L'Hôtellerie Restauration No 3762

5 24 décembre 2021 - N° 3762 L’Hôtellerie Restauration Poser une question, ajouter un commentaire Pascale Carbillet > www.lhotellerie-restauration.fr/QR/RTR669661 Jeudi 16 décembre, les partenaires sociaux de la branche des CHR se sont retrouvés en présentiel afin de négocier une nouvelle grille de salaires. Les quatre organisations patronales ont déclaré, dans un communiqué commun, avoir établi une nouvelle grille des salaires assurant une rémunération minimum supérieure à 5 % du smic dès le premier niveau. L’augmentation y est de 16,33 % en moyenne par rapport à la grille actuelle. Pour les organisations professionnelles, il s’agit-là d’un effort historique pour la branche, particulièrement en cette période de crise et d’incertitudes économiques pour les entreprises du secteur. Cette nouvelle grille, sur laquelle l’ensemble du collège patronal s’est accordé, a été proposée à la signature aux syndicats de salariés, avec une date butoir fixée au 17 janvier prochain. Accueil mitigé du collège salarié Deux organisations syndicales de salariés, la CFDT et FO, ont posé comme condition à une éventuelle signature de cette grille, la tenue de négociations sur l’amélioration des conditions de travail dans la branche. Trois dates ont été fixées : le 22 février, le 29 mars et le 31 mai 2022. “Cette grille est tout à fait honorable et pourrait être signée. Mais il nous manque encore des engagements sur les conditions de travail et la fin des règles dérogatoires”, a précisé Samuel Yim, négociateur pour la CFDT. À l’ordre du jour de la réunion du 22 février : les coupures, les éléments dérogatoires au code du travail comme le travail le dimanche, le 13e mois et le taux de valorisation des heures supplémentaires (fixé à 10 % par la convention collective quand le code du travail prévoit 20 %). Pour la FGTA-FO, “penser que proposer une grille de salaires en partant de celle de 2018, donc avec trois ans de retard, redonnera de l’attractivité au secteur et satisfera les salariés est un leurre.” L’organisation syndicale se déclare “très réservée sur une signature de l’accord”, et indique qu’elle “consultera tous ses syndicats du secteur d’ici début janvier et prendra ses responsabilités”. Didier Chastrusse, négociateur de la CFECGC, a déploré de son côté “l’absence de positionnement de l’encadrement” et a annoncé que son syndicat “ne s’associera pas à une signature de la grille sans de réelles contreparties sur les conditions de travail”. La CGT a déclaré qu’elle ne serait pas signataire. “Je suis déçu, car on est dans les demi-mesures, et cela ne sera pas suffisant pour régler le problème de la pénurie de personnel”, a déclaré Stéphane Fustec, négociateur pour la CGT. Il a également regretté “l’absence d’engagement sur un agenda social et des mesures pour concilier la vie professionnelle et personnelle des salariés”. De son côté, le collège patronal, par l’intermédiaire de Didier Chenet, considère qu’il a répondu aux attentes des organisations syndicales et qu’il a pris les mesures leur permettant de signer cette grille de salaires. Les organisations professionnelles GNC, GNI, SNRTC et Umih, devant l’effort consenti par la profession, demandent à l’État de poursuivre son soutien à la profession, notamment par l’activité partielle, les exonérations des charges, et l’aide coûts fixes simplifiée. Enfin, elles estiment qu’un aménagement des conditions d’amortissement du PGE s’impose plus que jamais. Une nouvelle grille de salaires proposée à la signature Jeudi 16 décembre, après cinq heures de négociations en commission mixte paritaire, le GNC, le GNI, le SNRTC et l’Umih ont proposé une nouvelle grille de salaires. Deux des quatre organisations du collège salarié ont conditionné une éventuelle signature à la mise en place de négociations sur l’amélioration de conditions de travail dans la branche. Trois dates ont été fixées pour ces négociations. Les représentants des organisations patronales du secteur des CHR. Le taux horaire du smic à 10,57 € au 1er janvier 2022 La ministre du Travail, Elisabeth Borne, a confirmé que le Gouvernement ne donnerait pas de coup de pouce à la réévaluation du taux horaire du smic au 1er janvier 2022. Seule la revalorisation légale sera appliquée comme chaque début d’année. Le taux horaire brut va donc passer de 10,48 € à 10,57 €, soit une augmentation de 0,9 % par rapport à octobre 2021, et de 3,1 % par rapport à janvier 2021 (le taux était alors fixé à 10,25 €). “Une nouvelle encourageante” Elisabeth Borne, ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion, a réuni, vendredi 17 décembre, les organisations patronales et syndicales interprofessionnelles (le Medef, la CPME et l’U2P pour les employeurs, la CFDT, la CGT, FO et la CFE-CGC pour les salariés) afin de faire le point sur les négociations au sein des branches professionnelles dont les minimas conventionnels étaient inférieurs au smic au 1er janvier 2021. À l’issue de cette réunion, la ministre a rappelé les enjeux de cette démarche : l’attractivité des métiers, d’autant plus dans les secteurs connaissant des contraintes de travail. Au 1er octobre dernier, 40 branches avaient des minimas conventionnels inférieurs au taux du smic. Depuis, un tiers ont déjà conclu des accords pour revaloriser leurs minimas conventionnels. Elisabeth Borne a souligné qu’une nouvelle grille de salaires avait été soumise à signature des syndicats de salariés dans les CHR, et a qualifié cette proposition “de nouvelle encourageante pour le secteur”. La grille de salaires proposée à la signature Niveau I Niveau II Niveau III Niveau IV Niveau V Échelon 1 11,01 € 11,30 € 12,40 € 13,50 € 17,50 € Échelon 2 11,03 € 11,60 € 12,60 € 14,00 € 20,80 € Échelon 3 11,20 € 12,20 € 13,00 € 14,50 € 27,00 € © GETTYIMAGES Disparition de Thomas Nedelec C’est avec une immense tristesse que nous avons appris le décès soudain de Thomas Nedelec, meilleur apprenti de France cuisine froide 2019, à l’âge de 20 ans. Ancien élève au lycée hôtelier de Dinard et originaire de Quimper, il avait connu un début de carrière plus que prometteur, avec notamment un stage dans les cuisines de l’Élysée, aux côtés de Guillaume Gomez, et un poste de commis au sein de l’établissement 3 étoiles de Michel Guérard à Eugénie-les-Bains. À sa famille, ses amis et ses proches, l’Hôtellerie Restauration adresse ses plus sincères condoléances. © SOCIÉTÉ NATIONALE DES MEILLEURS OUVRIERS DE FRANCE

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