? En cas d’étourdissements, fatigue, maux de tête, mieux vaut qu’ils ne prennent pas leur voiture, mais qu’ils soient raccompagnés et consultent un médecin. Le veilleur de nuit est-il seul dans l’établissement ? Éviter le travail isolé : les risques demalaise, de coups de chaud sont accrus. Chacun doit être attentif à ses collègues. Avez-vous prévu des travaux d’aménagement ? Prévoyez d’isoler le bâtiment, choisissez des couleurs et desmatériaux qui renvoient la lumière, des stores, des ouvertures permettant les courants d’air, la climatisation… © GETTYIMAGES Travailler en situation de confort thermique limite les atteintes à la santé et optimise la performance. Pensez à éteindre un maximum les fourneaux et autres appareils dégageant de la chaleur. Le confort thermique de chacun dépend des perceptions individuelles. Il est influencé notamment par l’activité physique et l’habillement. Il est illusoire de vouloir satisfaire tout le monde. Pour un travail modéré, la température de confort thermique peut être évaluée à 17 °C si le salarié est en tenue légère (chemisette et pantalon léger) et 15 °C pour une tenue courante (pantalon et chemise). Aucune indication de température n’est donnée dans le code du travail. Fiche pratique > JURIDIQUE CAROLE GAYET ‘Santé et sécurité au travail en CHR : constituer votre document unique (+ modèles)’
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