L'Hôtellerie Restauration No 3721

Lorsque le confinement a été annoncé, j’affichais un prévisionnel d’occupation de 98 % pour juillet. Au final, le taux d’occupation réel s’établit à 33 %.” ouverts tout le mois, il varie entre 30 et 50 %. Mais à cette baisse de fréquenta- tion s’ajoute celle du chiffre d’affaires. Dans mon hôtel 3 étoiles de 40 chambres, les clients qui réservent en direct durant le festival paient entre 100 et 130 € pour une nuit. Cette année, je les ai proposées à 80 €. Pour nous et la majorité des pro- fessionnels, juillet permet d’assurer la tré- sorerie qui efface les dettes et assure un hiver tranquille. Je suis donc très inquiet pour l’avenir. Le nôtre et celui de nos fournisseurs de services et de produits.” Une seule éclaircie : sur les 150 clients ayant réservé avant mars, seuls quatre ont sollicité le remboursement des arrhes. Les autres ont validé leur venue en... 2021. Ouverture en plusieurs temps Au sein du groupe Avignon Destination Hôtels, qui gère le Novotel, deux Mercure et un Ibis Style, il a également fallu s’organiser face à cette situation inédite. “Les Mercure Pont d’Avignon [88 clés] et Palais des papes [84 clés] n’ont pas rouvert tout de suite. Le pre- mier devait accueillir les clients le 1 er août et le second le 1 er septembre. Finalement, en raison de la demande, nous avons anticipé au 21 juillet pour l’un et une semaine plus tard pour l’autre” , com- mente Amandine Robert , directrice de ces deux établissements. Elle aussi a dû adapter sa grille tarifaire passant de 216 € la nuit à 150 ou 160 € cette année. “Et pour août, si nous attei- gnons 50 % de TO, on s’en sortira la tête haute, avec pour constat que les réserva- tions sont de plus en plus tardives.” Mais elle attend surtout la rentrée et regarde l’évolution du marché des séminaires qui constitue un élément essentiel d’ac- tivité hors saison. Quant au restaurant du Mercure Pont d’Avignon, baptisé Le Batelier fou, il n’a ouvert que le 14 août. “Lancé en février dernier il n’a pas eu le temps d’attirer beaucoup de clients jusque-là.” © GETTYIMAGES HÔTELLERIE RESTAURATION Avignon privée de son festival, les hôteliers inquiets pour l’avenir E n ce milieu du mois d’août, Avignon (Vaucluse) semble vivre une saison touristique normale. Les terrasses des cafés font recette et le Palais des papes ne manque pas d’admirateurs. Une image qui n’efface pas, auprès des hôteliers, celle d’un mois de juillet douloureux en raison de l’ab- sence du festival de théâtre qui anime la ville trois semaines durant. “Les conséquences chiffrées sont lourdes et surtout, elles pèseront sur nous dans quelques mois” , explique Harald Pons , président du club des hôteliers d’Avignon. Propriétaire de l’hôtel d’Angleterre, un éta- blissement familial créé en 1929, les chiffres qu’il livre parlent d’eux-mêmes. “Lorsque le confinement a été annoncé, j’affichais un pré- visionnel d’occupation de 98 % pour juillet. Au final, le TO [taux d’occupation, NDLR] réel s’établit à 33 % et, pour mes confrères AVIGNON Temps fort habituel de juillet, l’événement culturel a été annulé. Un coup très dur pour les professionnels de l’hébergement qui ont subi des pertes dont les conséquences se feront sentir sur la durée. Poser une question, ajouter un commentaire Jean Bernard > www.lhotellerie-restauration.fr/QR/RTR864272 Amandine Robert n’a procédé à aucune embauche saisonnière au sein des deux Mercure qu’elle dirige. Harald Pons est inquiet pour l’avenir à moyen terme, même si septembre semble offrir de bonnes perspectives. Harald Pons, président du club des hôteliers d’Avignon

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