L'Hôtellerie Restauration No 3735

L a fermeture administrative est un traumatisme. Quand elle se conjugue avec une absence totale de perspec- tive sur la réouverture, le patron d’un restaurant à qui l’on autorise la vente à emporter et la livraison se pose bien des questions. Depuis le premier confinement, les mois ont passé. Les restaurateurs ont sauté le pas ou ont regardé ce que cela don- nait pour leurs confrères. Rémi Ohayon , président fondateur d’Api&You et MOF en création digitale, voit une évolution majeure : “On a vécu un deuxième confine- L’ACTUALITÉ Vente à emporter et livraison : les opportunités à saisir ment et un troisième n’est pas impossible. On s’aperçoit que les consommateurs ont apprécié de pouvoir se procurer des plats de restaurant. Ils demandent, par exemple, si pour Noël ou plus tard, pour la Fête des pères, telle ou telle offre sera reproduite. Ce qui donne à réfléchir dans les restaurants gastronomiques.” La réflexion porte sur les grands événements de l’année. Ils font le plein en places assises et il y a une vraie demande pour la vente à emporter ou la livraison en sus. “Toutes ces maisons sont en train de réfléchir à une offre sous forme de carte éphémère sur les grandes dates de 2021. Elles sont entrées dans une logique structurelle et non plus conjoncturelle.” “Les associations professionnelles ont une carte à jouer” En revanche, pour les brasseries, les restau- rants type Bib Gourmand ou “les marques qui sont moins fortes”, Rémi Ohayon conseille aux restaurateurs de s’unir pour mettre en place une boutique en ligne. “On a commencé à le faire avec lemeilleur- chezvous.com , qui regroupe les offres de click & collect des restaurateurs et des arti- sans des métiers de bouche. Il faut monter des solutions digitales qui puissent accueil- lir tous les types de logiciels pour pouvoir unifier l’offre et la faire connaître aux consommateurs. C’est l’enjeu de demain. Je Quand les restaurants ont dû fermer en raison de la pandémie tout en étant autorisés à produire pour la vente à emporter ou la livraison, les chefs d’entreprise ont dû prendre une décision. Neuf mois plus tard, Rémi Ohayon, président fondateur d’Api&You et MOF en création digitale, analyse les enjeux et appelle à jouer collectif. © GETTYIMAGES ©API&YOU 8 L’Hôtellerie Restauration N° 3735 - 11 décembre 2020 pense que les associations professionnelles, comme les Étoiles d’Alsace ou encore les Toques blanches lyonnaises, ont une carte à jouer. Il est temps de faire des alliances pour être plus visible . ” Il espère que les régions, qui vont être dotées de moyens importants avec le plan de relance, aideront à financer ces places de marché. Les guides doivent-ils aussi être des relais pour les restaurateurs ? “Même si leur fonds de commerce, c’est la place assise, la restauration en vente à emporter va être pé- renne. Je pense qu’un guide gastronomique aujourd’hui ne peut pas se permettre d’être dans une logique de notation. Il doit flécher le consommateur vers les offres existantes des restaurateurs. Aujourd’hui, il n’y en a que deux : la vente à emporter et les cof- frets-cadeaux. J’espère que les guides vont être réactifs.” Rémi Ohayon : “Il y a une France avec Uber Eats et Deliveroo, qui couvrent 15%du territoire, et une France où les places de marché avec lesquelles il est possible d’être visible ensemble n’existent pas. C’est l’enjeu de demain.” Poser une question, ajouter un commentaire Nadine Lemoine > www.lhotellerie-restauration.fr/QR/RTR765626

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