L'Hôtellerie Restauration No 3735

M algré les aides massives mises en place par le Gou- vernement pour garder les entreprises des CHR à flots, d’importants coûts et charges s’accumulent et de- vront être payés une fois la réouverture confirmée sur la durée, souligne Christo- pher Terleski . Le président- fondateur de la société C.H.R Conseils et Formations estime que le Gouvernement pourrait actionner des mesures de bon sens pour permettre aux entreprises de re- trouver de la trésorerie. L’objectif serait de transférer des aides vers la pérennisation du secteur, socialement incontournable et économiquement essentiel (un million d’emplois directs, deux millions indirects). Ces initiatives devraient être vues comme un investissement éclairé de l’État, à terme moins onéreux que le paiement pur et simple du chômage partiel. Une baisse temporaire de la TVA au moins jusqu’au 31 décembre 2022 - Une mesure immédiate, qui permet de maintenir les entreprises en vie. - Un délai qui permettrait de générer de la trésorerie pour favoriser le remboursement d’une grande partie des PGE et pour rattra- per les charges gelées. - Un moyen d’éviter de creuser les déficits liés aux restrictions de la capacité d’accueil qui seront inévitables après la réouverture. L’ACTUALITÉ Ces mesures que l’État pourrait mettre en œuvre pour aider les CHR en sortie de crise Allongement des amortis- sements et des prêts liés à l’investissement - L’allongement des durées des périodes d’amortissement pour certains travaux et des durées de remboursements bancaires, surtout pour les travaux structurels (toitures, façades, mises aux normes...) ayant des durées de vie largement supérieures aux 7 ans maximum pratiqués aujourd’hui. Cela aurait pour effet de libérer de la trésorerie immédiate et durable pour les entreprises. Naturellement, il faudrait que les banques jouent le jeu, comme partenaires de ce qui pourrait constituer un vrai plan Marshall pour les CHR et le tourisme. - Cette pression allégée sur la trésorerie aura aussi pour effet de réduire le risque de dépôts de bilan ou de faillites. - À terme, une telle mesure permettrait aus- si d’attirer de l’investissement structuré. Un impôt sur les sociétés plus adapté - L’élargissement de la première tranche de l’impôt sur les sociétés au-delà de 38 000 €, éventuellement jusqu’à 100 000 €, pour laisser davantage de trésorerie dans les entreprises. Christopher Terleski, président-fondateur de la société C.H.R Conseils et Formations et auteur du SOS Experts ‘Gagner en rentabilité en améliorant sa marge brute’, estime que la réouverture des CHR sera une opportunité pour l’État d’instaurer des actions fortes pour le secteur. Les aides actuelles pourraient se muer en investissements logiques et pérennes. 14 L’Hôtellerie Restauration N° 3735 - 11 décembre 2020 - L’injection de liquidités, dans les mois à venir, pour pérenniser les entreprises et apporter une visibilité plus lointaine, plus sécurisée et surtout plus incitative. Exonérer les charges et défiscaliser les bas salaires - Exonération de charges patronales et défis- calisation pour les employés qui travaillent le samedi et/ou le dimanche, dont les sa- laires bruts sont inférieurs à 2 000 €, tout en gardant le coût salarial identique pour l’employeur. Cela permet d’augmenter les salaires nets les plus bas sans coût supplé- mentaire pour l’entreprise, avec un pouvoir d’achat accru pour les salariés. - Le coût pour l’État serait réduit sur la durée avec un effet macro-économique qui devrait lui permettre de récupérer au moins 80 % du coût, grâce notamment au gain de pou- voir d’achat. Cette mesure serait conforme à la volonté du président de la République qui prône une meilleure valorisation du travail. Mises aux normes diverses - La mise en place de normes crucifie les en- treprises en raison des coûts engagés et de l’absence d’activité ou de rentabilité qu’elle occasionne. - Allonger les délais de mise en œuvre d’une norme, quelle qu’elle soit, permettrait d’of- frir davantage de visibilité aux entreprises des CHR, qui sont actuellement dans un brouillard total. - L’État doit aussi lever le pied avec les dé- marches et exigences administratives pour que les mesures soient faciles et rapides à mettre en place. Il faudrait désormais qu’il adopte ce principe : ‘On fait d’abord, on formalise après’, car il y a urgence. La simplification administra- tive traduite en réalité sur le terrain. Pour Christopher Terleski , le Gouvernement peut actionner des mesures novatrices pour permettre aux entreprises de retrouver de la trésorerie. Poser une question, ajouter un commentaire Sylvie Soubes > www.lhotellerie-restauration.fr/QR/RTR865548 © DR

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