L'Hôtellerie Restauration No 3737
3 8 janvier 2021 - N° 3737 L’Hôtellerie Restauration plan . Qu’on nous dise qu’on nous accom- pagnera en chômage partiel jusqu’à la fin 2021 plutôt que de reconduire le dispositif chaque mois.” “ Nous sommes dans une période de combat” , confirme Solenne Devys . Directrice-adjointe du groupe Okko Hotels, elle reconnaît que “ la gestion de la crise est très compliquée” , à commencer par les liquidités à trouver pour payer les loyers. Du côté des 170 salariés du groupe, pas trop de casse : l’ouverture de deux hôtels à Lille (Nord) et Nice (Alpes-Maritimes) au printemps 2021, a permis de répartir les équipes. À cela s’ajoutent quatre reclas- sements au sein du siège et un seul licen- ciement. “ Pendant le premier confinement, nous avons travaillé sur un nouveau business model, pour être plus rentable dès la réou- verture ”, explique encore Solenne Devys. Cela s’est soldé par une offre à la carte - et non plus à volonté - dans les espaces de restauration des hôtels, un petit déjeuner désormais payant et une sélection affinée de vins et spiritueux. “ Ce n’est qu’un début car les voyages d’affaires et de loisirs vont encore évoluer.” Pour elle, “ l’ère de l’hyper- segmentation est révolue ” : “ On ne peut plus miser sur un seul profil de clientèle. Il faut imaginer une modularité tout en gardant un positionnement cohérent et surtout un juste rapport qualité-prix .” “Maintenir les équipes et les faire monter en compétences” Quant aux ressources humaines, le groupe Okko est sur le point d’ouvrir sa propre école de formation et parie sur l’e-learning. Une façon de “ garantir des parcours ” et limiter le turn-over. Chez Best Western, la priorité est aussi à “ maintenir les équipes et les faire monter en compétences” . “ Depuis septembre 2020, quelque 3 500 heures de formation ont été dispensées dans le réseau” , affirme Olivier Cohn , directeur général de Best Western France. L’humain sera donc au cœur du repositionnement d’après-crise. Une réorganisation qui contraint parfois à des sacrifices : le plan de restructuration annoncé par Sébastien Bazin , patron du groupe Accor, vise 200 M€ d’économies et inclut au moins mille suppressions d’em- plois. Et pour cause : en 2020, le groupe hôtelier estime ses pertes à plus d’un mil- liard d’euros. “Le deuxième confinement a été plus difficile à surmonter” Et demain ? Les pistes de travail ne manquent pas chez Accor. Le groupe planche notamment sur le coworking, suite à la généralisation du télétravail. Ainsi, les espaces modulaires Wojo, créés avant la crise sanitaire en joint-venture avec Bouygues, vont se déployer à raison de “ 1 200 espaces de coworking Wojo dans les hôtels Accor d’ici à 2022” . Autre priorité : miser sur l’hôtellerie lifestyle. Une orga- nisation autonome a d’ailleurs été créée en septembre, au sein du groupe, pour ne couvrir que ce segment. Parallèlement, la montée en puissance de la nouvelle marque Tribe est programmée, avec ” 50 hôtels dans le pipeline” . Olivier Cohn, pour sa part, s’apprête à démarrer un tour de France pour aller à la rencontre des équipes sur le terrain, “ car le deuxième confinement a été plus difficile à surmonter d’un point de vue psycholo- gique ”. Ce sera l’occasion de “ remettre une mécanique en marche et relancer la dynamique” . Car tous se veulent opti- mistes à l’horizon 2022. Chez Accor, on pointe déjà “ les premiers signes tangibles de reprise en Asie et dans le Pacifique ”. À cela s’ajoute l’arrivée des premiers vaccins anti-Covid. Mais, dans le même temps, tous redoutent une troisième vague. Poser une question, ajouter un commentaire Anne Eveillard > www.lhotellerie-restauration.fr/QR/RTR265839 © DR “L’ère de l’hyper-segmentation est révolue”, selon Solenne Devys. directrice-adjointe du groupe Okko Hotels. En octobre 2020, le journal Sud Ouest fait état de la reprise du château de Brindos, à Anglet (Pyrénées-Atlantiques), par le groupe hôtelier Millésime. À l’issue d’une vague de travaux, l’idée est de redonner à cet établissement son lustre d’autrefois, avec une ouverture programmée à l’été 2021. Dans son article, le quotidien régional mentionne que Philippe Monnin , fondateur et dirigeant de Millésime, compte créer une cinquantaine d’emplois. “ Je n’avais encore lancé aucun recrutement officiel , commente l’intéressé. Mais à la seule publication de cet article, du jour au lendemain, j’ai reçu quelque 300 candidatures spontanées . ” Avant la crise sanitaire, lorsque les salariés du secteur de l’hôtellerie-restaurationquittaient un poste, ils en retrouvaient un autre en un temps record. Aujourd’hui, la donne a changé. Philippe Monnin parle d’un “ nouveau rapport de force entre patron et collaborateurs” : “Cela va désormais inciter les salariés à rester. ” Emploi : plus de demandes que d’offres Chez Accor, on pointe déjà les premiers signes tangibles de reprise en Asie et dans le Pacifique.” © DR “Le cash, c’est pour payer les 1 200 collaborateurs”, confie Jean-Bernard Falco , président de Paris Inn Group. © DR Sans lancer de campagne de recrutement, Philippe Monnin , fondateur du groupe Millésime, a reçu quelque 300 candidatures spontanées.
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