L'Hôtellerie Restauration No 3741

Poser une question, ajouter un commentaire Sylvie Soubes > www.lhotellerie-restauration.fr/QR/RTR766566 probables et favorables. À partir de là, il faut regarder le montant des dettes que l’entreprise peut supporter et être prêt à annuler celles auxquelles elle ne pour- ra pas faire face. L’État doit effacer les dettes - qu’elles soient fiscales, sociales, bancaires ou fournisseurs - des petites entreprises accumulées durant la crise. Je voudrais insister ici sur la notion d’équi- té. Si l’État ne prend pas en charge ces dettes, cela veut dire que l’on transfère les difficultés sur d’autres sociétés ou or- ganismes, et ce ne serait pas raisonnable. Que l’État prenne en charge une partie des dettes est légitime car le chef d’en- treprise ne bénéficie pas de l’assurance chômage, alors que la moyenne des gains des dirigeants des petites entreprises françaises se situe à peine au-dessus du smic. Cela sera infiniment moins drama- tique que de laisser les entreprises faire face à des procédures qui vont durer des années, avec tous les drames humains que cela peut générer.” Le principe d’un expert indépendant : “Compte-tenu du nombre d’entreprises susceptibles d’être concernées et de la nécessité de traiter les dossiers rapidement, il est néces- saire de disposer d’un groupe de personnes habilitées et dont les honoraires seront encadrés, qui devront suivre un processus d’analyses si possible validé par la Conférence des présidents des tribunaux de commerce. Ces experts doivent pouvoir mesurer comment l’entreprise va s’équilibrer dans une sortie de crise qui sera sans doute progressive.” Solidarité : “Dans la vie, il faut toujours qu’il y ait un retour. La crise terminée, les entreprises qui auront béné- ficié avec succès de cette procédure pourraient reverser de l’argent à l’État ou abonder un fonds de retraite.” Pourquoi il ne faut pas écraser le PGE : “Ce serait un mauvais signal, car c’est un dispositif de l’État qui est général. En re- vanche, sa durée de remboursement doit être allongée à dix ans. Le pragmatisme doit l’emporter et je suis certain que ce sera le cas avec des institutions euro- péennes que la crise fait évoluer dans le bon sens. Il est important que les responsables des organisations professionnelles se mettent dès à présent à discuter avec le Gouver- nement pour mettre en place ce process dédié aux petites entreprises. Autant je suis partisan que l’État ou Bpifrance entrent au capital des entreprises stra- tégiques pour le pays, autant je ne pense pas que les prêts participatifs fassent sens en ce qui concerne les petites entreprises. Pour les entreprises moyennes et les ETI, ce sera du cas par cas avec une restructu- ration classique de la dette sur le moyen terme (banques avec garanties Bpifrance), probablement en reportant encore les échéances de remboursement du PGE. Je suis pour une approche pragmatique et pour que l’on sorte de ces mauvaises habitudes qui consistent, par exemple, à demander aux entreprises des tableaux de pré- vision de trésorerie à dix ans. Cela est absurde et coûteux pour les entreprises, et n’apporte aucune valeur ajoutée.” Pâtes & Espuma Un souffle de créativité Découvrez maintenant les innombrables possibilités qu’offrent ces alliances délicieuses ! Toutes nos recettes d'Espuma sont disponibles ici : René Ricol est “un expert en mécanismes financiers” et a été “pompier de service” auprès de plusieurs Gouvernements, rappelle Renaud Revel dans son ouvrage sur les grands patrons, Les Visiteurs du soir. L’homme a aussi présidé la Compagnie nationale des commissaires aux comptes et l’International Federation of Accountants (IFAC). Médiateur du crédit puis commissaire général à l’investissement, il est aujourd’hui président et associé fondateur du cabinet Ricol Lasteyrie, au sein duquel il est responsable du conseil en stratégie et en gestion de crise.

RkJQdWJsaXNoZXIy ODk2OA==