L'Hôtellerie Restauration No 3771

8 L’Hôtellerie Restauration N° 3771 - 29 avril 2022 L’hôtel de Cambis est situé à l’intérieur des remparts d’Avignon, dans la vieille ville. AVIGNON Situé à cinq minutes du Palais des papes, ce nouvel hôtel, décline dans sa décoration toutes les teintes et nuances du vin. HÔTELLERIE À Avignon, l’Hôtel de Cambis décline le thème du vin Inauguré le 1er avril en plein cœur d’Avignon (Vaucluse) après quatre ans de travaux, l’Hôtel de Cambis a été décoré sur la thématique du vin, la ville étant située sur la route des côtes-du-rhône. Dans les 41 chambres, l’architecte d’intérieur Julie Gauthron s’est attachée à travailler sur les couleurs, la transparence et les reflets du vin. Quatre couleurs ont été déclinées dans les trois catégories de chambres (rebaptisées premier cru, grand cru et millésime) pour évoquer les nuances du vin : jaune doré, rose, vert et bordeaux. Dans certaines d’entre elles, la séparation avec la salle de bains se fait grâce à une cloison en verre teinté, pour jouer sur les volumes et les couleurs. Crus régionaux L’Hôtel de Cambis propose également un bar lounge, L’Orsan, pour une expérience immersive dans le monde du vin, avec une carte qui met particulièrement en avant les crus de la région. