L'Hôtellerie Restauration No 3771

5 29 avril 2022 - N° 3771 L’Hôtellerie Restauration Pas d’accord sur la nouvelle grille de classification Après les négociations sur les salaires, place à celles sur la classification. Les syndicats de salariés ont jusqu’au 30 avril pour signer une nouvelle grille mise à la signature par la représentation patronale lors de la commission mixte paritaire. Mais cette grille ne reconnaissant pas la polycompétence des employés, le collège salarié s’oppose à sa signature. Les partenaires sociaux de la branche des CHR se sont retrouvés le 29 mars dans la continuité de l’agenda social, comme ils s’y étaient engagés lors de la négociation de la grille de salaires - entrée en vigueur depuis le 1er avril. Ils ont fait un point d’étape sur les travaux du groupe relatif à la qualité de vie au travail, et plus particulièrement sur les coupures et le repos hebdomadaire. Thierry Grégoire, négociateur pour l’Umih, a posé des bases claires : “Pas de 13e mois ni de majoration pour le travail du dimanche, qui est un jour comme un autre dans nos activités, mais nous sommes disposés à négocier sur l’intéressement ou la participation.” Et d’ajouter : “Nous sommes dans la continuité de l’agenda social. Et nous avons posé à la signature un texte relatif au toilettage de la nouvelle grille de classification.” Cela fait trois ans que les partenaires sociaux négocient pour établir une nouvelle grille de classification. Celleci sert à déterminer le positionnement des salariés et leur rémunération. L’employeur doit utiliser la méthode des critères classant et la liste des emplois repères prévues par la convention collective des CHR du 30 avril 1997. “Donner de la visibilité au salarié” Les syndicats de salariés ont jusqu’au 30 avril pour ratifier cet accord afin de pouvoir l’étendre et de le rendre l’application obligatoire à toutes les entreprises et salariés du secteur. Mais, en l’état, les syndicats devraient refuser de signer l’accord portant sur la nouvelle grille. “Nous souhaitons que la polycompétence soit reconnue et distinguée clairement de la polyvalence, justifie Nabil Azzouz, négociateur pour la FGTA-FO. Nous souhaitons donner de la visibilité au salarié pour qu’il puisse se situer sur la grille de façon transparente et bénéficier d’une rémunération juste par rapport à l’effort fourni au sein de son entreprise et se situer par rapport à son avenir et le fidéliser dans l’entreprise. Cet accord va revenir à la table des négociations.” Pour la CFDT, cet accord n’est pas assez abouti et le syndicat demande aux organisations patronales de revoir leur copie. Deux points d’achoppements : l’article 34.1, qui prévoit qu’au bout de 3 ans, un salarié à l’échelon 1 du niveau I passe à l’échelon 2. L’organisation reprochait déjà le manque de clarté de cette clause - qui figurait déjà dans la convention collective des CHR de 1997 - et souhaitait que le délai pour augmenter d’échelon soit réduit. “Quant à la pluriactivité et la polyvalence, les définitions proposées ne sont pas celles que l’on souhaite. La polycompétence des salariés doit être mieux prise en compte”, abonde Samuel Yim, négociateur pour la CFDT. La prochaine commission mixte paritaire est prévue pour le 31 mai prochain. Tous les grands acteurs de la profession étaient réunis au CFA Médéric (Paris, XVIIe), le 11 avril dernier, le temps d’une journée placée sous le signe de la convivialité par l’association Ô Service - des talents de demain. À l’occasion de l’assemblée générale de l’association, la sénatrice Catherine Dumas, le président du GNI, Didier Chenet, mais également Céline Nasution (association Avenir) ou encore Béatrice Gravier (directrice du salon EquipHotel) ont pris la parole pour souligner le courage des enseignants et des professionnels de la salle, qui ont vécu deux années de grandes turbulences après l’arrivée du Covid en France. Denis Courtiade, le président-fondateur d’Ô Service - des talents de demain et directeur historique du Plaza Athénée, a apprécié ces échanges qui ont également permis de mettre en lumière les actions entreprises par l’association depuis dix ans. “Notre but a toujours été de fédérer et de créer du lien entre les enseignants, les professionnels de la salle et les apprentis. Notre savoir-faire et nos valeurs ont besoin d’être mis en lumière car il y a partout des personnes formidables qui font honneur à nos métiers.” Promouvoir le métier L’ensemble des professionnels de la restauration partage la même problématique, celle du recrutement. “Les jeunes d’aujourd’hui portent un regard particulier sur le monde du travail. Ils ont parfois du mal à s’engager dans la voie professionnelle. Nous devons aujourd’hui montrer la beauté des métiers de la salle à travers une approche collective et bienveillante”, explique Denis Courtiade. Le directeur de salle ne cache pas que le métier recèle “des tâches difficiles”, ni les conséquences du Covid “qui ont fait de la casse et révélé le malêtre des plus vulnérables”. Mais il possède un atout non négligeable, celui de créer du lien social. “Les maîtres d’hôtel jouent un rôle essentiel dans l’expérience vécue par les clients. Aujourd’hui, un restaurant doit devenir plus récréatif avec des animations en salle, de la bonne humeur et de la convivialité.” En réduisant le nombre de services par semaine - le Plaza Athénée en propose seulement 6 (un déjeuner, 5 dîners) -, en accompagnant chaque jeune apprenti d’un mentor et en valorisant le collectif au sein des équipes, Denis Courtiade croit fermement en l’avenir de la profession. Entre tradition et évolution, la salle a encore de beaux services à rendre... Poser une question, ajouter un commentaire Stéphane Pocidalo >www.lhotellerie-restauration.fr/QR/RTR570887 L’association Ô Service - des talents de demain fête ses 10 ans Paris Le 11 avril dernier, au sein du CFA Médéric, l’association a tenu son assemblée générale et soufflé sa 10e bougie. Pour son président-fondateur, Denis Courtiade, les métiers de la salle ont plus que jamais besoin d’être valorisés pour susciter des vocations. Les membres de l’association réunis le 11 avril en assemblée générale. © HRV PROD Le palmarès des Trophées Ô Service 2020 et 2021 Durant cette assemblée, les 14 membres du conseil d’administration de l’association ont décerné leurs trophées dans les 4 catégories suivantes : • Projet d’école : Campus de Groisy, représenté par Arnaud Gobled et Magali Ceste (2020), et le CFA Médéric, représenté par Caroline Ravenet (2021) ; • Transmission d’une philosophie et d’une motivation pour un métier : Pascal Obrecht (2020) et Philippe Rispal (2021) ; • Jeune talent : Artus André (2020) et Denis Merlo (2021) ; • Coup de cœur Ô Service : Hélène Binet, Un Œil en salle (2020), et Stéphane Guénaud (2021). PASCALE CARBILLET ‘Droit du travail en CHR (+ modèles de contrats et fiches de paie)’ Pas de 13e mois ni de majoration pour le travail du dimanche, qui est un jour comme un autre dans nos activités, mais nous sommes disposés à négocier sur l’intéressement ou la participation.” Thierry Grégoire

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