L'Hôtellerie Restauration No 3744

L’Hôtellerie Restauration : Pour vous, il faut voir plus loin que la date de réouver- ture des cafés et restaurants... Romain Grau : On peut toujours attendre la date sans rien faire, mais il y a un vrai risque d’effondrement des entreprises si nous ne réfléchissons pas, dès à présent, à leur avenir. Avoir une date de réouver- ture est nécessaire pour se projeter mais ce qui est encore plus fondamental, c’est de se préparer aux étapes qui vont suivre. De nombreux indicateurs montrent qu’il de- vrait y avoir un retour à l’activité cet été car les Français auront envie de retrouver leurs restaurants. Mais la rentrée et les mois qui vont suivre seront beaucoup plus compli- qués. Nous savons tous qu’un retour à la normale de l’activité va prendre du temps et que les comportements et les habitudes de consommation ne seront plus tout à fait les mêmes. Or, la gastronomie est un levier de prospérité pour notre pays. Comment réussir à maintenir le secteur ? L’an dernier, le Premier ministre, Jean Castex , a annoncé vouloir faire de 2021 l’année de la gastronomie pour aider les restaurateurs. C’est dans cet esprit qu’il faut travailler à un plan d’action. Le tou- risme, avant la crise, était un levier éco- nomique très important pour notre pays et la restauration en fait partie intégrante. Nous devons absolument accompagner ces entreprises, avec des projections qui prennent en compte les besoins d’inves- tissements et de compétences. Tous les professionnels que je rencontre sont una- nimes : le besoin de formation des équipes et des jeunes qui entrent dans le métier va être encore plus fort, notamment dans L’ACTUALITÉ Romain Grau veut engager un plan d’action pour l’avenir des restaurants 8 L’Hôtellerie Restauration N° 3744 - 16 avril 2021 Poser une question, ajouter un commentaire Sylvie Soubes > www.lhotellerie-restauration.fr/QR/RTR867120 l’apprentissage des langues et du ser- vice. Remettre les salariés en confiance doit être un objectif. D’autres problèmes vont apparaître avec, peut-être, des méca- nismes de concentration des fournisseurs qui vont peser sur les prix. Tout cela doit absolument être mis sur la table dès main- tenant. En Espagne, le tourisme bénéficie d’une stratégie politique et ça fonctionne. Il faut que la France prenne conscience du levier économique que représente le tourisme et qu’elle s’en empare. Il y a beaucoup de choses en jeu, d’abord le ca- pital humain, mais aussi les productions locales et le développement durable, qui sont essentiels à la restauration. Quelles solutions faut-il mettre sur la table selon vous ? Je rejoins tout à fait les propositions de l’expert financier René Ricol , pour un allongement de la durée des PGE pour les entreprises qui étaient viables avant la crise. Comment vont-elles pouvoir s’en sortir avec un remboursement sur quatre ans et peu de marges ? Nous allons vers des défaillances en chaîne dans les deux ou trois années qui viennent. Au début, les banques seront coopératives mais les choses vont s’accélérer ensuite. Les entre- prises, sans marge suffisante, se retrouve- ront au pied du mur. C’est pourquoi une réflexion doit s’engager dès maintenant pour sauvegarder la restauration. Le député LREM des Pyrénées-Orientales estime qu’il faut engager dès maintenant un plan de relance spécifique pour les restaurants, qui sont un “levier de prospérité” pour le pays. Une volonté qu’il partage avec Jean-François Portarrieu, député de Haute-Garonne. Romain Grau : “Il faut que la France prenne conscience du levier économique que représente le tourisme.” © DR Remettre les salariés en confiance doit être un objectif.”

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