L'Hôtellerie Restauration No 3749

Fermeture et stages en entreprise : un casse-tête pour les écoles hôtelières ÉCOLES-FORMATION Face aux longues fermetures imposées par la crise sanitaire, les responsables pédagogiques des lycées hôteliers ont dû se démener pour trouver des solutions. Avec la réouverture progressive des établissements, les élèves retrouvent le chemin de l’apprentissage en entreprise. Poser une question, ajouter un commentaire Benoît Dequevauviller > www.lhotellerie-restauration.fr/QR/RTR667732 HÔTELS ET RESTAURANTS, VOUS ÊTES OUVERTS ! PLUS QUE JAMAIS, VOUS POUVEZ COMPTER SUR NOTRE PARTENARIAT. 50 CAMPUS ET 9 000 ÉTUDIANTS DANS LE MONDE l'Hotellerie-Restauration_126x250-Juin.indd 3 01/06/2021 18:06 L’Akto se mobilise en faveur de l’apprentissage Alors que le secteur de l’hébergement et de la restauration a été fortement impacté par la crise, l’opérateur de compétences Akto lance une vaste campagne de communication destinée à promouvoir les métiers de la filière auprès des jeunes, à quelques mois de la rentrée des futurs apprentis. Plus de 350 000 emplois sont à pourvoir au sein des entreprises de l’hébergement et de la restauration. Et la filière mise sur l’apprentissage pour soutenir la réouverture de ses établissements. Comme chaque année, elle propose de nombreuses opportunités professionnelles, synonymes d’insertion durable dans l’emploi, aux 30 000 jeunes recrutés. Pour le faire savoir, Akto a décidé de se mobiliser en déployant une large campagne de communication pour rappeler la solidité de la filière, sa résilience face à la crise exceptionnelle qu’elle traverse et son rôle majeur pour l’insertion professionnelle des jeunes dans l’emploi. Après une année 2020 record, durant laquelle la filière de l’hébergement et de la restauration a été le quatrième secteur le plus dynamique en termes de recrutement d’apprentis, Akto souhaite à nouveau contribuer au plein succès de l’apprentissage. “M on adjointe a 180 conventions de stage à signer en deux jours ! Cela a été long, mais c’est en train de redémarrer fort”, consta- tait, fin mai, Bruno Plee , le responsable des stages au lycée hôtelier du Touquet (Pas-de-Calais). “ Aujourd’hui, tout le monde veut des stagiaires.” Depuis un an, pourtant, tout n’a pas été rose pour les responsables pédagogiques des lycées hôteliers. Certains ont même dû se plier en quatre pour trouver des solutions. “Car les stages en entreprise sont fondamentaux pour nos élèves” , insiste Philippe Deboubert , directeur délégué aux formations professionnelles et technologiques (DDFPT), au lycée hôtelier international de Lille (LHIL). “Ils s’exercent toute l’année dans nos restau- rants d’application. Mais ça ne remplacera jamais le contact avec les vrais clients…” En 2020, les fermetures à rallonge des établissements ont été préjudiciables aux élèves des lycées hôteliers. “On les a sentis désorientés , confirme Philippe Deboubert. À l’école, on leur apporte les bases. Mais en entreprise, ils développent tout le reste, la réactivité, la rapidité, la confiance en soi…” “Pas des porteurs d’assiettes” Heureusement, les rythmes scolaires ont évolué. “Il y a vingt ans, les étudiants suivaient dix mois de cours puis ils enchaî- naient sur les traditionnels stages sur les deux mois d’été. Aujourd’hui, avec l’alter- nance, les passages en entreprise s’étalent sur toute l’année .” Ce qui a un peu atténué les effets des périodes de confinement, comme le confirme Nicolas Pourcheresse , chef du Poisson Roux à Lille. “On a fait de la vente à emporter. Donc on a toujours trouvé un petit quelque chose à faire faire à nos apprentis .” Reste que certains ont tourné le dos à la profession. “Beaucoup se sont orientés vers d’autres métiers de bouche, comme la boulangerie ou la boucherie” , se désole Pierre Nouchi , président de l’Umih Pas- de-Calais. “Reviendront-ils vers l’hôtelle- rie-restauration ? Rien n’est moins sûr…” Cela signifie donc une carence de main- d’œuvre qualifiée, pour un secteur déjà en recherche permanente de volontaires. “C’est très ennuyeux , ajoute Philippe Deboubert. Les restaurants recrutent avec la réouverture. Par exemple, être serveur, ce n’est pas uniquement être un porteur d’as- siettes. Il faut être capable d’expliquer ce que l’on sert !” Les jeunes ont pu continuer à s’entraîner au sein des restaurants d’application. ©ALETHEIAPRESS/B.DEQUEVAUVILLER

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