Poser une question, ajouter un commentaire Anne Eveillard >www.lhotellerie-restauration.fr/QR/RTR869148 6 L’Hôtellerie Restauration N° 3759 - 13 novembre 2021 sier de pérennisation de sa terrasse dès qu’elle en a eu la possibilité, justement pour éviter les embouteillages dans le traitement des demandes. Elle évoque “une tonne de paperasse” et un accord, au cas par cas, avec chaque mairie d’arrondissement. Car l’obtention d’une pérennisation dépend aussi des quartiers. Ainsi, dans les quatre arrondissements de la mairie de Paris centre (Ier, IIe, IIIe et IVe), les nuisances sonores, tard dans la nuit, ont suscité bon nombre de plaintes de riverains, ce qui complique l’obtention d’une éventuelle pérennisation. Mais pour cette patronne de café, par exemple, sa demande a été acceptée, à condition qu’elle prenne à sa charge les travaux de voirie qui vont permettre de transformer l’espace de livraison, sur lequel se trouve son extension de terrasse, en places de stationnement. Selon la mairie de Paris, à ce jour, il y aurait 1 200 demandes de terrasses pérennes dans la capitale, dont 500 ont été refusées et une centaine acceptées. “Distinguer les terrasses en cours d’instruction des autres” Dans un tel contexte, le GNI cherche à “calmer le jeu”. Dans son courrier à Anne Hidalgo, Pascal Mousset explique : “Si nous ne voulons pas perdre le bénéfice des terrasses Covid et si nous voulons éviter de transformer une opération à succès en un véritable fiasco, il est urgent de mettre un terme à une obligation de démontage généralisée et aveugle de toutes les terrasses Covid, qui porte préjudice aux professionnels que je représente et provoque leur incompréhension.” Le président du GNI Paris-Île-de-France demande à la maire de Paris d’“intervenir et d’inviter les services de contrôle à distinguer les terrasses en cours d’instruction, en vue de leur maintien à l’année, des autres et à ne pas verbaliser des professionnels justifiant ainsi être dans l’attente d’une autorisation.” La balle est désormais dans le camp de la locataire de l’Hôtel de ville. L'ACTUALITÉ L’Umih en pleine réflexion Le GNI a adressé son courrier à Anne Hidalgo sans prévenir l’Umih de cette démarche. “C’est un peu osé”, murmure-t-on dans les couloirs du syndicat de la rue d’Anjou. Car, sur ce sujet, les avis divergent encore. Certains disent “merci” à la mairie de Paris pour les extensions de terrasses, “qui ont permis de faire grimper le chiffre d’affaires des professionnels”. Mais d’autres rejoignent les limites évoquées par le GNI. “Il y aurait une logique à ne pas passer en force”, nuance-t-on encore à l’Umih, qui, à l'heure où nous imprimons, travaille encore à une position commune sur ce point, avant de s’exprimer officiellement. Témoignage : “Il apparaît qu’aucun dossier de contreterrasse permanente sur stationnement n’ait été accepté” Sur notre plateforme SOS Experts Covid-19 : principales aides aux CHR et mesures à respecter, Hervé Duplessis dénonce le démontage forcé de sa terrasse annuelle et pourtant conforme. “À la fin du premier semestre 2021, la mairie de Paris avait permis aux commerçants de demander par une autorisation d’installation : • soit de terrasses estivales sur les trottoirs, les places, les voies piétonnes, les terre-pleins centraux et les places de stationnement aux abords des voies circulées ; • soit de contre-terrasses permanentes sur stationnement. Or, il apparaît qu’aucun dossier de contre-terrasse permanente sur stationnement, même ceux respectant en tous points la règlementation, n’ait été accepté. La mairie de Paris a ainsi, sans l’avouer, apparemment changé de politique et souhaité faire démonter la totalité des terrasses avant le 1er novembre afin de repartir de zéro et faire disparaître les terrasses posant des problèmes de voisinage ou ne respectant pas les règles. Une telle politique est économiquement un coup dur pour tous les établissements qui, respectant la règlementation et croyant investir dans une terrasse qu’ils n’auraient pas à démonter, ont dépensé des sommes importantes pour faire installer ces terrasses répondant aux normes, dont un plancher surélevé, en bénéficiant d’une aide régionale de 1 000 €. Des agents de la mairie de Paris ont de surcroît été dépêchés et ont, comme dans mon cas, validé de visu la conformité des terrasses. Les restaurateurs, mis au pied du mur d’un démontage et d’un stockage coûteux de leurs terrasses, pourtant conformes aux souhaits de la mairie, auraient apprécié que leurs organisations syndicales les soutiennent en dénonçant fermement cette politique de gribouille dispendieuse et incohérente.” © DR Cet été, près de 70 % des extensions de terrasses parisiennes se situaient sur des places de livraison.
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