L'Hôtellerie Restauration No 3724

5 10 septembre 2020 - N° 3724 L’Hôtellerie Restauration ³ Transition écologique - Rénovation énergétique des bâtiments ; - décarbonation de l’industrie ; - infrastructures et mobilités vertes : développer les mobilités du quotidien ; - plan de soutien au secteur ferroviaire ; - développer l’hydrogène vert ; - biodiversité : lutte contre l’artificialisation et transition agricole. ³ Compétitivité des entreprises - Baisse des impôts de production ; - renforcement des fonds propres des TPE/PME et ETI ; - relocalisation de la production industrielle dans les territoires, investissement dans les technologies d’avenir. ³ Cohésion sociale - Plan massif d’investissement en matière de santé (Ségur de la santé) ; - formation des jeunes sur les secteurs stratégiques et porteurs, aides à l’embauche des jeunes de moins de 26 ans et des personnes handicapées, 300 000 parcours d’accompagnement supplémentaires vers l’emploi ; - formation professionnelle : renforcement des compétences des actifs et transformation de la formation professionnelle - sauvegarde de l’emploi : maintien de l’emploi et des compétences par l’activité partielle de longue durée, fonds national de l’emploi, soutien exceptionnel aux personnes en grande précarité par la fomation ; - majoration de 100 € de l’allocation de rentrée scolaire ; - soutien aux collectivités territoriales. Les grandes orientations du plan France Relance Le 3 septembre dernier, le Premier ministre, Jean Castex, a présenté un plan de relance de 100 milliards d’euros sur deux ans, au travers de trois grands chantiers : la transition écologique, la compétitivité et la cohésion sociale. Le Gouvernement s’est aussi donné pour objectif la création de 160 000 emplois l’an prochain. En voici les principaux leviers. © FLORIAN DAVID/MATIGNON L’Umih déçue par les annonces La présentation du plan France Relance par le Gouvernement n’a pas convaincu la profession. Elle l’a même déçue. C’est en tout cas le sentiment relayé par Roland Héguy , président confédéral de l’Umih. “Nous comprenons et soutenons les objectifs du plan de relance du Gouvernement, qui ambitionne à la fois de retrouver en deux ans le niveau économique d’avant-crise et de préparer la France de 2030. Nous tenons cependant à lui rappeler que la situation économique pour les hôtels, cafés, restaurants, traiteurs et discothèques est toujours extrêmement critique, et qu’à très court terme, c’est près de 15 % de nos établissements qui sont menacés de fermeture, faute de trésorerie et de perspectives. Pour rétablir la confiance, il faut donner de la visibilité à nos entreprises. Avant que le plan ne commence à produire ses effets en 2021, la soudure à réaliser cet automne sera très difficile. C’est pourquoi, nous attendons des mesures complémentaires adaptées à notre industrie, le tourisme - qui représente 8 % du PIB -, lors du prochain comité interministériel du tourisme.” Les mesures réclamées par l’Umih : • La prolongation du dispositif de l’activité partielle Covid-19 au moins jusqu’au 31 mars 2021 et aussi longtemps que cela sera nécessaire pour accompagner la reprise d’activité du secteur, y compris pour les sièges sociaux et sous-traitants dépendant de la filière. • Sur les loyers, la suspension des pénalités et des poursuites pour les professionnels jusqu’au 31 décembre 2020 avec un prolongement de l’ordonnance du 25 mars 2020 et l’instauration de mécanismes d’incitation fiscale avec l’instauration exceptionnelle en 2020 d’un crédit d’impôt au bénéfice des bailleurs. • Une exonération de charges patronales et salariales jusqu’à la fin de l’année 2020 pour accompagner la relance du secteur. • Faire enfin contribuer les assureurs aux pertes d’exploitation du secteur. • Reporter les échéances bancaires de six mois supplémentaires (pour les porter à douze mois, jusqu’en mars 2021) pour les TPE et PME du secteur. À propos du report des échéances bancaires, Jean-Virgile Crance , président du Groupement national des chaînes hôtelières, précise : “Notre industrie repose sur de lourds investissements immobiliers et mobiliers récurrents, ce qui fragilise d’autant plus nos entreprises. C’est pourquoi le report de six mois supplémentaires est vital pour de nombreux hôteliers.” Le plan doit faire l’objet d’un vrai suivi, indique l’U2P Le plan annoncé “répond à l’objectif de reprise économique” mais “doit faire l’objet d’un vrai suivi afin de vérifier l’efficacité des mesures et de s’assurer que l’ensemble des catégories d’entreprises, notamment les 3 millions d’entreprises de proximité, soient bien associées à la relance”, a indiqué l’Union des entreprises de proximité (U2P). L’organisation professionnelle salue notamment la baisse de 20 milliards des impôts de production sur deux ans et l’engagement de ne pas augmenter les impôts des Français, “deux décisions qui sont de nature à soutenir la trésorerie des entreprises et la consommation des ménages”, ainsi que le soutien au développement des contrats d’alternance ou encore à la rénovation des bâtiments énergétiques. Les CHR sont les grands oubliés du plan de relance, déplore le GNI Pour le Groupement national des indépendants (GNI), les besoins des hôtels, cafés, restaurants et autres actifs du secteur ne sont pas pris en compte dans le plan de relance. Son président, Didier Chenet , reconnaît que certaines mesures devraient être utiles, comme les 3 milliards d’euros destinés à renforcer les fonds propres des entreprises, mais pour lui, le “compte n’y est pas”. Et d’expliquer : “Alors que nos entreprises comptent parmi les plus impactées par la crise économique, aucune mesure n’est annoncée pour notre secteur. Je déplore par exemple, l’abandon du projet de création d’une plateforme digitale française capable d’assurer la promotion et la distribution de nos territoires, de nos musées et monuments comme de nos chambres d’hôtels ou de nos tables de restaurants. Ce plan n’a malheureusement aucune ambition pour nos établissements ni pour le tourisme français. Ensuite, force est de constater que ce plan ne prévoit même pas l’essentiel, c’est-à-dire la sauvegarde de nos entreprises. Alors qu’il est indispensable de prolonger les mesures d’urgence adoptées au printemps, aucune décision n’est prise en ce sens. Le Gouvernement doit prendre connaissance de la situation des hôteliers, des cafetiers et des restaurateurs. Nos professionnels ne sont pas dans la relance, ils sont dans la survie. Ce qu’ils attendent, c’est une solution pour les loyers qu’ils doivent payer alors que leurs établissements étaient fermés, c’est le maintien du chômage partiel en l’état, sans reste à charge, c’est l’abaissement du point mort des entreprises par une réduction du coût du travail. Nous avons fait des propositions, nous ne trouvons aucune trace de celles-ci dans ce plan. La suite risque d’être catastrophique.” Roland Héguy , président confédéral de l’Umih. Didier Chenet , président du GNI. Jean Castex a dévoilé le plan France Relance le 3 septembre.

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