L'Hôtellerie Restauration No 3761

L’ACTUALITÉ Le classement hôtelier figurait en bonne place parmi les dossiers évoqués. “Nous avons beaucoup œuvré avec nos collègues des autres organisations patronales pour que le classement hôtelier évolue, a précisé Laurent Duc, président de la branche hôtellerie. Aujourd’hui, la profession souhaite un classement qui prenne en compte la multiplicité des établissements. On ne veut pas une montée en gamme dans le classement, mais une montée en qualité pour chaque catégorie.” Pour aider les hôtels qui ont dû continuer à payer leurs abonnements (internet, télévision…) même lorsqu’ils étaient sans activité suite à la crise sanitaire, Laurent Duc a demandé à que la loi Chatel soit étendue aux professionnels. Celle-ci permet en effet aux particuliers de résilier plus facilement un contrat d’abonnement. Il déplore que les services de l’État aient contraint, les 650 000 chambres d’hôtels à payer la redevance audiovisuelle alors que les établissements n’avaient pas de clients. “Il vaudrait mieux aller la chercher chez les 3 millions d’hébergements proposés par des particuliers qui ne payent la redevance que pour leur résidence principale.” Laurent Duc a également demandé la création d’une sixième catégorie d’ERP pour les très petits établissements, afin d’alléger leurs obligations et leurs contrôles. Hôtellerie : faire évoluer le classement et alléger le paiement des charges Thierry Marx et Régis Marcon étaient invités à débattre de la crise de recrutement dans la profession avec les restaurateurs. Le problème est individuel, mais les solutions doivent être collectives, a estimé Hubert Jan, président des restaurateurs de l’Umih. Pour Thierry Marx, qui propose avec ses écoles une formation en douze semaines pour ramener dans l’emploi des publics qui en sont très éloignés, le problème de recrutement est récurrent. “Pour pallier le manque de personnel, il faut former les gens en interne, a-t-il conseillé. Un plongeur formé peut devenir un commis de cuisine.” Et pour rendre la coupure - nécessaire à son organisation - plus supportable, il a mis en place une prime de 400 € bruts par mois. Depuis ce n’est plus un problème. Toutefois, il souhaiterait que cette prime soit déchargée et défiscalisée. “Le problème de recrutement n’est pas spécifique aux CHR”, a de son côté rappelé Régis Marcon. Si la profession est bien dotée en matière de lycées professionnels et centres de formation, il y a toutefois des améliorations à apporter comme l’obligation de se former pour les enseignants qui n’ont jamais connu le monde de l’entreprise. Le chef triplement étoilé a déploré la suppression du BEP, qui permettait de donner un diplôme aux jeunes en cours de formation, et que la 3e année du bac pro se fasse en apprentissage. Restauration : crise de recrutement Pierre Siegel, président des hôteliers Umih du Bas-Rhin et président de Best Western France, a expliqué le travail du groupe hôtelier sur sa marque employeur : “Les collaborateurs doivent se sentir fiers de travailler chez nous et être heureux”. Le groupe fait appel à ses salariés pour mener des réflexions collectives, comme au sujet de la rémunération. Best Western a également mis en place une politique d’avantages : “Plus nous fidélisons nos collaborateurs, plus on s’éloigne des problèmes de recrutement”. Ainsi, les salariés peuvent bénéficier de tarifs préférentiels au sein des hôtels de la coopérative, des points - convertibles en cadeaux -, sont attribués en fonction des performances de chacun... Ils peuvent bénéficier de services gratuits comme un soutien psychologique, d’aides pour la garde d’enfants, aux devoirs… Au- delà de ces avantages, le groupe mise également sur la formation. Transition écologique et reconquête Gérard Pfauwadel, conseiller national à la sortie de crise, a rappelé l’existence d’un numéro d’aide gratuit pour les entreprises, le 0806 000 245. La reprise n’est pas le seul enjeu : le développement durable doit en être une partie intégrante, comme l’a souligné Nicolas Dayot, président de la FNHPA et président de la commission développement durable du comité de filière tourisme. La transition écologique entre dans le cadre de la relance mais aussi de l’attractivité : “Les gens ne veulent plus travailler dans une entreprise qui a un mauvais impact sur l’environnement.” Pedro Novo, directeur exécutif chez Bpifrance, a d’ailleurs insisté sur l’importance des investissements en développement durable, car ils feront la différence face aux banquiers dans le futur. Des arguments également développés par Pantxika Fagoaga, propriétaire d’un hôtel familial. Mais les investissements écologiques ne sont pas tous pris en charge par le fonds tourisme durable : sur 180 000 € de travaux, le financement représente 77 000 €. Des travaux motivés par des “convictions personnelles, mais aussi pour anticiper la transition écologique, si l’on veut être compétitif en matière de tourisme.” Enfin, la digitalisation reste l’autre évolution qui s’est accélérée avec la crise. “Les entreprises du secteur doivent connaître leurs clients et être capables de communiquer”, a insisté Harry Hagège, vice-président de CHD Expert. Ses conseils : être visible en ligne, donc avoir un site internet qui permet la réservation en direct, et être présent sur Google Maps. Poser une question, ajouter un commentaire Romy Carrere > www.lhotellerie-restauration.fr/QR/RTR569383

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