L'Hôtellerie Restauration No 3756
“Les hôteliers vont devoir répondre à un besoin plus local”, observe Stéphane Botz , directeur national Hospitality chez KPMG France. © DR 12 L’Hôtellerie Restauration N° 3756 - 1 er octobre 2021 HÔTELLERIE PARIS Événements et salons sont de retour à Paris et en régions, même si c’est sous une forme resserrée ou hybride, et la clientèle d’affaires revient peu à peu. Mais, pour le cabinet KPMG France, la réelle reprise ne se fera qu’en mars 2022. Le tourisme d’affaires reprend quelques couleurs 1,9 milliards d’euros : c’est le montant des retombées économiques perdues à Paris et en Île-de-France pour le seul premier semestre 2021, à cause d’un tourisme d’affaires en berne. C’est l’un des principaux constats de l’étude que vient de publier la chambre de commerce et d’industrie franci- lienne. Une lourde perte que l’on doit, entre autres, aux 154 salons en présentiel supprimés, aux 67 événements transposés en version digitale et aux 39 300 entreprises qui ont annulé leur venue dans la capitale. Qu’en est-il en cette rentrée ? Certains parlent d’un début d’embellie avec des salons maintenus, tels que Maison&Objet à Villepinte (Seine-Saint-Denis) ou le Mipim à Cannes (Alpes-Maritimes). Sauf que les allées du premier n’ont pas fait le plein avec 48 641 visiteurs en cinq jours, soit une baisse de fréquentation de 36,7 %. Quant au second, il a duré 48 heures au lieu de quatre journées habituellement. La reprise a donc lieu, mais elle est progressive. “ Le tourisme d’affaires redémarre, mais la réelle reprise sera en mars 2022, sous réserve de la résolution du problème sanitaire au plan européen. Car, en France, 78 % de la clientèle étrangère est européenne ”, commente Stéphane Botz , directeur national Hospitality chez KPMG France. Conséquence sur l’hôtellerie : “ D’ici à mars 2022, le marché domestique, voire européen, va alimenter l’hôtel- lerie économique et milieu de gamme. Quant à la clien- tèle long courrier, elle reviendra avec la reprise d’événe- ments phares ou internationaux. On pourrait donc avoir une reprise et même un pic d’activité entre mars et juin 2022, car la clientèle d’affaires aura envie de se voir pour travailler .” “Entre 5 et 15%de la clientèle dumarché domestique va être perdue” Chez LogisHôtels, on est optimiste. Après un étémarqué par une hausse de 32 % du chiffre d’affaires, le groupe amorce l’arrière-saison en surfant sur cette dynamique, tout en attirant la clientèle d’affaires, essentiellement domestique pour le moment. Et pour cause : alors que bon nombre d’établissements étaient fermés en 2020, les Logis Hôtels sont restés ouverts, avec une offre de restauration en chambre. Un parti pris qui a séduit les voyageurs d’affaires, alors en quête de points de chute en région, et qui, depuis, les a fidélisés. “ Toutefois , nuance Stéphane Botz, entre 5 et 15 % de la clientèle du marché domestique va être perdue dans le cadre du tourisme d’affaires de proximité, avec le recours au télétravail et aux réunions en distanciel, qui vont rentrer dans les mœurs .” Sans compter le développement des événements et salons qui adoptent un format hybride, dit “phygital” . À l’instar de Maison&Objet, qui, certes, a réuni plus de 1 400 exposants en ce début septembre à Villepinte, mais a aussi créé la Maison&Objet Academy, une chaîne de streaming qui propose, sur abonnement, des interventions d’experts internationaux. “ Cette recherche d’optimisation du temps de travail va avoir un impact sur les hôtels des segments économique et milieu de gamme , reprend le consultant. On suppose qu’il sera de 5 à 15 % sur le nombre de nuitées consom- mées par la clientèle d’affaires .” Dans un tel contexte, à l’hôtellerie de s’adapter : “ Les hôteliers vont devoir répondre à un besoin plus local : petite restauration, rendez-vous de travail… Le chiffre d’affaires perdu d’un côté pourra donc en partie être regagné d’un autre”, poursuit Stéphane Botz . Quant au tourisme d’affaires , “il va revenir progressivement et s’adapter aux nouvelles manières de consommer, tant dans l’hébergement que dans les parties communes”. Et d’insister : “Il faut faire évoluer les établissements et s’intéresser de près à l’enjeu commercial des pieds d’immeuble .” Poser une question, ajouter un commentaire Anne Eveillard > www.lhotellerie-restauration.fr/QR/RTR468531 Hosho, nouvelle enseigne low cost de Louvre Hotels Group Louvre Hotels Group se lance à son tour sur le segment des auberges de jeunesse revisitées et modernisées avec sa nouvelle enseigne Hosho. Dans ce premier établissement ouvert au Kremlin- Bicêtre (Val-de-Marne), à proximité de la porte d’Italie, à Paris, les lits sont vendus à l’unité à 20 € la nuit, dans des chambres privatisables de 4, 6 ou 8 personnes. Le client dispose, en plus du lit capsule nommé ‘dream station’, d’une lampe, d’un miroir, d’un casier individuel sécurisé, de prises électriques et d’un rideau occultant l’isolant des autres clients de la chambre. Le premier Hosho compte 236 lits répartis dans 39 chambres avec salles de douches privatives et WC séparés, un espace de coworking, un lavomatic, un bar, des fours à micro-ondes et des distributeurs de nourriture, dans une décoration colorée. “ Si nos clients plébiscitent cette expérience inédite, nous avons l’ambition de développer Hosho dans les capitales européennes et villes moyennes” , déclare Françoise Houdebine , vice-présidente marketing de Louvre Hotels Group. 1 Hotels s’implantera à Paris en 2023 Marier luxe et nature, tel est le credo de l’enseigne 1 Hotels. La marque américaine a choisi Paris - à proximité immédiate de la Bibliothèque nationale de France et en surplomb de l’incubateur Station F - pour faire ses premiers pas sur le Vieux Continent. C’est l’architecte japonais multi-primé Kengo Kuma , en collaboration avec Marchi architectes, qui a dessiné ce véritable poumon vert. Derrière ses façades mêlant acier, inox couleur bronze, verre et grands panneaux de mélèze, l’établissement abritera un hôtel 4 étoiles sous enseigne 1 Hôtels, composé de 140 chambres (dont 23 suites au concept très écologique), deux cafés (dont un dédié au coworking), un restaurant-bar panoramique d’une centaine de couverts, un fleuriste, un centre de fitness et un spa de 1 000 m 2 . Un deuxième bâtiment proposera une auberge de jeunesse de 44 chambres et 179 couchages , Slo Living Hostel. Un cabaret, Chez Fellini, inspiré de l’univers du cirque, de la magie et du théâtre, sera orchestré par l’équipe de La Bellevilloise. Dans sa cour centrale, le complexe accueillera un jardin conçu par le paysagiste Horticulture et Jardins. Sans oublier une passerelle végétalisée suspendue à 28 mètres de haut. Lancée en 2015, la chaîne 1 Hotels compte aujourd’hui six établissements (quatre aux États- Unis, un au Canada et un en Chine). Huit ouvertures sont prévues dans les deux ans à venir. L’hôtel s’adapte aux besoins et se fait bureau. Comme ici, dans le salon Club de l’hôtel Okko à Nantes. © DR Le futur complexe parisien 1 Hotels sera financé par la Compagnie de Phalsbourg et Station F. © LUXIGON,MIR © DR Les lits-capsules, nommés ‘dream station’.
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