L'Hôtellerie Restauration No 3721
Jean Castex durcit le ton contre le relâchement face au coronavirus Poser une question, ajouter un commentaire Pascale Carbillet > www.lhotellerie-restauration.fr/QR/RTR264296 “S i nous ne réagissons pas collecti- vement, nous nous exposons à un risque élevé de reprise épidémique qui sera difficile à contrôler” , a déclaré Jean Castex lors de son déplacement au CHU de Montpellier le 11 août. “Le seuil de vigilance, qui est atteint quand on enregistre plus de 20 cas pour 100 000 habitants, sera atteint cette semaine au niveau national” , a précisé le Premier ministre, qui estime que la dégrada- tion de la situation épidémique est “le constat d’une moindre vigilance, d’une moindre disci- pline, d’une moindre solidarité, de la part de certains d’entre nous”. Les mesures contre le Covid-19 sont donc renforcées par le décret n° 2020-1035 du 13 août, publié au Journal officiel du 14 août. Les grands rassemblements reportés au 30 octobre L’interdiction des événements de plus de 5 000 personnes a été prolongée jusqu’au 30 octobre (au lieu du 1 er septembre). Toutefois, les préfets auront la possibilité d’y déroger après vérification du strict respect des protocoles sanitaires. Le décret ne précise pas à quelle date les rassemblements de plus de 5 000 personnes pourraient de nouveau avoir lieu. Cette mesure sera lourde de conséquence pour les grands événements professionnels, comme les foires et salons, qui ne peuvent pas avoir lieu et ne peuvent anticiper, faute de connaître la date de fin de l’interdiction. Étendre le port du masque Le Premier ministre a indiqué qu’il allait demander aux préfets de se rapprocher des élus locaux pour étendre le plus possible l’obligation du port du masque dans les espaces publics extérieurs. “Dans 330 communes, l’obligation du port du masque a été édictée dans les zones publiques les plus fréquentées” , a-t-il précisé, ajoutant qu’il fallait aller au-delà. Le décret a classé Paris et le département des Bouches-du- Rhône en zone active de circulation du virus (lire ci-contre). Cela permet aux préfets d’imposer des mesures plus restrictives, notamment de fermer certains restaurants ou de limiter leurs horaires d’ouverture. En ce qui concerne les entreprises, Jean Castex a demandé aux ministres du Travail et de l’Écono- mie “de voir comment généraliser au maximum le port du masque sur le lieu de travail.” Elisabeth Borne , ministre du Travail, a ainsi annoncé aux partenaires sociaux le 18 août que le port du masque sera obligatoire en entreprise “dans tous les espaces de travail qui sont clos et partagés” , comme les “ salles de réunion, couloirs, vestiaires, open spaces” , dès le 1 er septembre. Renforcement des contrôles Jean Castex a annoncé un renforcement des contrôles sur le respect de l’ensemble des règles destinées à prévenir la propagation du virus (dis- tanciation, port du masque), notamment dans les restaurants. Pour les établissements recevant du public (ERP) qui ne respecteraient pas les règles sanitaires, le Premier ministre souhaitait donner la possibilité aux services de l’État d’imposer des fermetures partielles, à partir d’une certaine heure, plutôt que des fermetures totales. Le décret autorise ainsi les préfets à interdire ou res- treindre les activités dans les ERP qui participent à la propagation du virus. 4 L’Hôtellerie Restauration N° 3721 - 20 août 2020 L’ACTUALITÉ Le Premier ministre a annoncé le renforcement des mesures contre le Covid-19 : extension de l’obligation du port du masque, renforcement des contrôles et interdiction des rassemblements de plus de 5 000 personnes jusqu’au 30 octobre. “Il faut éviter par-dessus tout un retour en arrière, un reconfinement” , a déclaré le Premier ministre, Jean Castex. © BENOITGRANIER/MATIGNON © FB Prolongation du fonds de solidarité pour les CHR Le décret n° 2020-1048 du 14 août 2020, publié au Journal officiel du 15 août, reconduit les mesures de soutien au titre des pertes des mois de juillet, août et septembre. Seules les entreprises appartenant aux secteurs les plus touchés par la crise - hôtellerie, restauration, cafés, tourisme, événementiel... - peuvent encore bénéficier du fonds de solidarité. Le formulaire au titre des pertes du mois de juillet est ouvert depuis le 18 août (celui pour juin peut encore être déposé jusqu’au 31 août). Pour soutenir les discothèques, le décret n° 2020- 1049 du 14 août 2020, publié le 15 août, élargit, dès les pertes de juin, le bénéfice du fonds de solidarité à des entreprises de taille plus importante exerçant dans ce secteur (pas de limite de chiffre d’affaires ni de salariés). Un formulaire spécifique sera ouvert à ces entreprises éligibles à la fin du mois d’août. Une pince à moule en plastique entraîne un flot de réactions contre des restaurants de la côte Atlantique Dans sa série des produits en plastique à proscrire, le think tank Mr Mondialisation a posté sur Facebook une photo avec pour légende : “À Arcachon (et pas que), des restaurants donnent une moule-pince en plastique jetable - dans son film plastique - pour manger ses moules… Car prendre une moule vide et l’utiliser directement c’est has been.” La publication a déclenché une avalanche de réactions, entre partisans de la vraie coquille qui sert de pince, et ceux qui apprennent que l’engin existe et n’en voient pas l’utilité. Pour le restaurant ou les restaurants - des établissements ont ensuite été cités dans les commentaires -, la publicité n’est pas bonne. Certains internautes prônent le boycott des lieux et d’autres, plus tempérés, optent pour le simple refus de se servir de cette pince à moule. On peut légitimement se demander si les professionnels ne peuvent pas renoncer à cet objet. Le développement durable, le zéro plastique et la défense de la planète sont des valeurs à partager et à appliquer au quotidien. À noter qu’une version en métal de la pince à moule, donc réutilisable, est d’ailleurs en vente dans le commerce. Les fermetures de restaurants sont possibles à Paris et dans les Bouches- du-Rhône Le décret paru le 14 août au Journal officiel place les deux régions en zones de circulation active du virus. O livier Véran , ministre des Solidarités et de la Santé, avait laissé entendre le 12 août sur France 2 que Paris et les Bouches-du-Rhône pourraient “passer dans les prochaines heures ou jours en zones de circulation active du virus”. Depuis le 14 août, c’est chose faite. Le décret paru au Journal officiel permet, entre autres, aux préfets de ces deux zones, en concertation avec les agences régionales de santé (ARS) et les élus locaux, d’imposer des mesures plus restrictives, comme la fermeture de restaurants ou des horaires d’ouver- ture limités, notamment pour éviter les regroupements festifs en soirée. Après l’annonce des contrôles renforcés du port du masque et des gestes barrières dans les restaurants et cafés (lire ci-contre), face à la recrudescence des cas positifs au coronavirus, le Gouvernement montre qu’il prend très au sérieux la possibilité d’une seconde vague. Dans le même esprit, les Britanniques ont aussi annoncé le 13 août qu’ils imposaient une quarantaine à tous ceux qui entreraient sur leur territoire à partir du 15 août. Une décision unilatérale qui laisse présager non seulement un départ rapide de nombreux touristes anglais mais aussi l’annulation de voyages de ceux qui entendaient passer leurs vacances dans l’Hexagone. La France a décidé d’appliquer le principe de réciprocité. Nadine Lemoine
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