L'Hôtellerie Restauration No 3751

RUBRIQUE 5 23 juillet 2021 - N° 3751 L’Hôtellerie Restauration L’ACTUALITÉ La saison tant attendue débute à peine, mais ses résultats s’annoncent incertains - et les dernières annonces viennent rebattre les cartes. Les professionnels de l’hôtellerie s’alarment d’une situation de plus en plus dégradée. Hôtellerie : une lente reprise, de nouveau chahutée par la crise sanitaire L e cabinet In Extenso tourisme, culture et hôtel- lerie a publié les résultats d’une étude menée en collaboration avec Extendam et Bpifrance, portant sur la situation économique de l’hôtellerie française. Selon l’étude, les hôtels de loisirs dont la clientèle est essentiellement française ou européenne devraient retrouver leurs niveaux habituels d’activité en une à deux années. La reprise devrait également être relativement rapide pour les hôtels d’affaires d’entrée de gamme. À l’inverse, l’hôtellerie haut de gamme et luxe - notamment à Paris et sur la côte d’Azur, dépendantes des clientèles internationales, se remettra plus lentement avec un retour à la normale à fin 2023, voire 2024. Le cabinet MKG Consulting a également publié une analyse de la reprise. Celle-ci estime qu’environ 60 % des hôtels parisiens sont ouverts. Une partie des établissements fermés devaient rouvrir en mai et juin, mais beaucoup ne le feront qu’en septembre. À partir du 19 mai, les chiffres de MKG montrent une légère hausse de la fréquentation, notamment pour les hôtels situés sur le littoral, grâce au week-end de la Pentecôte. Après le 19 mai, le taux d’occupation était proche des 50 % dans les régions Pays de la Loire, Nouvelle-Aquitaine et Paca. En juin, les taux d’occu- pation repartaient à la hausse, avec 54 % en catégorie super économique (40 % en mai), 48 % en écono- mique (33 % en mai), 39 % en milieu de gamme (26 % en mai) et 34 % sur le haut de gamme (16 % en mai). Des réservations estivales de dernière minute Cette année, “les réservations pour l’été se font à la dernière minute, selon la météo. Les durées de séjour semblent plus importantes en territoire - campagne, montagne - que sur les côtes. Les gens fuient les foules”, résume Laurent Duc , président de l’Umih hôtellerie. Pour Gwenaël Le Houerou , président de l’Association des franchisés Accor (1 400 hôtels en France, 2,5 mil- liards d’euros de chiffre d’affaires par an), “l’été s’an- nonce bon dans la quasi-totalité des destinations touris- tiques. La clientèle de loisirs consomme plus et mieux. Les tickets moyens s’améliorent. La clientèle d’affaires était là jusqu’à mi-juillet, les petits séminaires de 10-15 personnes reprennent. Il y a de la demande pour de plus gros événe- ments : s’il n’y a pas de quatrième vague, cela reprendra peut-être… Cela redonne espoir et remet les équipes dans une dynamique forte. Mais au mieux, nous réaliserons 10 % ou 20 % de plus de chiffres : ça ne règlera pas les problématiques de fond, très préoccupantes. En province, l’activité ira mieux jusqu’en septembre, ensuite c’est l’in- connu. En région parisienne, même si c’est un peu moins mauvais que ces derniers mois, la situation reste drama- tique. Nous souffrons terriblement depuis octobre 2020. Pour la grande majorité des hôtels, le fonds de solidarité n’est intervenu que de décembre 2020 à avril 2021. On est en pleine crise”. L’impact des annonces du 12 juillet - le pass sanitaire devenant obligatoire dans les restaurants et bars dès août -, sur les réservations hôtelières est difficile à évaluer. Seule certitude : la partie restauration et petit déjeuner sera soumise au pass sanitaire. “Il y a encore deux semaines, le moral était au beau fixe. Maintenant que la quatrième vague semble arriver, les professionnels sont las. Ils ont remis une énergie folle pour préparer la saison : elle a à peine débuté que c’est déjà compliqué”, soupire Gwenaël Le Houerou. Sans parler des hôteliers qui n’ont pu rouvrir, ou seulement partiellement, faute de personnel. Sans visibilité, les professionnels ont en effet recruté tardivement pour la saison. L’impact du pass sanitaire sur les réservations hôtelières est difficile à évaluer. Une aide spécifique pour les commerces multiservices en zone rurale Bruno Le Maire , ministre de l’Économie, des Finances et de la Relance, et Alain Griset , ministre délégué chargé des Petites et Moyennes Entreprises, ont annoncé une aide pour les commerces qui ont plusieurs activités, situés en zone rurale et dont l’activité principale ne leur permet pas d’être éligibles aux aides mises en place par le Gouvernement depuis le début de la crise sanitaire. • Elle est destinée aux établissements qui peuvent avoir une activité accessoire de restauration mais aussi d’épicerie, de bar-tabac, de presse, de point Poste ou encore d’auberge. • Elle sera égale à 80 % des pertes de chiffre d’affaires réalisées entre le 1 er janvier et le 30 juin 2021, liées à l’activité faisant l’objet d’interdiction d’accueil du public, dans la limite de 8 000 € par entreprise. • Les demandes d’aide peuvent être déposées auprès des chambres de commerce et d’industrie (CCI) via une plateforme nationale : https://les-aides.fr/ commerces-multi-activites. • Les premiers versements interviendront à partir de fin juillet et le dispositif sera clôturé à l’automne. Pyrénées-Orientales : fermeture des bars et restaurants à 23 heures Par un arrêté du 17 juillet, le préfet des Pyrénées- Orientales a rétabli, du 18 juillet au 2 août, des mesures pour lutter contre la propagation du virus dans le département : fermeture anticipée des bars et restaurants à 23 heures, rétablissement du port du masque en extérieur et interdiction de consommer de l’alcool sur l’espace public. Les discothèques ne sont pas concernées par cette fermeture anticipée. “ Ces établissements sont déjà accessibles uniquement sur présentation du pass sanitaire. Les clients des boîtes de nuit ont soit un schéma vaccinal complet, soit un test PCR ou antigénique récent négatif”, s’est justifié le préfet, Étienne Stoskop . Il s’agit du premier département à adopter de telles mesures cet été en métropole. Flunch ferme 39 restaurants en France Alors qu’un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) a été signé mi- juin, l’enseigne Flunch s’apprête à fermer définitivement 39 de ses restaurants. Guillaume Lecomte , directeur général de l’actionnaire de Flunch, l’a annoncé le 2 juillet dernier : “Après étude de toutes les solutions possibles, notamment de cession, ces restaurants vont définitivement fermer et ne rouvriront pas d’ici les notifications de licenciement qui pourraient commencer à compter du 16 août.” Entre 800 et 900 salariés sont concernés. “Mais il y aura plus [de fermetures], car si on arrive à une dizaine de reprises en tout, ce sera le maximum”, alerte Philippe Delahaye, délégué syndical central CFE-CGC. D’après la direction, “18 restaurants sont toujours en potentiel projet de cession et en cours de discussion.” © GETTYIMAGES Poser une question, ajouter un commentaire Laetitia Bonnet Mundschau > www.lhotellerie-restauration.fr/QR/RTR468115

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