L'Hôtellerie Restauration No 3741

L’Hôtellerie Restauration : Quel bilan faites-vous de l’année qui vient de s’écouler ? Philippe Marguet : En ce qui concerne le chiffre d’af- faires, la baisse d’activité est de 35 % sur l’année 2020 par rapport à 2019. Nous avons toutefois quelques élé- ments de satisfaction, concernant notamment les ventes en direct. De plus, nous comptons 18 nouveaux entrants dans le réseau cette année sur tous les segments. Nous regroupons actuellement près de 450 établissements en France et en Europe. Cela démontre que notre modèle coopératif fonctionne bien, ce qui nous rassure car nous avons fourni un grand travail sur notre changement de marque en 2018-2019 [le groupe s’appelait ancienne- ment SEH, NDLR]. Nos investissements ont permis de mieux nous organiser et de simplifier notre modèle de communication et de distribution et ce, malgré la crise. Quelles ont été les stratégies mises en place l’été dernier et y a-t-il des hôtels qui s’en sont mieux sorti cette année ? Au moment de la reprise, nous avons mis en place deux ac- tions distinctes : d’abord, nous avons revu notre stratégie tari- faire, en dotant nos offres de plus de flexibilité ; puis, nous avons mené deux campagnes de communication digitale qui ont été très bénéfiques. Pendant l’été, ce sont les hôtels touristiques et situés sur les zones littorales qui ont le mieux tiré leur épingle du jeu, surtout en Nouvelle-Aquitaine, en Bretagne et en Auvergne- Rhône-Alpes. Les hôtels qui ont obtenu les meilleurs résultats sont ceux qui apportent des solutions de restauration de qualité. Le grand perdant est Paris, mais aussi quelques grandes villes comme Bordeaux. Globalement, depuis la fin de l’année, l’activité affaires est bien présente en province, même si elle n’atteint pas les niveaux que nous avons connus. Les aides mises en place par l’État sont-elles suffisantes ? L’hôtellerie est un secteur très vorace en capitaux donc si le RBE [résultat brut d’exploitation] chute, les difficultés pour assurer l’équilibre financier apparaissent immédiatement. Globalement, les mesures prises par l’État ont quand même aidé les hôteliers. Il HÔTELLERIE Philippe Marguet (The Originals) : “Il ne faut pas céder à la panique” 18 L’Hôtellerie Restauration N° 3741 - 5 mars 2021 n’en reste pas moins qu’il y a encore beaucoup de sujets en cours de discussion. Toutefois, il ne faut pas céder à la panique, en raison du faible portefeuille de réservations en cours et du grand nombre de réservations de dernière minute. Il faut rester vigilant et visible. Comment voyez-vous la reprise ? La reprise sera progressive tant que le couvre- feu et la possibilité d’un reconfinement de- meureront. Elle sera certainement portée par le segment affaires, et par l’hôtellerie écono- mique et moyenne gamme. Tout dépendra du calendrier de la réouverture des restaurants et des frontières, de la vaccination… Nous attendons un petit redémarrage aux mois d’avril-mai, mais sur- tout à partir de juin et nous croisons les doigts pour que l’été se passe bien. Même si le niveau de réservation dans les hôtels reste faible, le directeur général du réseau hôtelier coopératif est confiant dans le modèle mis en place depuis le changement de marque opéré en 2018. Philippe Marguet, directeur général de The Originals : “La reprise sera progressive tant que le couvre-feu et la possibilité d’un reconfinement demeureront.” Le château du Rivau a intégré le réseau The Originals Collection en 2020. Quels conseils pour les hôteliers indépendants ? • S’adapter aux réservations de dernière minute en faisant preuve de beaucoup de vigilance et de flexibilité sur les conditions tarifaires. • Jouer sur tous les éléments de visibilité sur le digital et les réseaux sociaux. • Mettre en avant la singularité de l’hôtel, travailler son offre et son expérience client. • Proposer des solutions de restauration de qualité aux clients tant que les restaurants n’ont pas rouvert. Poser une question, ajouter un commentaire Roselyne Douillet > www.lhotellerie-restauration.fr/QR/RTR466434

RkJQdWJsaXNoZXIy ODk2OA==