L'Hôtellerie Restauration No 3724

L’année 2020 signera un triste record en termes de baisse de la fréquentation. L’activité touristique de la destination Paris-Région, notamment hors de la capitale, montre toutefois de légers signes de reprise cet été. CONJONCTURE 2 L’Hôtellerie Restauration N° 3724 - 10 septembre 2020 Tourisme : un début d’année noir à Paris et en Île-de-France IMAGES DE UNE : © GETTYIMAGES DR L e comité régional d’Île-de-France a dressé un bilan du premier semestre 2020. La pandémie de Covid-19 a enregendré des dégâts considérables sur l’activité touristique : 14,3 millions de touristes de moins par rapport au premier semestre 2019 (9,4 millions contre 23,7 à la même période) et un manque à gagner de 6,4 milliards d’euros (3,8 milliards d’euros de consommation contre 10,2 milliards d’euros). Après un début d’année prometteur malgré la poursuite des mouvements sociaux en France et le début de la crise sanitaire, l’activité touris- tique s’est arrêtée brusquement à la mi-mars. La baisse est plus marquée au niveau de la clien- tèle internationale avec une chute au premier semestre de 68 % des séjours contre un recul de 54 % pour la clientèle française. En termes de volumes, cela représente un repli quasi iden- tique de 7 millions de touristes. En termes de consommation touristique, le manque à gagner engendré par l’absence des visiteurs internatio- naux est bien plus important (- 4,6 milliards d’euros, contre - 1,8 milliards d’euros pour les touristes français). Pour les hébergements mar- chands, les chiffres d’affaires sont en net repli. Sur l’ensemble du premier semestre 2020, les nuitées hôtelières reculent de 61 % par rapport au premier semestre 2019, alors que pour les locations de meublés saisonnières, la baisse est plus modérée (- 47 %). Au cours des mois de juin et juillet, plus d’un hôtel parisien sur deux était encore fermé, tandis qu’en Île-de-France hors Paris, les chiffres sont meilleurs, près de 70 % des hôtels étant ouverts (source MKG). Une reprise progressive a été constatée à partir du 11 mai, date de fin du confinement en France, surtout pour la clientèle française et à partir de la mi-juin pour la clientèle internatio- nale de proximité, notamment en juillet et sur les premières semaines du mois d’août. Les clientèles les plus présentes sont les Allemands, les Britanniques, les Néerlandais, les Belges et les Espagnols. Le rebond de la fréquentation de ces clientèles entre juin et juillet est notable, allant de + 76 % pour la clientèle espagnole à près de + 130 % pour les Néerlandais (source : Orange, connexions en roaming de téléphones mobiles étrangers). Malgré tout, les niveaux de fréquentation durant la période estivale restent encore très en dessous de ceux des périodes ‘normales’, de l’ordre de 50 à 60 %. Les professionnels s’attendent à un recul de leur chiffre d’affaires de plus de 60 % au cours des mois de juillet et d’août. Sur l’ensemble du premier semestre 2020, les nuitées hôtelières reculent de 61 % à Paris-Île-de-France. Abonnements 01 45 48 45 00 abo@lhotellerie-restauration.fr Petites annonces 01 45 48 64 64 pa@lhotellerie-restauration.fr Rédaction 01 45 48 48 94 redaction@lhotellerie-restauration.fr Publicité 01 45 48 55 85 pub@lhotellerie-restauration.fr 5 rue Antoine Bourdelle - 75737 Paris Cedex 15 - Fax : 01 45 48 04 23 web + mobile lhotellerie-restauration.fr Informations et annonces pour votre métier SUIVEZ-NOUS Application mobile Ce numéro est composé de 20 pages Imprimeur : Roularta Printing - Meiboomlaan 33, B-8800 Roeselare Origine du papier : Belgique Taux de fibres recyclées : 100% Certification : PEFC - Eutrophisation : Ptot 0,0071 kg/tonne Editeur : SA SEPT - Dépôt légal à parution ISSN : 2117-8917 Commission paritaire n° 0920T9916 Directeur de la publication : O. Milinaire Prix au n° : 0,77 € (hebdomadaire) Pour poser une question aux journalistes ou ajouter un commentaire Flashez les QR codes à la suite des articles Le plan d’accompagnement de la reprise du tourisme de la région Île-de-France Le comité régional du tourisme d’Île-de- France a dévoilé un plan en quatre axes pour soutenir le secteur. 1. Montrer que la région Île-de-France est une destination conviviale et populaire, par exemple au travers de l’opération L’Île-de-France fête ses restos, prolongée jusqu’au 13 septembre. Plus de 900 res- taurateurs et plus de 600municipalités y ont adhéré depuis le début de l’été. ÉDITO Non à la stigmatisation du secteur Le classement de départements en zone rouge et la possibilité donnée aux préfets de réduire alors les horaires d’ouverture des cafés et des restaurants stigmatise la profession, selon l’Umih. Le syndicat a d’ailleurs dénoncé cette situation dans un courrier adressé il y a quelques jours au Premier ministre. “Il nous semble difficilement compréhensible et a fortiori inacceptable que puisse demeurer une telle différence de traitement entre notre secteur et les transports en commun, les hyper et supermarchés et pire encore, les soirées privées dans les appartements loués pour l’oc- casion”, souligne l’organisation professionnelle, qui rappelle qu’un protocole sanitaire spécifique a été mis en place dans le circuit CHR. Même si quelques “débordements” ou “non-respect des règles” ont pu être constatés, “condamner l’ensemble d’une profession” est par- ticulièrement injuste. Et comme l’écrit encore le syndicat patronal, “le virus n’a pas d’horaires ni de territoires. Il ne se couche pas à 23 heures”, en référence à la mesure de fermeture anticipée qui avait été prise dans les Bouches-du-Rhône (lire aussi p. 4). Montrer du doigt le secteur dans le contexte actuel est d’autant plus mal vécu que les acteurs de l’hôtellerie et de la restauration peinent à retrouver un équilibre économique. En revanche, le respect des gestes barrières s’impose à tous les professionnels comme une néces- sité absolue. La preuve par l’exemple. Poser une question, ajouter un commentaire Sylvie Soubes > www.lhotellerie-restauration.fr/QR/RTR564526

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