L'Hôtellerie Restauration No 3750

L a justice a donné raison à la Ville de Paris qui avait relevé 1 010 annonces publiées sans numéro d’en- registrement sur Airbnb. Elle vient de condamner la plateforme pour “ manquement aux obligations du code du tourisme” qui devra payer une amende de 8 millions d’euros à la municipalité. La décision a été prise le 1 er juil- let, date qui marque également l’obligation systématique pour les hôtes parisiens de renseigner un numéro d’en- registrement sur leur annonce. Toute annonce pour une location de courte durée qui ne contient pas le numéro d’enregistrement sera désormais bloquée par le site. Le principe du numéro d’enregistrement a été institué par la loi pour une République numérique de 2017. “La condamnation de la société Airbnb pour le non-res- pect de ses obligations marque un tournant dans la lutte contre les annonces illégales”, a estimé l’Association pour un hébergement et un tourisme professionnels (Ahtop), laquelle “se félicite de ce jugement qui confirme la res- ponsabilité légale qu’ont les plateformes sur leur conte- nu - responsabilité que les grands acteurs du numérique rejettent en bloc depuis des années - et remercie la Ville de Paris pour son engagement de longue date en faveur d’une meilleure régulation des meublés de tourisme”. “Il n’y a pas de passe-droit” “Ce jugement voit aboutir six ans de combat pour un numérique plus vertueux et respectueux de ses obliga- tions, a déclaré Serge Cachan , président de l’Ahtop . En demandant à la société leader du marché de la location d’appartements de s’assurer du retrait des annonces sans numéro d’enregistrement, le tribunal vient confirmer que la loi existe et qu’il n’y a pas de passe-droit. On attend maintenant son application sur tout le territoire français ! Le tourisme n’était pas le seul marché souffrant de l’ir- responsabilité juridique des plateformes sur leur contenu. Avec ce jugement, on s’écarte un peu plus du Far-West numérique et on garantit l’application du droit français, même sur internet. Et pour les acteurs du tourisme, c’est aussi l’espoir de ne plus se retrouver confrontés à la concurrence déloyale d’appartements mis en location hors de tout cadre légal.” L’ACTUALITÉ Cela fait seize mois que les professionnels de la nuit attendent impatiemment de rouvrir leurs établissements. Mais maintenant qu’ils ont obtenu le feu vert, beaucoup ont décidé de ne pas le faire. En cause, les conditions imposées, qu’ils jugent irréalistes. Réouverture du 9 juillet : les discothèques font grise mine L’ autorisation de réouverture des discothèques à partir du 9 juillet, après seize mois d’arrêt, aurait dû être un soulagement, mais les choses ne se passent pas du tout comme prévu. La discothèque de Sabine Ferrand , prési- dente de l’Umih 41, n’ouvrira pas. “Le pass sanitaire serait utilisable si la plupart des Français étaient vaccinés, ce qui n’est pas le cas. Seuls les établissements sur le littoral et principalement dans le Sud vont sans doute rouvrir. En zone rurale, ce n’est pas en juillet et août que l’on travaille le plus.” Elle estime que 20 % seulement du parc français lèvera le rideau ce 9 juillet et déplore, de la part du Gouvernement, “une méconnaissance totale des activités de la nuit et des clients. Ce sont des gamins fraîchement sortis de hautes écoles qui prennent les décisions. Ils n’ont aucune expérience de l’entreprise et ont pourtant droit de vie ou de mort sur nous. Il faut cesser de nous parler d’aides. Le PGE, c’est un prêt qui va devoir être remboursé, et cela fait un an et demi que les exploitants de discothèques ne touchent aucun salaire. Tout ce qui a été obtenu est passé dans les loyers, les salaires et autres frais qui ont continué de courir”. 600 participants, 165 cas positifs Si voyager s’organise, aller en discothèque se décide souvent au dernier moment. Les tests pratiqués la veille ou au dernier moment seront des freins, même s’ils sont pris en charge par la Sécurité sociale. Et ils ont leurs limites. On vient de le voir aux Pays-Bas avec un cluster qui s’est formé après une soirée dans une boîte de nuit qui imposait pourtant la présentation d’un test PCR négatif à l’entrée. Sur les 600 participants, 165 ont ensuite été testés positifs, selon les médias néerlandais. En France, le 9 juillet ne devrait pas sym- boliser un vrai retour de la fête. Nombre de discothèques vont rester portes closes. Les témoignages se multiplient dans la presse régionale, à Lille, Calais ou Rennes. David Dartois , gérant de trois discothèques dans la capitale bretonne, confirmait ainsi au site actu.Rennes : “On ne peut pas ouvrir dans ces conditions. Ce ne serait pas viable économiquement.” D’autres établissements de la ville reste- ront fermés, confirme le site. Toujours à Rennes, consigne aurait été donnée aux services de police et de gendarmerie de veiller à la stricte application du protocole sanitaire en multipliant les contrôles, sous peine de fermeture administrative pour les contrevenants. Sylvie Soubes Les gérants de boîte de nuit se faisaient une joie de retrouver leurs clients. Mais compte tenu des conditions pour rouvrir, beaucoup préfèrent rester portes closes. Plus d’un millier d’annonces publiées sur la plateforme ne comportaient pas de numéro d’enregistrement, en infraction avec ce qu’impose la législation. Airbnb condamné à verser 8 millions d’euros à la Ville de Paris Michel Sarran remporte son procès en appel face à Axa Après avoir été débouté en août 2020 dans le procès qui l’oppose à Axa, Michel Sarran a remporté une victoire en appel, le 29 juin dernier, face à son assureur. La cour d’appel de Toulouse (Haute- Garonne) a en effet donné raison au chef étoilé et juré de Top Chef, qui demandait à Axa d’indemniser ses pertes d’exploitation dues aux fermetures collectives, suite à l’épidémie de Covid-19. Axa devra rembourser à Michel Sarran une somme, sur laquelle les deux parties doivent encore s’accorder, correspondant au montant des pertes d’exploitation. © GETTYIMAGES Le pass sanitaire serait utilisable si la plupart des Français étaient vaccinés, ce qui n’est pas le cas.” 6 L’Hôtellerie Restauration N° 3750 - 9 juillet 2021 Serge Cachan, président de l’Ahtop : “Avec ce jugement, on s’écarte un peu plus du Far-West numérique.” Sabine Ferrand, présidente de l’Umih 41

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