L'Hôtellerie Restauration No 3744

V endredi 9 avril, après trois semaines de surveillance, la police a opéré une descente dans un restaurant situé rue des Entrepôts à Saint-Ouen (Seine- Saint-Denis). À l’intérieur, 62 personnes étaient en train de déjeuner. Un journa- liste de BFM TV a pu suivre l’opération en direct et l’affaire a été largement relayée le week-end dernier sur les ondes. Et c’est ce qui inquiète entre autres Didier Chenet , président du Groupement national des indépendants (GNI) : “Je condamne avec la plus grande fermeté le comportement de ce restaurateur, qui représente une infime minorité mais qui malheureusement jette le discrédit sur tout un secteur. Ce comporte- ment est d’autant plus grave qu’il pourrait entraîner du retard dans le processus de ré- ouverture. C’est un très mauvais signe que l’on donne alors que la quasi-totalité de la profession est bonne élève.” “On ne parle plus des bons soldats” Sur les chaînes de télévision, plusieurs professionnels ont eux aussi fait part de leur indignation. Stéphane Jégo , chef et patron de l’Ami Jean à Paris, a dit en avoir “ras-le-bol” des restaurants clandestins dirigés par des “clowns” et qui “font très mal à la profession” . Même sentiment dans la bouche du restaurateur savoyard Marc Veyrat : “J’en ai marre, je suis consterné. On ne parle plus des bons soldats qui attendent patiemment leur réouverture” , regrette-t-il. Pour Hubert Jan , président de la branche restauration de l’Umih, ces ouvertures illé- gales sont consternantes : “Je suis dépité et choqué. Nous faisons tout avec le Gou- vernement pour que les entreprises puissent reprendre dans les meilleures conditions une fois la crise terminée. Nos entreprises L’ACTUALITÉ L’indignation des professionnels face aux restaurants clandestins 6 L’Hôtellerie Restauration N° 3744 - 16 avril 2021 Poser une question, ajouter un commentaire Sylvie Soubes > www.lhotellerie-restauration.fr/QR/RTR567137 sont effectivement sous perfusion mais les outils sont là, même si bien sûr il y a encore manques à combler. Mais ce restaurateur qui profite de la situation n’est pas digne de quoi que ce soit.” Le dirigeant syndical avoue également son “dégoût” de l’affaire des dîners pri- vés dévoilée la semaine passée (lire p. 4). Didier Chenet est également très remonté contre ces pratiques : “Je pense que Pierre- Jean Chalençon est quelqu’un en mal de notoriété qui ne mesure pas l’impact que cela a sur nos métiers. Nous nous battons depuis plusieurs années au GNI contre ces pratiques de restauration clandestine, qui représentent une concurrence déloyale car elles ne respectent généralement pas l’en- semble des obligations qui incombent à la restauration. J’ajouterais que nous travail- lons actuellement au moyen de protéger le mot restaurant” . Les établissements qui bravent les interdictions de fermeture salissent l’image du métier, estiment les représentants des organisations professionnelles. BFM TV a suivi en direct une descente de police dans un restaurant clandestin. Réouverture des terrasses en Grande-Bretagne et au Portugal Le 12 avril, l’Angleterre a donné le top départ de la réouverture des commerces dit non essentiels. Les pubs et les restaurants doivent cependant se plier à certaines conditions. Seules les terrasses sont ouvertes avec des tables de six personnes maximum. Il est interdit d’aller commander ou consommer à l’intérieur des établissements. La réservation est privilégiée et les consommateurs doivent s’enregistrer sur l’application de traçage des contaminations. Le Pays de Galles et l’Écosse devront quant à eux attendre le 26 avril pour retrouver leurs terrasses. Au Portugal, après deux mois de fermeture, les terrasses sont de nou- veaux accessibles depuis le 6 avril. Le chef Julien Dumas rejoint le Saint James à Paris Pour sa réouver- ture en mai pro- chain, le Saint James à Paris (XVI e ) accueillera le chef Julien Dumas , qui avait annoncé son départ du res- taurant Lucas Carton il y a quelques semaines. Le chef a détaillé au Figaro ses projets pour l’établissement Relais & Châteaux : il reprendra le restaurant gastronomique d’une quarantaine de places et dirigera également toute l’offre de restauration de l’hôtel 5 étoiles. Julien Dumas compte y proposer une cuisine respectueuse des saisons, avec des produits locaux et de qualité : il disposera même de son propre potager, installé en Île-de- France. Il souhaite aussi multiplier les expériences au sein de l’établisse- ment : brunchs, barbecues… © DR © BFMTV

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