L'Hôtellerie Restauration No 3758

4 L’Hôtellerie Restauration N° 3758 - 29 octobre 2021 ENQUÊTE Le secteur de l’hôtellerie-restauration fait face à une crise de recrutement sans précédent. Le phénomène était latent depuis plusieurs années, il a explosé depuis la crise sanitaire. Nombreux sont ceux qui n’ont pas hésité à changer de secteur et se reconvertir. Nous vous avons donc demandé quel est le critère le plus important pour être bien (ou mieux) au travail ou qui pourrait vous faire revenir dans le secteur des CHR. Vous êtes plus de 6 000 à nous avoir répondu, et nous vous en remercions. Le salaire, critère d’attractivité principal pour les deux tiers des employés des CHR “J’aurais aimé pouvoir cocher plus de cases. L’ambiance au travail est également importante mais n’est pas nécessairement du fait de l’employeur. N’avoir aucun week-end, aucune fête et parfois pas de repos pendant les deux mois d’été ne devraient plus exister ! Pour le même salaire (1 400 €) j’ai désormais des horaires de bureau, tous mes week-ends et je travaille 35 heures par semaine (contre minimum 40 heures en hôtellerie)... Si les professionnels du secteur ne se remettent pas en question, ils risquent d’avoir de plus en plus de difficultés à recruter. C’était un travail de passion pour moi, mais de me faire licencier lors du covid a été la goutte d’eau !” “Il faut vraiment que les choses changent sur tous les points. La France est le pays de la gastronomie et c’est une honte d’avoir des conditions de travail aussi mauvaises et des salaires aussi minables, aucune reconnaissance. Si cela continue, il ne restera que des Burger King, et nos chers hommes ou femmes politiques seront bien malheureux. Moi je leur propose de venir bosser avec moi pendant un mois, pour qu’ils voient la vie que l’on mène. Heureusement que nous sommes passionnés, sinon...” Vous êtes près de 3 000 à avoir laissé un message. Au-delà des nombreux commentaires relevant la nécessaire augmentation des salaires et une refonte de la convention collective (notamment pour une plus juste rémunération des heures de nuit, du dimanche et des jours fériés), la demande de “reconnaissance du travail” et de “respect” de la part des employeurs envers les salariés reste forte et constante, ainsi qu’une “meilleure ambiance”, “un environnement de travail positif ” et “bienveillant”. Autre point important : la “revalorisation de la profession” afin qu’elle ne soit plus identifiée comme un “job étudiant”. Nombre d’entre vous réclament également “d’avoir plus de temps à dédier à [votre] famille”. Enfin, vous êtes très nombreux à signaler que votre métier est une passion, et que si vous avez quitté le secteur, notamment depuis la crise du covid, c’est principalement en raison des bas salaires, mais aussi pour avoir plus de temps en famille ou tout simplement une vie sociale. L’Hôtellerie Restauration a mené une enquête du 21 au 24 octobre 2021, pour savoir quels sont les critères prioritaires - pour vous, en tant que salarié ou ancien salarié du secteur de l’hôtellerie-restauration - qui vous feraient rester ou revenir dans ce milieu. La crise sanitaire a montré l’importance que revêtent la qualité de vie - de manière générale - et l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle. Ce sont des préoccupations centrales pour les salariés, et nombreux sont ceux qui n’ont pas hésité à changer de secteur et se reconvertir, afin d’atteindre cet équilibre. Vous êtes plus de 6 000 à avoir participé à cette enquête et le constat est sans appel : vous êtes plus de 70 % à estimer qu’une revalorisation de votre salaire est nécessaire. Arrive en deuxième position le paiement de toutes les heures supplémentaires (50 %), puis ne plus travailler en coupure (42 %). Globalement, l’insécurité de l’emploi en raison du type de contrat n’est pas une préoccupation majeure. Vous êtes 6 145à avoir répondu à l’enquête, majoritairement âgés de 26 à 35 ans (30 %), mais les 36-45 ans(22 %) et 46-55 ans (22 %) sont également très représentés. La majorité des répondants sont issus de la restauration (40 %), 15 %travaillent dans une structure hôtel-restaurant et 13 % dans l’hôtellerie. Enfin, 19 %des répondants ont déclaré avoir quitté le secteur. En détail “Je trouve que les horaires réguliers aident énormément à mieux travailler en permettant de concilier vie privée et professionnelle. Un week-end pour chacun. Ne pas privilégier quelques employés en détriment des autres.” “Avoir de la reconnaissance pour notre travail et du respect.” “Le travail en équipe est primordial.” “Avoir plus de liberté d’action dans le poste occupé !” “Une revalorisation de la profession. Qu’elle arrête d’être considérée comme un job étudiant.” “Avec nos salaires nous n’arrivons même pas à obtenir un logement cela fait pitié, on bosse comme des fous.” “Valoriser les bons éléments.” “La reconnaissance du travail saisonnier, travail reconnu pénible pour le cumul retraite.” “Une meilleure qualité de travail.” “Je ne veux pas que mes collègues me crient dessus !” “Une bonne ambiance.” “Revaloriser l’image du travail en hôtellerierestauration, souvent mal perçu.” “Une meilleure qualité de travail.” “C’est un milieu qui ne valorise pas les compétences, les sacrifices et l’adaptation aux horaires demandés aux employés… La convention devrait être vue et revue depuis longtemps.” “Il faut absolument revaloriser ce secteur de l’hôtellerie-restauration qui est moribond. Revoir les salaires et avantages à la hausse, revoir le management interne très souvent défaillant, revoir les horaires et rythmes de vie, revoir aussi enfin la relation aux clients qui est de plus en plus difficile à vivre.”

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