L'Hôtellerie Restauration No 3756

Q Les vols : “Les clients pensent que tout est compris dans le prix. Le linge par exemple. Un confrère avait placé des puces dans ses peignoirs qui s’activaient au franchissement de la porte de la chambre pour déclencher une facturation électronique immédiate. Un autre, comme dans les hôpitaux, avait placé des entrebâilleurs aux fenêtres pour éviter le vol d’objets volumineux, les écrans plats par exemple. Pour ma part, j’aurai tout vu en matière de larcins : bien entendu les draps, les oreillers, le linge de bain, mais aussi les ampoules basse consommation, les lampes de chevet, les rideaux, parfois les meubles. Je portais plainte systématiquement pour grivèlerie lorsque des porte- bagages étaient emportés, ce qui était fréquent !” Q Les mauvais commentaires : “Il faut y répondre avec courtoisie, humour et fermeté à l’image de ce client qui avait volé un linge de bain. J’ai mis un mot sur sa valise avant son départ. J’ai retrouvé la serviette jetée négligemment sur un dossier de chaise. Le client, accessoirement agent des impôts, a écrit sur internet, après son séjour, qu’il avait été traité de voleur. J’ai répondu que pour éviter une méprise entre un mouchoir et une serviette de 100 sur 140 cm, il valait mieux garder en mémoire que le linge était compté !” Q Mauvais payeurs : “Sans arrhes ni acomptes, le couple se renvoyait la balle pour régler une avance. J’ai précisé alors que le code des serrures des chambres changeait dans l’après-midi et que seuls les clients à jour de leur facture en auraient communication. Ils ont payé !” Q Les couche-tard : “Lorsque des clients, à l’encontre de toute politesse, s’éternisaient à plus d’heure du matindans le salon, je venais le traverser… en pyjama. Ça marchait à tous les coups !” Q Le pire du pire : les réservations en cascade : “C’est ce qui m’a le plus frappé dans ma carrière, cette compétition chez certains couples pour chasser jusqu’au dernier moment le meilleur prix, quitte à réserver dans de multiples établissements. La prise d’empreinte bancaire les obligeait à prévenir de leur non- arrivée. Si c’était tardivement, je prélevais le prix de la chambre.” 36 L’Hôtellerie Restauration N° 3756 - 1 er octobre 2021 Poser une question, ajouter un commentaire François Pont > www.lhotellerie-restauration.fr/QR/RTR168439 D ans son livre, Mémoires d’hôtelier , Denis Mayer-Boesch dresse, sans concession mais pas sans humour, un inventaire à la Prévert d’une partie de sa clientèle : les malpolis, les sans-gêne, les fourbes… L’ex- patron est arrivé dans l’hôtellerie en 2008, à la défaveur d’un licenciement à la cinquan- taine passée, et y a passé dix années. “J’étais directeur export. Après avoir été remercié, j’ai vendu mon appartement pour acquérir l’hô- tel Le Trouville, un 2 étoiles de 15 chambres à Trouville-sur-Mer, dont j’appréciais l’esprit pension de famille. Notre clientèle était fidèle et attachante mais je l’ai vu changer. Elle s’est rajeunie au fil du temps avec des profils plus actifs.” L’hôtelier est toutefois contraint de consta- ter quelques changements regrettables dans l’attitude de ses clients : “Les comporte- ments se sont durcis avec de l’irrespect et de l’impolitesse, même chez les plus âgés. Ceux des étrangers également, à l’image de ces Suédois qui, après avoir pris la précaution d’avaler un ultime petit déjeuner copieux, se sont présentés à moi avec un sac poubelle différent des nôtres, où logeaient opportu- nément quelques punaises de lit. La facture et son règlement offrirent peu d’indulgence à ces gredins” , raconte-t-il avec malice. Très inspiré par la lecture des mémoires d’un entrepreneur de pompes-funèbres, Denis Mayer-Boesch décide de consigner cette chronique humaine du quotidien spécifique à l’exercice de la profession d’hôtelier avec le projet d’en faire un livre. “Publié en 2020, mon livre intéresse au-delà de l’hôtellerie. Toutes les professions en contact avec le public partagent les mêmes anecdotes. Mon dentiste s’est beaucoup amusé. Il a retrouvé bien des comportements, comme cette capaci- té nouvelle à toujours tout négocier, même le prix d’une couronne” , s’amuse Denis Mayer- Boesch. Mémoires d’hôtelier , de Denis Mayer-Boesch , éditions Baudelaire, 12 € TROUVILLE-SUR-MER À partir de ses notes prises pendant ses dix années d’exercice, entre 2008 et 2018, Denis Mayer-Boesch constate avec fatalité l’inflation des comportements déplacés. Il liste ses méthodes, parfois drôles, pour y faire face sans se départir d’un certain flegme. Mémoires d’hôtelier : quand un directeur d’hôtel dénonce ses mauvais coucheurs © DENIS MAYER-BOESCH Denis Mayer-Boesch : “Toutes les professions en contact avec le public partagent les mêmes anecdotes.” L’hôtel le Trouville a été dirigé de 2008 à 2018 par Denis Mayer-Boesch . À chaque comportement déplacé, une solution © DENIS MAÆYER-BOESCH Par téléphone : 01 45 48 45 00 Par e-mail : abo@lhotellerie-restauration.fr Votre e-mail pour l’abonnement digital : (vos coordonnées ne sont utilisées que par L’Hôtellerie Restauration) Téléphone : (Facultatif mais utile en cas de problème d’adresse) Adresse : Code postal & localité : Enseigne : Nom et Prénom : Mes coordonnées : Par web ou mobile lhotellerie-restauration.fr N° Date de validité : 3 derniers chiffres au dos de la carte : (à l’ordre de L’Hôtellerie Restauration ) Chèque joint Signature : RIB joint Carte bancaire pour 3 mois 10 € pour 1 an 40 € 2. Je m’abonne 1. Je choisis la formule d’abonnement 3. 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