L'Hôtellerie Restauration No 3731

Alain Griset rencontre les gérants de discothèques à Vannes Alain Griset , ministre délégué aux PME, a rencontré le 22 octobre des représentants de discothèques au QG Club, à Vannes (Morbihan). Ces derniers ont exprimé vertement le sentiment d’injustice pour leur branche, durement touchée par la crise. “90 entreprises ont déposé le bilan, 300 sont en redressement judiciaire et ce n’est que le début de l’hécatombe” , a déploré Jessica Chapelain , vice-présidente discothèques à l’Umih 56. Alors que les premières aides commencent à tomber (fonds de solidarité de 1 500 € par mois pendant six mois pour couvrir les frais fixes), Alain Griset a réfuté toute “volonté de détruire ou mépris des discothèques” et assuré travailler sur “les sujets sensibles des congés payés, des assurances et des loyers” . De leur côté, les patrons des discothèques morbihannaises ont planché sur une expérimentation de réouverture “pendant 4 à 6 semaines aux horaires habituels” . Leur protocole sanitaire est entre les mains du ministre qui, en échange, leur a remis sa carte. “Je ne pense pas que ce soit pour nous ignorer par la suite” , en a déduit Jessica Chapelain. “On a l’impression d’avoir été entendus .” DANS VOS RÉGIONS Sabine Ferrand : “Je plaide pour une indemnisation du fonds de commerce des discothèques” La présidente de l’Umih 41 et de l’Umih Centre-Val de Loire subit, comme tous les professionnels, la crise : l’activité de son restaurant est redescendue en octobre, avant même le couvre-feu, et sa discothèque est fermée. La responsable syndicale pense qu’une bonne partie des établissements de nuit ne se relèveront pas. Poser une question, ajouter un commentaire Sylvie Soubes > www.lhotellerie-restauration.fr/QR/RTR865102 Sabine Ferrand devant son établissement à Saint-Laurent- Nouan. © SIMON GARNIER ©ALETHEIAPRESS/STÉPHANIEBIJU 7 30 octobre 2020 - N° 3731 L’Hôtellerie Restauration Emmanuel Renaut , René Meilleur (tous deux 3 étoiles Michelin ) et des MOF arbitraient le concours de la meilleure soupe de montagne. L’Hôtellerie Restauration : Comment vivez-vous la situa- tion actuelle ? Sabine Ferrand : J’ai deux entreprises, dont l’une est tota- lement fermée puisqu’il s’agit d’une discothèque. Quant au restaurant, nous avons dû nous adapter. Avant, nous accueillions un ou deux bus de touristes par jour. En juin, nous avons réalisé 50 % de chiffre d’affaires en moins, en juillet et en août, ça a étémeilleur. À la rentrée, nous étions à 70 % de chiffre d’affaires et c’est redescendu en octobre. Nous avons utilisé le chômage partiel. D’habitude, une saison c’est six mois. Cette année, c’est trois mois. Mon mari et moi n’avons pris aucun salaire et aucun jour de repos, avec un établissement qui fonctionne 7 jours sur 7. Le prêt garanti par l’État est-il une bonne réponse ? Je fais partie des personnes réticentes au prêt garanti par l’État [PGE], car c’est une dette. Compte tenu de l’évo- lution de la situation, nous avons fini par le demander récemment. Je ne sais pas comment les entreprises qui l’ont demandé et déjà utilisé vont faire. Toutes les collec- tivités ont mis en place des aides, mais il va falloir rem- bourser. La période est d’autant plus compliquée qu’il faut faire attention à tout et tenter d’avoir une vision à moyen terme. Le climat est anxiogène et il n’y a plus de consommation spontanée. Les clients ne viennent pas au restaurant dans le même état d’esprit actuellement. Comment voyez-vous l’avenir des discothèques ? Cela fait 7 mois que nous sommes fermés. Si je devais rou- vrir maintenant, il faudrait que je réduise ma capacité d’ac- cueil mais je devrais prendre davantage de personnel avec une rentabilité réduite. La période nécessite de repenser sans cesse son activité et je ne suis pas certaine que l’uni- vers de la discothèque s’en sorte, surtout en zone rurale. Nous ne nions pas la crise, mais nous sommes privés du droit de travailler. Les discothèques étaient des entreprises saines et