L'Hôtellerie Restauration No 3748

GUER La responsable de salle de la Maison Tiegezh, le restaurant gastronomique qu’elle tient avec son mari, le chef Baptiste Denieul, a reçu cette année le prix de l’accueil et du service en salle décerné par guide Michelin . Une récompense surprise pour cette autodidacte de 28 ans. SERVICE EN SALLE Marion Denieul : “J’aime être la porte-parole de la cuisine” U n peu plus d’un an après avoir reçu le prix jeune talent ser- vice en salle du Gault&Millau , Marion Denieul , 28 ans, s’est vu décerner une seconde récompense en début d’année : le prix de l'accueil et du service en salle du guide Michelin . Une dis- tinction qui s’ajoute à celle de la Maison Tiegzeh, à Guer (Morbi- han), qu’elle tient avec son mari, le chef Baptiste Denieul , étoilé depuis 2017. “Je ne m’y attendais pas du tout ! D’autant que ce n’était pas for- cément un objectif. C’est toujours très gratifiant de voir que les ins- pecteurs Michelin apprécient le travail que l’on fournit. En fait, ils nous ont contactés en nous demandant de venir à Paris pour la cérémonie et en me disant juste qu’il était prévu que j’intervienne pour parler des métiers de la salle, se souvient Marion Denieul . Sauf qu’une fois arrivée sur le plateau, on m’a annoncé que je recevais le prix de l’accueil et du service en salle. J’ai eu du mal à trouver mes mots !” Un parcours autodidacte “À l’origine, je ne suis pas du métier, poursuit-elle. J’étais en master quand j’ai arrêté mes études en droit judiciaire. À l’époque, j’étais avec Bap- tiste qui avait déjà le restaurant. Il menait une carrière très prenante et je me suis dit que si je me lançais aussi de mon côté, à un moment donné, cela deviendrait compliqué ! Du coup, j’ai arrêté mes études. C’est là que je suis partie chez Passion & Gourmandise à Poitiers, une étoile à l’époque. Un mois et demi pendant lequel Laure Toix m’a appris les grandes lignes du métier.” En 2015, Marion Denieul rejoint son mari à la Maison Tiegezh. “ Au début j’étais toute seule en salle. On était trois en tout, Bap- tiste , Margaux en pâtisserie et moi. L’année suivante, un apprenti est arrivé. J’ai appris au fur et à mesure. Baptiste m’a épaulée car © MAISONTIEGEZH Poser une question, ajouter un commentaire Stéphanie Decourt > www.lhotellerie-restauration.fr/QR/RTR367096 26 L’Hôtellerie Restauration N° 3748 - 11 juin 2021 en plus de son bac pro cuisine, il a également un BEP salle. Et c’est très vite devenu une passion, même si ce n’était pas ce à quoi je me prédestinais. Puis en 2016, j’ai passé mon CAP en candidat libre. L’année suivante, on a eu l’étoile.” “Je n’ai pas appris les codes à la lettre” “Ce que j’aime dans mon métier, c’est le fait d’être la porte-parole de la cuisine. Quand on pose une assiette devant un client sans lui expliquer tout le travail qu’il y a derrière, cela n’a pas de sens. Il y a tout un tas de choses à raconter et c’est cela qui fait que le plat est d’autant plus beau. J’essaie de faire le lien entre les producteurs, les cui- siniers et les clients. C’est l’une de mes plus grandes motivations. Mais c’est aussi de procurer du plaisir aux gens. Quand je vois qu’ils ressortent avec le sourire, c’est que le travail a été bien fait. C’est primordial de leur faire vivre un bon moment, mais pas en les oppressant” , explique-t-elle avec passion. “Maison Tiegezh, ça veut dire mai- son de famille. Donc l’idée, c’est que les gens se sentent comme chez eux. Qu’on soit là au bon moment pour eux, avec un service naturel qui ne soit pas surfait, d’autant que je n’ai pas appris les codes à la lettre. Je ne suis pas formatée, donc je ne me mets pas d’interdits. Le principal est de faire partager, avec Baptiste, la passion que l’on a de notre métier.” L’idée, c’est que les gens se sentent comme chez eux. Qu’on soit là au bon moment pour eux, avec un service naturel qui ne soit pas surfait.” Marion Denieul : “Le jour de la remise des prix du guide Michelin restera un moment inoubliable.”