L'Hôtellerie Restauration No 3740

Poser une question, ajouter un commentaire Sylvie Soubes > www.lhotellerie-restauration.fr/QR/RTR066460 Avec ePack Hygiene j’ai réussi ma Nicolas Carro, Chef étoilé L’Hôtel de Carantec UDMSD Š DLONQSø Pour plus d’information contactez-nous : On s’y colle pour vous ! 02 29 62 64 40 N°1 de l’HACCP digitalisée Ą AHDM OKTR DMBNQD vente à emporter Click & collect livraison 5VSǻXI^ HI ZSXVI ETTPM 100 % gratuite et solidaire ! Plus d’infos sur www.epackngo.fr DAUMAZAN-SUR-ARIZE Le restaurateur et sa compagne, Ilona Rutgers, ont ouvert La Tomate du jardin, un établissement ariégeois d’une vingtaine de places, en 2011. Ils se sont rallié au mouvement de protestation des restaurateurs du 1 er février dernier, pour crier haut et fort leur colère et leur désarroi. Lionel Sévènes et Ilona Rutgers : “Le 1 er février était un moyen de défendre notre liberté à tous, même si certains ne l’ont pas vu ainsi.” Lionel Sévènes : “Il y a beaucoup d’incohérences dans les décisions qui ont été prises à l’encontre de notre secteur” L’Hôtellerie Restauration : Vous avez par- ticipé au mouvement de protestation du 1 er février, comment cela s’est-il passé ? Lionel Sévènes : Nous n’avions pas de piquets de grève, mais des assiettes. La journée a été intense, avec près de 500 per- sonnes dehors pour nous soutenir entre 11 heures et 17 heures. Nos producteurs, nos clients mais aussi de nombreuses autres personnes, des anonymes et des per- sonnalités locales, nous ont rejoints afin de nous dire qu’ils partageaient la détresse du secteur, comme l’ancien député de l’Ariège et actuel président de l’agence de dévelop- pement tourisme Ariège-Pyrénées, Henri Nayrou . Cette journée était un moyen de défendre notre liberté à tous, même si cer- tains ne l’ont pas vu ainsi. Pourtant, il s’agit bien de liberté d’expression et de liberté de travailler pour assurer l’avenir de nos familles et de nos salariés. Pour vous, il y a deux poids deux mesures ? La Principauté de Monaco vient d’instaurer un couvre-feu, mais les restaurants restent ouverts à midi et il n’y a pas de clusters connus à ce jour dans ces établissements…. Je voudrais aussi qu’on m’explique pour- quoi les restaurants de l’hôtel de Matignon ou de l’Assemblée nationale sont toujours en activité ? Ou pourquoi laisse-t-on les can- tines ouvertes ? Pour moi, il y a deux poids deux mesures et beaucoup d’incohérences dans les décisions qui ont été prises à l’en- contre de notre secteur. faire oublier que nos fonds de commerce sont en train de se déprécier fortement et qu’à la sortie de cette crise, ils auront sans doute perdu la moitié de leur valeur. Il faut aussi être réaliste, les acquéreurs auront beaucoup de mal à trouver des financements auprès des banques. Et ce n’est qu’une partie des difficultés qui nous attendent. Quelles autres difficultés voyez-vous ? Habituellement, nous ouvrons huit mois, en fermant de novembre à avril. En 2020, nous avons travaillé seulement 4 mois. Nous avons un apprenti en cuisine. Nous faisons des achats et lui faisons travailler les recettes, les fiches techniques. Nous avons un contrat moral vis-à-vis de ce jeune, comme nos confrères. Mais là, l’absence de pratique va être catastrophique pour tous les apprentis et même les jeunes des lycées professionnels. Comment vont se dérouler les examens cette année ? Quels seront le niveau et la motivation des jeunes en fin de cursus ? La gastronomie française a été classée à l’Unesco, mais à mes yeux, nos dirigeants sont en train de piétiner l’image de la France. Et je pense aussi à tous les autres acteurs du tourisme, jusqu’aux disco- thèques et cabarets toujours fermés. Pour vous, les indépendants doivent plus que jamais penser collectif… Ces subsides servent surtout à museler les gens, c’est une forme de chantage. Les retraites sont petites dans notre secteur et les compensations actuelles ne couvri- ront jamais la baisse de valeur des fonds de commerces. Si la restauration raisonne individuel, elle court à sa perte. Je crains par ailleurs que le Gouvernement défende la mondialisation et les grandes enseignes au détriment des petits. Pour moi, on a fait d’énormes cadeaux à la restauration rapide durant cette crise, qui est par définition organisée pour la vente à emporter. Pour nous, c’est compliqué. Je le fais un peu le week-end, mais nous avons dû acheter du matériel spécifique. D’autre part, peu de plats en restauration traditionnelle sont faits pour être emportés. Plus on retarde la réouverture, plus il y aura de nouvelles difficultés, selon vous ? D’un point de vue économique et social, il faut mesurer la balance risques et bienfaits d’une politique. Nous sommes sous perfu- sion, mais ces aides ne doivent pas nous Pour moi, il s’agit bien de liberté d’expression et de liberté de travailler pour assurer l’avenir de nos familles et de nos salariés.” Lionel Sévènes

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