rentables qui participaient pleinement à l’écono- mie française avant la crise. Elles avaient une valeur écono- mique et financière. Mais là, elles ne valent plus rien : que vont faire les chefs d’entreprise, qui ont pourtant investi et généré de l’économie, qui ont des familles, des charges à payer ? Sans aucune visibilité de reprise, il ne convient plus de se battre pour une réouverture sous des conditions sani- taires qui ne nous permettront plus jamais d’être rentable. Quelles solutions apporter à ce secteur alors ? Nous devons dès maintenant repenser le modèle de nos entreprises et nous engager dans leur mutation. Mais pour cela, il que faut que l’État s’implique autrement et c’est pourquoi je plaide pour l’instauration d’une indemnisation du fonds de commerce, qui se calcule- rait à partir du chiffre d’affaires, de la masse salariale et d’une estimation du fonds au 31 décembre 2019. Nous sommes environ 1 500 en France et seuls 200 à 250 clubs atteignent les 4 M€ chiffre d’affaires. Tous n’iraient pas vers cette indemnisation, mais elle serait une solution réelle et efficace pour beaucoup. C’est un projet que je défends actuellement auprès des députés et des sénateurs. M algré la situation sanitaire, le salon Tocquicimes a fédéré et ras- semblé largement la profession. Pour la troisième année consé- cutive, l’événement s’est imposé comme le rendez-vous des chefs étoilés et des artisans des métiers de bouche qui sont venus nombreux à Megève (Haute-Savoie). Cette édition, placée sous la présidence d’honneur d’ Emmanuel Renaut , chef triplement étoilé du restaurant Flocons de sel à Megève, avait pour parrain un autre chef 3 étoiles, Régis Marcon . Elle accueillait également de nombreux artisans et 42 produc- teurs venus présenter leurs produits. “Cela nous recentre sur notre cœur de métier, nous avons pu évoquer les enjeux de la profession autour de tables rondes, de débats. C’est important dans ce contexte sanitaire diffi- cile”, explique Arnaud Gobled , directeur des opérations de Maisons et Hôtels Sibuet, partenaire historique de l’événement. Professionnels et grand public Les animations étaient nombreuses, avec pour points forts des concours professionnels. Vingt candidats - restaurateurs, pâtissiers ou charcutiers-traiteurs - ont participé au concours du meilleur pâté-croûte de montagne, épreuve comptant pour la demi-finale du championnat du monde de paté-croûte. Damien Raymond , traiteur chez Daniel Gobet (champion du monde 2018) à Divonne-les-Bains, a remporté le concours. Première édition également pour le Chartreuse Toquicimes Contest, un concours qui proposait aux barmen venus de toute la France d’imaginer une recette de cocktail. Colin Lach (Monsieur Moutarde à Dijon) s’est classé premier. Enfin, la team France Bocuse d’or, de retour de la sélection européenne à Tallinn (Estonie), a servi un déjeuner de soutien au candidat français Davy Tissot . L’occasion de fêter sa sélec- tion pour la finale mondiale du Bocuse d’or et son prix du meilleur plateau remporté à Talinn. Le grand public n’était pas en reste avec des épreuves qui ont suscité l’engouement : la meilleure soupe de montagne, la meilleure fondue et autres concours ludiques et bon enfant. Enfin, coup de chapeau aux 200 apprenants du campus de Groisy (Haute-Savoie) qui se sont impliqués dans Toquicimes pendant leurs vacances scolaires. Ils ont servi 1 300 repas en quatre jours. “Avec cette troisième édition, Megève s’inscrit comme le village le plus gourmand des Alpes”, conclut Alexis Sbriglio , coordinateur de l’événement pour la mairie de Megève. Toquicimes atteint de nouveaux sommets MEGÈVE Plus de 100 chefs, 40 producteurs locaux et de nombreux artisans des métiers de bouche ont participé à la troisième édition de ce rendez-vous en passe de devenir incontournable pour les professionnels savoyards. Poser une question, ajouter un commentaire Fleur Tari > www.lhotellerie-restauration.fr/QR/RTR265136

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