L'Hôtellerie Restauration No 3730

11 22 octobre 2020 - N° 3730 L’Hôtellerie Restauration Les CHR de Loire-Atlantique publient la tribune “Laissez-nous travailler” Les représentants des cafés, hôtels et restaurants du département demandent à l’État de laisser les établissements ouverts tant qu’ils respectent le protocole sanitaire. Les signataires de cet appel : Catherine Quérard (GNI Grand Ouest), Frédéric de Boulois (Umih 44), Christian Jouny, (SNDLL), François Duhil (Bar Bars Pays de Loire), Olivier Darde (Plein- Centre), Jean-Luc Cadio (CPME 44), et Frédéric Brangeon (CGAD 44 et U2P 44). N ous devons apprendre à vivre avec le virus : tels sont les mots du président de la République. Apprendre, c’est avant tout tirer les leçons du passé, nous devons tout de suite nous y appliquer. Quelles leçons tirer de la fermeture des discothèques, des bars, des restrictions d’exploitation des res- taurants, de la mise à mal des hôtels, des traiteurs organisateurs de réception ? Comment admettre de sacrifier un pan de l’économie pour répondre à des impératifs sanitaires qui ne semblent s’appliquer qu’à notre profession ? La résilience des entreprises, vantée par le pré- sident Macron ne résistera pas à la stigmatisation perpétuelle de nos établissements. Ces mesures de restriction discriminatoires auront des impacts éco- nomiques irréversibles, des conséquences sociales dramatiques et des bouleversements sociétaux inévitables. En Loire-Atlantique, 22 000 foyers sont directement concernés par le secteur d’activité des cafés, hôtels, restaurants, discothèques et traiteurs organisateurs de réception. Il convient de considérer l’impact des décisions sur l’ensemble de la filière, du producteur, agriculteur, grossiste, livreur, jusqu’au consomma- teur. Au-delà, c’est tout un environnement qui est en danger : loueurs de salles, professionnels de l’anima- tion, du spectacle non subventionné, de l’artisanat et des commerces liés au tourisme. Le mode de vie, la richesse culturelle, la gastronomie, qui font l’image de notre pays à l’international, sont remis en question. Quel est l’avenir de notre profession ? Nous ne pou- vons pas vivre avec des prêts remboursables ! La première phase de la pandémie a été acceptée, adoptée par tous comme un sacrifice indispensable à la santé de tous. L’État a été réactif dans la mise en place de dispositifs d’urgence, permettant de mettre des entreprises ‘en sommeil’ le temps du confinement. Une nouvelle fermeture des établissements serait aujourd’hui vécue comme une trahison, une rup- ture du contrat moral passé entre la profession, ses représentants et l’État. Celle d’une promesse faite du maintien des conditions d’ouverture par la signature d’un protocole sanitaire strict, validé par les auto- rités sanitaires comme minimisant les risques de contamination. Nous ne sommes pas la variable d’ajustement d’une politique sanitaire fluctuante et empirique ! Les professionnels de notre secteur sont respon- sables, conscients des enjeux et fidèles au bon sens qu’on leur connaît : - soit un café, bar, brasserie, restaurant, peut asseoir sa clientèle à table et respecter le protocole sanitaire et dans ce cas il doit rester ouvert ; - soit il ne le respecte pas et doit assumer les consé- quences de ces manquements par une application stricte des sanctions définies. Quelle cohérence y a-t-il à dire que ce sont les bars et restaurants qui sont des foyers de contaminations quand, sur 2 830 clusters en France, le premier sec- teur en risque de transmission élevé est l’entreprise publique et privée sans distinction (25 %), le 2 e celui de l’enseignement scolaire et universitaire (20 %), le 3 e le milieu familial et les événements publics-privés (18 %) ? Pourtant, aucune autre profession ne fait l’objet d’un tel ciblage. Arrêtons d’opposer les individus, chacun doit agir en responsabilité, les personnes infectées en s’isolant, les professionnels en garantissant un strict respect des conditions fixées, l’État en assumant son rôle de police, de soutien et d’accompagnement des plus fragiles. Nous vivons dans un pays défini par un cadre légal établi, qui impose la fermeté pour les contrevenants et la pleine liberté d’action pour ceux qui le res- pectent : LAISSEZ-NOUS TRAVAILLER !” U n dispositif de prêts participatifs directs de l’État à destination des entreprises de moins de 50 salariés connaissant des difficultés financières a été créé par la loi de finances rec- tificative d’avril 2020 . Ces prêts participatifs sont destinés aux entre- prises qui n’ont pu obtenir de prêt garanti par l’État (PGE), afin de leur permettre à la fois de reconstituer un volant de trésorerie et d’améliorer leur structure de bilan (prêts ‘junior’, à rembour- ser en 7 ans). Les entreprises concernées doivent solliciter le Comité départemental d’examen des difficultés des entreprises (Codefi) de leur département. Après examen du dossier et pré-décision par le Codefi, l’entreprise pourra finaliser sa demande, simplifiée, de prêt participatif sur une plateforme en ligne. Une procédure papier restera disponible en cas de difficultés. L’entreprise recevra une réponse sous quinze jours. Les entreprises peuvent trouver les coordonnées de leur Codefi sur le site : impots.gouv.fr/portail/professionnel/ccsf-et-co- deficiri, rubrique documentation utile. Les entreprises de 0 à 10 salariés pourront deman- der un prêt allant jusqu’à 20 000 €. Les entreprises ayant entre 11 et 49 salariés pour- ront obtenir jusqu’à 50 000 € de prêt exception- nel, selon les secteurs. Des dérogations jusqu’à 100 000 € pourront être octroyées au cas par cas. Ce prêt direct de l’État est accordé à un taux annuel de 3,5 % et peut être amorti sur une durée maximale de 7 ans. La première année, l’entreprise n’en rembourse que les intérêts. Bruno Le Maire, ministre de l’Économie et des Finances a déclaré : “Certaines entreprises ne trouvent pas toujours de solution bancaire pour les aider à traverser ces épreuves. Pour celles-ci, l’État s’organise pour apporter une réponse directe et efficace aux difficultés financières traversées par l’entreprise, en lien avec les autres partenaires financiers de l’entreprise.” De son côté, Alain Griset , ministre délégué chargé des PME et TPE, a déclaré : “Ce dispositif simplifie l’accès à des quasi-fonds propres. Le lancement de ce nouveau dispositif est une marque d’engagement supplémentaire de l’État aux côtés des TPE et PME les plus touchées par la crise du Covid-19.” Simplification des modalités d’accès au prêt participatif de l’État pour les TPE en difficultés À partir du 14 octobre, les chefs d’entreprises de moins de 50 salariés pourront faire leur demande de prêt participatif exceptionnel sur une plateforme numérique sécurisée. © GETTYIMAGES Les professionnels de Loire-Atlantique publient dans une lettre ouverte leur incompréhension. Quelle cohérence y a-t-il à dire que ce sont les bars et restaurants qui sont des foyers de contaminations quand, sur 2 830 clusters en France, le premier secteur en risque de transmission élevé est l’entreprise publique et privée sans distinction (25 %), le 2 e celui de l’enseignement scolaire et universitaire (20 %), le 3 e le milieu familial et les événements publics-privés (18 %) ? Pourtant, aucune autre profession ne fait l’objet d’un tel ciblage.”

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