L'Hôtellerie Restauration No 3727

Fermeture des bars et des restaurants : l’incompréhension perdure dans les Bouches-du-Rhône affirmant que l’État “assumera pendant 15 jours la totalité des pertes et des difficultés financières” des établissements. Sur le rôle joué par le secteur dans la circulation du virus, le ministre a ajouté : “Dans tous les pays du monde, les lieux qui ont été fermés en premier, ce sont les bars et les restau- rants. Lorsqu’on boit, qu’on déjeune ou dîne, on est obligé d’enlever son masque. Ce sont des lieux réputés comme étant ceux où il peut y avoir le plus de transmission.” De son côté, l’Umih 13 réclame “un réexamen immédiat de la situation sanitaire, une vérification et une confrontation des chiffres, que nous ne sommes pas seuls à contester, et une concertation avec les acteurs locaux, représentants de la pro- fession, du monde économique et des collectivités locales afin de trouver ensemble les solutions pour poursuivre l’activité”. Un principe de revoyure a été promis par les autorités locales à sept jours. À l’heure où nous imprimons, le résultat du référé- liberté déposé par le président de la région Paca, Renaud Muselier, contre la mesure n’était pas encore connu. L a décision de fermer les bars et restaurants d’Aix-en-Provence et Marseille (Bouches-du- Rhône) et en Guadeloupe pour une période de 15 jours, annoncée la semaine dernière par le ministre de la Santé, Olivier Véran, continue d’être fortement contestée. La manifestation organisée à l’initiative de l’Umih 13 vendredi 25 septembre devant le tribunal de commerce de Marseille a réuni des centaines de personnes, pro- fessionnels, élus locaux, consommateurs. L’après-midi, une rencontre avec le ministre délégué aux Petites et Moyennes Entreprises, Alain Griset, a été organisée avec tous les acteurs économiques de la filière. Mais ces derniers ont décidé de quitter les lieux en cours de réunion. “La communication, ça suffit, s’énerve Bernard Marty , président de l’Umih 13. On nous parle de fonds de solidarité, mais les dossiers sont tel- lement gros à monter que nos professionnels n’y arrivent pas. Nous ne sommes pas venus pour faire l’aumône mais pour avoir le droit de travailler, de maintenir nos entreprises en vie et de conserver les nombreux emplois qui sont en jeu.” Aucune concertation Le dirigeant syndical tacle aussi l’attitude d’Oli- vier Véran, qui “était aussi à Marseille vendredi et qui nous a ignorés et snobés. Il n’a aucun res- pect pour les chefs d’entreprise que nous sommes. La preuve, les décisions ont été prises de manière unilatérale, sans la moindre concertation.” Lors de la conférence de presse donnée à la préfec- ture, Alain Griset a rappelé qu’une journée de délai supplémentaire avait été accordée avant la fermeture (prévue initialement le samedi et finalement appliquée le dimanche), afin de per- mettre aux établissements d’écouler une partie de leurs achats. “La volonté du Gouvernement est de ne pas reconfiner la population”, a-t-il déclaré, À l’appel de l’Umih 13, les professionnels étaient nombreux à manifester, vendredi dernier, contre la fermeture de leurs établissements. La volonté du Gouvernement est de ne pas reconfiner.” Alain Griset Poser une question, ajouter un commentaire Sylvie Soubes > www.lhotellerie-restauration.fr/QR/RTR164790 Le président de l’Umih 13, Bernard Marty (à gauche), lors de la manifestation à Marseille, le 25 septembre. • Renforcement du volet 1 du fonds de solidarité Pour les entreprises de moins de 20 salariés qui ont un chiffre d’af- faires inférieur à 2 millions d’euros, il est prévu une évolution de l’accès du volet 1 du fonds de solidarité. Pour les entreprises fermées administrativement, le fonds de solida- rité prendra en charge la perte de chiffre d’affaires par rapport à l’an dernier jusqu’à 10 000 € sur un mois, pendant la durée de fermeture. Jusqu’alors, le volet 1 du fonds de solidarité permettait une aide mensuelle de 1 500 €. Pour les entreprises des secteurs S1 et S1 bis (parmi lesquels figurent les CHR) - notamment les bars devant fermer à 22 heures et les acti- vités impactées par l’abaissement de la jauge à 1 000 personnes pour les rassemblements -, qui justifient une perte de chiffre d’affaires supérieure à 80 %, le fonds de solidarité prendra en charge cette perte jusqu’à 10 000 €, dans la limite de 60 % du chiffre d’affaires. Les autres entreprises bénéficiant du plan tourisme (CHR, culture, événementiel et sport des secteurs S1 et S1 bis) auront toujours accès au volet 1 du fonds de solidarité dans sa forme actuelle, soit 1 500 € par mois, dès lors qu’elles justifient d’une perte de 50 % de chiffre d’affaires. • Activité partielle prolongée Pour les entreprises fermées administrativement ou faisant l’objet de restrictions horaires, l’indemnité au titre de l’activité partielle sera prise en charge à 100 % par l’État et l’Unédic, jusqu’à la levée de la fermeture, soit 100 % du salaire net pour les salariés au smic et 84 % environ du net dans la limite de 4,5 smic. À l’heure actuelle, les entreprises du secteur des CHR bénéficient d’une prise en charge à 100 %, jusqu’au 31 octobre 2020. • Exonération de charges sociales Les TPE-PME fermées administrativement et les entreprises faisant l’objet de restrictions horaires qui ont une perte de chiffre d’affaires supérieure à 50 % pourront bénéficier d’une exonération des cotisa- tions sociales pendant la période de fermeture ou de restriction. En attendant que la mesure législative soit prise, les entreprises pour- ront faire la demande d’un report, pendant la période concernée. Pour les TPE-PME qui ne font pas directement l’objet d’une restric- tion d’ouverture, mais qui ont perdu 50 % de chiffre d’affaires, il sera possible de solliciter, au cas par cas, une remise de cotisations dues pendant la période de fermeture. Nouvelles mesures de restriction : renforcement du soutien aux entreprises impactées Dans un communiqué, le Gouvernement a annoncé le renforcement du dispositif de soutien aux entreprises touchées par les nouvelles mesures de restriction d’accueil du public. Les aides annoncées doivent encore faire l’objet de mesures législatives. © GETTYIMAGES 4 L’Hôtellerie Restauration N° 3727 - 1 er octobre 2020 L’ACTUALITÉ

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