L'Hôtellerie Restauration No 3757

RETOUR D’EXPÉRIENCE Pourquoi ils quittent l’hôtellerie et la restauration 16 L’Hôtellerie Restauration N° 3757 - 15 octobre 2021 quant à lui, a profité de la fermeture définitive du restaurant parisien où il était serveur, pour développer l’un de ses talents : la réparation des deux roues. À 22 ans, il vient de rejoindre l’atelier de la société Zeride, à Boulogne-Billancourt (Hauts-deSeine). “J’apprends beaucoup sur le vélo électrique, le scooter… Je sais même changer un pare-brise !” Ce qui l’a décidé à ne pas récidiver dans la restauration : “Ici, le rythme est plus calme, comparé à un coup de feu dans un restaurant. J’ai des horaires fixes et je suis seul dans l’atelier, si bien que je peux travailler sans masque.” “Je travaillais de 9 heures à minuit pour 2 500 € net par mois” “Parmi les métiers les plus recherchés par les professionnels de l’hôtellerie et de la restauration, j’ai noté un engouement pour les statuts d’indépendants, comme dans l’immobilier ou la décoration. Le secteur bancaire et celui des ressources humaines attirent également, car ils permettent d’avoir un plan de carrière et d’évoluer au sein d’un groupe”, observe Julia Rousseau. Les choix d’Olivier Charaven et Jordi Argiles reflètent cette tendance. À 51 ans, le premier a levé le pied sur son ancien métier de conférencier sur la gastronomie “Depuis ces derniers mois, les bilans de compétences remportent un vif succès auprès des professionnels de l’hôtellerie et de la restauration”, constate Julia Rousseau, consultante en ressources humaines au sein d’Ethique RH. Spécialiste du secteur des CHR, elle ajoute : “Le premier confinement a fait prendre conscience à beaucoup qu’ils avaient envie de souffler, de vivre dans un appartement plus grand, d’avoir un extérieur, de passer moins de temps dans les transports en commun, de profiter davantage de leurs enfants, d’avoir un rythme plus léger et de se recentrer sur eux-mêmes.” C’est comme ça que deux salariés du Bullier, brasserie parisienne du XIVe arrondissement, ont rendu leur tablier : l’un pour ouvrir une épicerie fine à Neuilly (Hautsde-Seine), l’autre pour devenir cordonnier à Beauvais (Oise). Louis Jacquemin, Depuis le début de la crise sanitaire, de nombreux professionnels des CHR cherchent à changer de vie. Les horaires à rallonge, le poids d’une hiérarchie, les salaires peu attractifs font partie des raisons du ras-le-bol. Certains ont déjà sauté le pas. Ils racontent. © DR © DR Faute de salariés, un restaurateur orléanais recrute en menant une campagne d’affichage sauvage. Olivier Charaven a abandonné les conférences sur la gastronomie dans les hôtels pour l’immobilier. Jordi Argiles est passé de directeur de restaurant à commercial et télétravailleur pour le compte d’une start-up. © DR

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