L'Hôtellerie Restauration No 3754

La place du Capitole, à Toulouse. F in août, plusieurs restaurateurs de la région toulousaine, dont certains membres du collectif Culture Bar- Bars, ont fait le point sur leur activité après la mise en place du pass sanitaire. “On estime avoir perdu 40 % de notre chiffre d’affaires”, souligne Joël Finkels- tein , du café-brasserie Le Ribouldingue à Blagnac (Haute-Garonne). “Nous ne sommes pas contre le pass sanitaire, ajoute-t-il, mais nous souhaitons l’arrêt des contrôles de police. Le Gouvernement doit nous faire confiance. Nous sommes à même de contrôler les pass de nos clients.” “La goutte d’eau de trop, c’est le fait d’avoir des contrôles de police à l’intérieur de nos établissements. Personne n’a envie de se faire interrompre pendant un repas par des agents en uniforme”, ajoute Yannick Gra- bot , patron du bar Breughel l’ancien, qui a publié une tribune sur sa page Facebook (ci-contre). L’ACTUALITÉ Pass sanitaire : “Personne n’a envie de se faire interrompre pendant un repas par des agents en uniforme” 10 L’Hôtellerie Restauration N° 3754 - 3 septembre 2021 Poser une question, ajouter un commentaire Dorisse Pradal > www.lhotellerie-restauration.fr/QR/RTR768356 Un mouvement soutenu par l’Umih Le président de l’Umih 31, Ivo Danaf , se montre solidaire : “C’est davantage sur la forme que sur le fond qu’il y a des pro- blèmes. Pourquoi ne pas faire appel à des policiers en civil pour contrôler discrète- ment les pass ?” L’impact économique est encore difficile à mesurer car l’activité est plutôt calme en été à Toulouse. “Si le pass sanitaire vient impacter notre CA, il faut que l’État assure la continuité du fonds de solidarité ou mette en place des aides au cas par cas, ajoute Ivo Danaf. Joël Finkelstein estime avoir déjà perdu 150 000 € cette année. Constatant une détérioration du climat dans leurs établissements, un collectif de restaurateurs et de cafetiers de la région toulousaine dénonce les contrôles. “Nous, restaurateurs, restauratrices, gérantes et gérants de cafés de l’agglomération toulousaine, indépendamment de la profonde baisse de nos fréquentations et chiffres d’affaires respectifs (jusqu’à 60 % de déclin), constatons une détérioration sévère du climat au sein de nos établissements. En effet, notre secteur, déjà fragilisé par plus de 18 mois de restrictions et 8 mois de fermeture, a dans sa très immense majorité parfaitement respecté les consignes gouvernementales, pour participer à la réduction du risque de propagation de la pandémie. Ceci étant, la situation s’est fortement dégradée depuis la mise en place du pass sanitaire. Il nous faut dorénavant accueillir nos clients dans un climat de suspicion générale qui nuit gravement à nos missions premières : l’accueil quasi inconditionnel et la convivialité. Nous sommes donc plus que jamais des baromètres du pouls sociétal, et constatons sans équivoque une menace croissante sur nos établissements (indépendamment de nos bilans économiques en chute libre), et sur l’intégrité physique et mentale de nos salariés. Encore plus depuis qu’il leur incombe des missions de contrôle nébuleux, jusqu’ici réservé aux agents de la force publique. C’est pourquoi, dans un souci de faire écho au discours présidentiel et à sa volonté de responsabiliser tout un chacun, nous allons recenser et ferons remonter tous les cas de menaces et d’agressions qui pèsent sur nos établissements et nos salariés. Les signataires du présent communiqué ne demandent qu’à travailler, et à maintenir la convivialité nécessaire à la sécurité de leur clientèle, de leurs établissements et de leurs salariés. Par conséquent, ils appellent à l’arrêt clair et immédiat des contrôles policiers en lien avec le pass sanitaire au sein de leurs établissements et de nous faire confiance sur notre capacité à gérer ces lieux.” La tribune de Yannick Grabot

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