L'Hôtellerie Restauration No 3759

À Nantes, le Lieu-Dit, promoteur de la transition écologique 28 L’Hôtellerie Restauration N° 3759 - 13 novembre 2021 Transformer un vieil hôtel-bar de quartier en un lieu vivant, polyvalent et innovant, tel est le pari de Pierre-Yves Le Gal. “Aujourd’hui, une jolie chambre d’hôtel ne se différencie plus trop d’un Airbnb. Avec Le Lieu-Dit, qui ouvrira ses portes à Nantes au premier trimestre 2022, on va recréer un véritable écosystème de services. Ce sera comme une place de village pour les riverains, et un laboratoire de découverte sur le chapitre de la transition écologique”, expose le futur maître des lieux. Un espace de restauration et une épicerie locavores côtoieront une halle événementielle et culturelle accueillant des marchés littéraires, des cours de yoga ou de peinture... Un bateau sera également amarré au cœur de l’hôtel, afin d’organiser des anniversaires ou réunions d’entreprise. “Ce projet est mené en étroite collaboration avec Bathô, un chantier naval de l’économie sociale et solidaire qui transforme des bateaux hors d’usage en gîtes sur terre ferme, en hébergements insolites, en salles de réunion ou en aires de jeux, explique l’ancien élève de Vatel. On a d’ailleurs lancé une campagne de financement participatif sur Ulule, à hauteur de 10 000 €, qui s’achèvera le 2 décembre. C’est un excellent moyen de commencer notre campagne de communication.” Des chambres zéro déchet Les 31 chambres, dépourvues de télévision mais dotées du wifi, seront “zéro déchet”. Les clients se verront proposer des shampoings et savons solides fabriqués à Nantes, dont la taille variera selon la durée du séjour. L’hôtelier testera aussi un système de douches cycliques, imaginé par l’entreprise toulousaine Ilya. “Cette douche fonctionne grâce à cinq litres d’eau prélevés sur le réseau, récupérés par une pompe. L’eau est ensuite recyclée avec un filtre, stérilisée et réchauffée un peu pour garder une température convenable et donc réutilisée en boucle”, souligne-t-il. Côté mobilier et équipements, le réemploi est le maître-mot, avec un taux de 80 % dans les chambres et les sanitaires, et de 95 % dans les espaces communs. “Nos matelas, désinfectés et stérilisés bien sûr, sont des exemplaires retournés par les clients de la marque Tediber. Tous nos porte-savons et abattants de WC vintage proviennent d’une entreprise belge de plomberie en liquidation. Les plateaux de table sont faits à partir d’anciens volants de badminton broyés, ce qui donne un effet entre le marbre et le terrazzo.” L’établissement, qui a nécessité 700 000 € de travaux, sera financé par son propriétaire - par ailleurs fondateur d’Arzel Management (conseil en pilotage de projets hôteliers) - et BPIfrance. Avec des nuitées entre 75 et 85 €, l’adresse vise principalement une clientèle d’affaires mais pas d’étoiles. “On sort de ce système. Aujourd’hui, les clients regardent plus les avis que les étoiles”, estime PierreYves Le Gal. Atypique, l’hôtel doit organiser, dès la mi- novembre, des visites de chantier - prétextes pour une foire à l’emploi. “Cela permettra de voir ceux qui se projettent le mieux et adhèrent le plus au projet.” Quant à la façade du LieuDit, elle sera revisitée par les street artistes nantais Les Toqué Frères, avec “l’optimisme pour seul mot d’ordre”. HÔTELLERIE Le Lieu-Dit se veut à mi-chemin entre “une place de village pour les riverains, et un laboratoire de découverte sur la transition écologique” (vue d’artiste). NANTES Ce futur hôtel de quartier fourmille d’initiatives : matériaux de réemploi, douches cycliques, bateau en guise de salle de réunion… Poser une question, ajouter un commentaire Violaine Brissart > www.lhotellerie-restauration.fr/QR/RTR368827

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