L'Hôtellerie Restauration No 3721

En Allemagne, Belgique, Grande-Bretagne et en Suisse, les restaurants relèvent les coordonnées des clients, ainsi que le jour et l’heure de leur passage, afin de tracer les contacts en cas de contamination par le Covid-19. En France, les professionnels n’y sont pas fondamentalement opposés, mais s’interrogent sur la réaction de leurs clients. LES PIEDS DANS LE PLAT Il y a un intérêt sanitaire, un intérêt économique et c’est aussi dans l’intérêt de chacun de protéger les plus fragiles.” Anne Souyris, adjointe à la santé de la mairie de Paris ÉDITO Vers le port du masque par tous et partout Face à la dégradation de la situation épidémique, le Premier ministre, Jean Castex , a annoncé le 11 août le renforcement des mesures contre le Covid-19 (lire p. 4) : extension de l’obligation du port du masque et renforcement des contrôles, notamment dans les bars et restaurants, qui sont dans le collimateur des pouvoirs publics. La liste des communes imposant le port du masque à l’extérieur s’allonge, et pas seulement dans les zones de circulation active du virus. Le 18 août, Elisabeth Borne , ministre du Travail, et son secrétaire d’État, Laurent Pietraszewski , ont annoncé aux parte- naires sociaux que le protocole sanitaire dans les entreprises allait évoluer. Une nouvelle version doit être publiée à la fin du mois d’août, pour une application au 1 er septembre. Les ministres y recommandent de systématiser le port du masque dans les espaces clos et partagés au sein des entreprises : salles de réunion, open- spaces, bureaux partagés, couloirs et zones de restauration. En revanche, un salarié travaillant seul dans un bureau individuel n’aura pas à le porter. Dans la mesure où cette obligation concerne le cadre profession- nel, c’est à l’employeur de fournir les masques à ses salariés, ont rappelé les ministres. Et son usage ne dispense pas d’appliquer les autres mesures barrières : distanciation physique, lavage régulier des mains, nettoyage et désinfection des surfaces de travail, aéra- tion des locaux. Poser une question, ajouter un commentaire Pascale Carbillet > www.lhotellerie-restauration.fr/QR/RTR364336 #Coronavirus : relever l’identité des clients des bars et restaurants, une idée qui fait son chemin E n mai dernier, lors de la réouverture des restaurants après le confinement, les Allemands ont immédiatement mis en place un système de fiches à remplir par les clients. Généralement, un client par table se chargeait de noter son nom, prénom, numéro de téléphone ou adresse e-mail sur une feuille datée. La Suisse, la Belgique et la Grande- Bretagne ont suivi cet exemple, chacune à son rythme. Les établissements s’engagent à détruire les fiches ou listings dans un délai de trois à quatre semaines. Dans ce laps de temps, si un client se découvre positif au Covid-19 (avec ou sans symptômes), il doit prévenir le restaurant qui peut ainsi alerter les convives présents le même jour ou ce sont les administrations médicales, qui, sur renseignement du malade, remontent la piste. Les clients potentiellement contaminés doivent alors se faire tester et se confiner, car briser les chaînes de contamination est une priorité pour endiguer l’épidémie. La France n’a pas franchi le pas, mais la mairie de Paris a lancé quelques ballons d’essai. “Cela a un intérêt sanitaire, un intérêt économique et c’est aussi dans l’intérêt de chacun de pro- téger les plus fragiles” , plaide Anne Souyris , adjointe à la santé de la mairie de Paris. Sur le coup, l’accueil a été plutôt réservé du côté des professionnels. “Pourquoi toujours stigmatiser les restaurateurs alors que nous respectons les protocoles ? Pourquoi stigmatiser une profes- sion plutôt qu’une autre ?, s’interroge Hubert Jan , président d’Umih Restauration. Ceci dit, dans les restaurants, on a souvent les réser- vations avec les numéros de téléphone. Donc, c’est déjà fait.” “Le problème, c’est plutôt la réaction des clients” “Cela peut être une solution mais seulement sur la base du volontariat, insiste de son côté Didier Chenet , président du GNI. En France, sauf atteinte aux libertés individuelles, on ne peut pas obliger quelqu’un à décliner la totalité de son identité lorsqu’il va dans un restaurant ou un bar. Dans la restauration, avec le système de réservation, je ne pense pas que les profes- sionnels rechigneraient. En revanche, dans la limonade et la restauration rapide, à mon avis, c’est ingérable. Le problème, ajoute-t-il, c’est plutôt la réaction des clients.” La volonté des professionnels doit rencontrer celle des clients. Vont-ils accepter ? Et s’ils refusent et partent chez un concurrent qui, lui, ne leur impose pas Abonnements 01 45 48 45 00 abo@lhotellerie-restauration.fr Petites annonces 01 45 48 64 64 pa@lhotellerie-restauration.fr Rédaction 01 45 48 48 94 redaction@lhotellerie-restauration.fr Publicité 01 45 48 55 85 pub@lhotellerie-restauration.fr 5 rue Antoine Bourdelle - 75737 Paris Cedex 15 - Fax : 01 45 48 04 23 web + mobile lhotellerie-restauration.fr Informations et annonces pour votre métier SUIVEZ-NOUS Application mobile Ce numéro est composé de 20 pages Imprimeur : Roularta Printing - Meiboomlaan 33, B-8800 Roeselare Origine du papier : Belgique Taux de fibres recyclées : 100% Certification : PEFC - Eutrophisation : Ptot 0,0071 kg/tonne Editeur : SA SEPT - Dépôt légal à parution ISSN : 2117-8917 Commission paritaire n° 0920T9916 Directeur de la publication : O. Milinaire Prix au n° : 0,77 € (hebdomadaire) Pour poser une question aux journalistes ou ajouter un commentaire Flashez les QR codes à la suite des articles IMAGES DE UNE : © BENOITGRANIER/MATIGNON - © GETTYIMAGES - © DR 2 L’Hôtellerie Restauration N° 3721 - 20 août 2020 Selon Adeline Roux , “l’essentiel est la façon dont nous présentons [la fiche de renseignement] à nos clients”. © GETTYIMAGES

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