L'Hôtellerie Restauration No 3730

RESTAURATION La vie bouleversée du restaurateur aux 30 millions de vues mêmes une bouteille dans la cave aux 25 000 flacons : “Choisissez un bourgueil rouge de chez Gauthier, ce sera très bien, il est dans la deuxième pièce de la cave, rangée de gauche, partie de droite, partie haute. Le prix de la bouteille à table ? C’est simple, tu rajoutes 10 balles à celui de la cave !” “Chez moi on peut manger pour 25 balles” Pourtant, Emmanuelle Jary redou- tait de retourner au restaurant Chez Erwan. “Je savais que suite à la vidéo, Erwan avait eu un contrôle fiscal et sanitaire”, confie-t-elle. “C’est la rançon de la visibilité, mais il faut surtout retenir que j’ai doublé mon CA, embauché deux salariés, que je suis complet le week-end trois mois à l’avance et que les grands vignerons m’accordent désormais de bonnes allocations au meilleur prix” , ajoute l’énergique Erwan Botrel, qui a enfin pu obtenir deux caisses de Romanée Conti. Ancien commercial grands comptes au tutoiement facile, Erwan Botrel a réalisé son rêve d’enfant en 2007 en achetant un restaurant de 80 places dans sa petite commune de Bourdonné. Il vend désormais 80 000 bouteilles chaque année dont 50 000 dans sa cave. “Chez moi, on peut manger pour 25 balles. J’ai des clients qui viennent en avion, même si j’ai toujours eu de la mixité sociale et que le restaurant marchait avant le passage de la charmante Emmanuelle”, résume-t-il. Quant à la journaliste, elle dispose désormais d’une cohorte de suiveurs à l’affût de ses nouveaux reportages. “T u as changé ma vie”, s’emballe le restaurateur Erwan Botrel alors qu’il reçoit une visite à l’improviste de la journaliste Emmanuelle Jary . Un an après son ‘méfait’, l’auteur du blog culinaire C’est meilleur quand c’est bon lui répond : “Tu as aussi changé la nôtre !” “Fin 2016, avec mon compagnon, le réalisateur Mathieu Pansard , nous voulions parler de la restaura- tion et la filmer différemment, loin des modes et des chichis. Des amis m’avaient transmis une adresse dans les Yvelines, à Bourdonné. J’avais proposé à différentes rédactions des reportages sur Erwan, toutes ont refusé”, explique Emmanuelle Jary. La vidéo finit donc sur son blog, C’est meilleur quand c’est bon. Et le succès est foudroyant - plus de 30 millions de vues sur Facebook, 450 000 sur Youtube, le blog passe de 8 000 à 550 000 abonnés -, sans qu’on puisse vraiment s’expliquer pourquoi. Le restaurateur est déton- nant ; la journaliste, les propos et le montage sont touchants. La joie de s’attabler dans ce lieu, loin des adresses à la mode, est contagieuse. Il y a par exemple cette séquence ubuesque où Erwan Botrel engage le couple de reporters à trouver eux- BOURDONNÉ Une vidéo de quatre minutes et dix-neuf secondes sur le restaurant francilien d’Erwan Botrel, produite par la journaliste gastronomique Emmanuelle Jary, a été vue plus de 30 millions de fois depuis qu’elle a été postée sur Facebook en avril 2019. La vie du restaurateur, comme celle de ses auteurs, en a été bouleversée. Poser une question, ajouter un commentaire François Pont > www.lhotellerie-restauration.fr/QR/RTR964441 Poser une question, ajouter un commentaire Stéphanie Decourt > www.lhotellerie-restauration.fr/QR/RTR364782 La journaliste Emmanuelle Jary avec le restaurateur Erwan Botrel . Les maîtres du nouveau Racines : Virginie Giboire en cuisine et Fabien Hacques du côté des vins. www.lhotellerie-restauration.fr/QR/RTK31355 www.lhotellerie-restauration.fr Voir la vidéo sur C’est meilleur quand c’est bon E N V I D É O © MATHIEU PANSARD © OLIVIER MARIE Je savais que suite à la vidéo, Erwan avait eu un contrôle scal et sanitaire.” C’ est dans le nouveau passage piétonnier Antoinette Caillot à Rennes (Ille-et-Vilaine) que Virginie Giboire et Fabien Hacques ont déménagé leur restaurant Racines, au design épuré et contemporain. En quittant la rue de l’Arsenal et leur voisin IMA (du chef étoilé Julien Lemarié ), ils souhai- taient créer un espace moderne, ouvert et atypique. Pari réussi avec l’aide du cabinet rennais Wunder à qui ils ont confié l’archi- tecture. Initialement prévue au printemps, l’ouverture avait été repoussée à l’automne : “Nous n’avons pu lancer les travaux que le 18 mai dernier et les terminer le 6 octobre, jour de l’ouverture. En seulement cinq mois, pas moins de 22 entreprises et une cin- quantaine de compagnons passionnés ont œuvré dur pour respec- ter les délais et livrer ce nouveau restaurant que nous sommes fiers de présenter aujourd’hui”, confirme Virginie Giboire. Espace, confort et calme Grande entrée avec desk et salon d’accueil, vision panoramique sur la cuisine centrale (marque de fabrique de la chef), grande salle (et une seconde privatisable), cuisine de 125 m² au centre de laquelle trône un piano de cuisson monumental : le couple a vu les choses en grand. Pour passer de 24 à 40 couverts, l’équipe s’est étoffée de 6 personnes. “Nous souhaitions que tous les clients aient une vue sur la cuisine. L’idée était de donner un cadre agréable. Que nos clients se sentent bien, dans un espace confor- table, voluptueux mais pas ostentatoire”, explique la chef. “L’objectif n’est pas d’aller chercher une deuxième étoile, mais de conforter la qualité de notre cuisine et de rendre encore plus belle notre première étoile, poursuit Virginie Giboire . Grâce à ce nouvel outil de travail et à la nouvelle équipe, nous pourrons développer plus de créativité et monter encore le niveau de notre cuisine, plus que jamais inspirée de la mer et des produits locaux ”, conclut-elle. Côté tarifs, pas de changement : 32 € au déjeuner et de 55 à 70 € le soir. De nouvelles racines pour Virginie Giboire RENNES 4, passage Antoinette Caillot : c’est désormais la nouvelle adresse du restaurant étoilé de Virginie Giboire et Fabien Hacques. Un espace de 275 m² à la hauteur du talent de la chef rennaise. 12 L’Hôtellerie Restauration N° 3730 - 22 octobre 2020

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