L'Hôtellerie Restauration No 3730

4 L’Hôtellerie Restauration N° 3730 - 22 octobre 2020 Couvre-feu, bars fermés : les réactions des représentants de la profession L’ACTUALITÉ Débits de boissons fermés, brasseries et restaurants en sursis, obligation de baisser le rideau à 21 heures… Le point avec des représentants des organisations professionnelles situées dans les zones où un couvre-feu s’applique depuis le 17 octobre. Pascal Mousset , président du GNI IDF : “La restauration en région parisienne réalise en moyenne deux tiers de son chi re d’a aires le soir et il va être très di cile de maintenir un service en soirée. Les consommateurs n’auront pas le temps de rentrer chez. Ceux qui vont tenter de rester ouvert vont devoir aussi gérer les déplacements de leur personnel. La fermeture des restaurants est aussi mauvaise pour les hôtels, qui ont déjà des taux d’occupation très bas.” Paris-Île-de-France Philippe Coudy , président de l’Umih 76 : “C’est le mécontentement général, avec des restaurants qui vont travailler sur une jambe et des bars totalement fermés. Si certains vont essayer de proposer quelque chose plus tôt, ce sera très compliqué pour nos étoilés. Avec un couvre-feu à 22 heures, l’État aurait gagné de la TVA, tout en cassant le principe des fêtes privatives. À 21 heures, il multiplie le chômage partiel.” ROUEN Gérard De Poorter , président de l’Umih Lille Métropole : “Même boire un chocolat chaud est interdit. Martine Aubry [maire de Lille, NDLR] plaide pour un assouplissement pour les salons de thé. La métropole compte environ 1 700 bars et restaurants, qui doivent payer factures et loyers sans pouvoir travailler ou de manière réduite. Pour les discothèques, c’est même pire car ils n’ont toujours aucune aide.” LILLE Paul Duverger , président du GNI Rhône-Alpes région Est : “Un sentiment d’injustice envahi notre secteur. On a vraiment l’impression qu’on s’acharne contre nous. Il sera impossible pour beaucoup d’établissements de sauver le service du soir. Au-delà du couvre- feu, l’inquiétude porte maintenant sur la montagne qui, normalement à cette période, prépare la saison d’hiver.” GRENOBLE Alexandre Cipriani , président de l’Umih 42 : “Tout lemonde est sur la réserve, car on ne sait pas du tout quel va être le comportement des consommateurs. Vont-ils venir plus tôt ? J’ai des collègues qui pensent fermer. La vente à emporter peut-elle aider àmaintenir su samment de chi re d’a aires ? Sachant aussi que nous constations déjàmalheureusement une baisse d’activité àmidi.” Saint-Étienne Philippe Belot , vice-président de l’Umih Haute-Garonne : “C’est triste et dramatique. On nous dit que les mesures prises sont faites pour maintenir les gens au travail. En nous fermant, on retire du travail à beaucoup de gens. On oublie tous les acteurs de la filière. Nous avons des gouvernants qui prennent des décisions absurdes sur le plan sanitaire, social et économique. En Occitanie, les clusters identifiés sont dans les Ehpad, dans l’enseignement supérieur et la sphère privée.” TOULOUSE Jacques Mestre , président de l’Umih 34 : “C’est une catastrophe pour bon nombre de professionnels, je ne vois pas comment ils vont pouvoir tenir. Le PGE est une dette qu’il sera impossible de rembourser dans les délais. Vous avez aussi toutes les charges courantes qui continuent de s’accumuler et dont on ne parle pas comme la location du TPE bancaire, les abonnements de téléphone, d’alarme…” MONTPELLIER Bernard Marty , président de l’Umih 13 : “C’est un désastre. La vente à emporter n’est pas la solution car le personnel doit aussi pouvoir rentrer chez lui. Et demander aux consommateurs de changer leurs habitudes, de venir plus tôt, est absurde. Le Français ne va pas du jour au lendemain venir dîner à 18 heures ou 18 h 30.” AIX-MARSEILLE Laurent Duc , président de l’Umih 69 : “Tuez-nous tout de suite, ce serait plus simple. Laisser même les bars qui proposent des tapas fermés est scandaleux, car tout le monde n’a pas envie de manger trois plats. L’hôtellerie est également directement impactée. On nous a coupé une main, maintenant c’est un pied. J’ai des professionnels en pleurs au téléphone.” Lyon

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