L'Hôtellerie Restauration No 3728

L’analyse des experts d’In Extenso pour le premier semestre 2020 montre que les hôtels n’ont pas subi la crise sanitaire de la même façon. À Paris et en région parisienne, les établissements de luxe et haut de gamme sont les plus touchés, tandis qu’en région, la clientèle française a relancé l’activité cet été. Mais compte tenu du contexte sanitaire, l’incertitude reste forte pour les mois à venir. CONJONCTURE 2 L’Hôtellerie Restauration N° 3728 - 8 octobre 2020 IMAGES DE UNE : © BENOITDEQUEVAUVILLER/ALETHEIAPRESS Abonnements 01 45 48 45 00 abo@lhotellerie-restauration.fr Petites annonces 01 45 48 64 64 pa@lhotellerie-restauration.fr Rédaction 01 45 48 48 94 redaction@lhotellerie-restauration.fr Publicité 01 45 48 55 85 pub@lhotellerie-restauration.fr 5 rue Antoine Bourdelle - 75737 Paris Cedex 15 - Fax : 01 45 48 04 23 web + mobile lhotellerie-restauration.fr Informations et annonces pour votre métier SUIVEZ-NOUS Application mobile Ce numéro est composé de 24 pages dont une surcouverture Barilla Harrys France Imprimeur : Roularta Printing - Meiboomlaan 33, B-8800 Roeselare Origine du papier : Belgique Taux de fibres recyclées : 100% Certification : PEFC - Eutrophisation : Ptot 0,0071 kg/tonne Editeur : SA SEPT - Dépôt légal à parution ISSN : 2117-8917 Commission paritaire n° 0920T9916 Directeur de la publication : O. Milinaire Prix au n° : 0,77 € (hebdomadaire) Pour poser une question aux journalistes ou ajouter un commentaire Flashez les QR codes à la suite des articles P our les experts d’In Extenso culture, tourisme et hôtellerie, l’am- pleur de la crise sanitaire traversée durant le premier semestre 2020 ne laisse aucun doute quant à ses répercussions économiques sur l’ensemble du secteur hôtelier français. Le confinement a provo- qué la fermeture massive des hôtels en mars et les réouvertures ont été pro- gressives : un peu plus des trois quarts des hôtels étaient encore fermés en avril, la moitié en mai, et environ un quart l’était tou- jours en juin. L’épidémie de Covid-19 a évi- demment réduit les taux d’occupation des hôtels, toutes catégories confondues, avec une baisse de 57 % par rapport à 2019. Le RevPAR (revenu moyen par chambre dis- ponible) a également chuté de 60 % sur les six premiers mois de l’année. Cependant, des variations ont été obser- vées entre les différentes catégories d’hô- tels. Le choc économique a été moins brutal pour l’hôtellerie utilitaire, qui est souvent restée en exploitation. Les hôtels de la catégorie super-économique ont subi une baisse de 49 % de leur RevPAR, qaund les établissements de luxe et haut de gamme ont été les plus lourdement impactés, avec une chute de 70 %. Compte tenu du contexte sanitaire, l’incertitude reste forte pour les mois à venir, malgré les aides accordées par le Gouvernement aux acteurs du secteur. Cette crise sans précédent a créé de nouvelles attentes et engen- dré de nouveaux comporte- ments chez les différentes clientèles, opacifiant davan- tage la visibilité des hôte- liers sur l’avenir. Les profes- sionnels du secteur redoutent la fin de saison, en l’absence de clientèle internationale et avec un nou- veau pic épidémique qui s’annonce. Un semestre compliqué pour les hôtels luxe et haut de gamme Après des mois de janvier et février plutôt positifs, l’ensemble des indicateurs est passé au rouge en mars. Sur l’ensemble du premier semestre 2020, le RevPAR de l’hôtellerie parisienne a chuté de 65 % en raison de l’effondrement de plus de 60 % des taux d’occupation. Le reste de l’hôtel- lerie francilienne a subi les mêmes dégâts. Plus dépendants de la clientèle étrangère, les hôtels haut de gamme et luxe ont été les plus nombreux à prolonger leur fer- meture et ont enregistré des chutes plus Les performances de l’hôtellerie française à l’épreuve de la crise sanitaire – Baromètre In Extenso ÉDITO Covid-19 : faut-il donner la priorité à la santé ou à l’économie ? Le ministère de la Santé demande beaucoup de sacrifices à la profes- sion. À ses apprentis, ses extras, ses sai- sonniers, ses salariés, ses entrepreneurs, ses producteurs, ses fournisseurs... Et les Français ? Qu’en pensent-ils ? Sont-ils plutôt pour donner la priorité à la santé ou à l’économie ? L’Hôtellerie Restauration a demandé la semaine dernière à l’institut de son- dages Kantar d’interroger un échantillon représentatif de la population française (1 703 répondants). La question était ainsi formulée : “Conséquence de l’épidémie de Covid- 19, de nombreux commerces sont restés fermés pendant le confinement. Aujourd’hui, les bars et restaurants font face à de nouvelles mesures et doivent fermer partiellement voire totalement dans plusieurs villes françaises. Toutefois, ces mesures prises dans le but de freiner l’épidémie ont des impacts économiques et sociaux importants. Pour faire face à la situation actuelle, quelle position est la plus proche de la vôtre ?” • Il faut donner la priorité à la santé : 62 % • Il faut donner la priorité à l’économie : 25 % • Je n’ai pas d’opinion : 13 % La profession pose légitimement la ques- tion du bien-fondé des mesures à l’en- contre des bars et des restaurants. Dans la ville américaine de Nashville (oui, un tel comptage est toujours introu- vable en France), moins de 1 % des cas de Covid-19 trouvaient leur origine dans un bar ou un restaurant (80 cas sur 21 000 cas tracés). On notera que parmi les clusters répertoriés lors de la conférence de presse tenue le 5 octobre par Didier Lallement , le préfet de police de Paris, ne figuraient ni les bars ni les restaurants. Alors, bravo à tous ceux qui se donnent du mal depuis le début, quitte à perdre de précieux clients, pour faire respecter le protocole sanitaire ! Bravo à ceux qui se sont mobilisés pour se faire entendre dans différentes villes de France ! Bravo aux organisations professionnelles dont les propositions ont convaincu le ministère de la Santé et ont permis aux restaurants (mal- heureusement pas aux bars) de rouvrir ou d’éviter la spirale périlleuse de la fermeture ! Sans cette volonté, la pro- fession aurait encore dû supporter de nouveaux sacrifices. Poser une question, ajouter un commentaire, accéder à l’article sur Nashville > www.lhotellerie-restauration.fr/QR/RTR064898 L’absence de clientèle étrangère et une seconde vague de contamination pèsent lourdement sur la reprise de l’activité pour les mois à venir. © GETTYIMAGES 60% Chute du revenu moyen par chambre disponible Olivier Milinaire

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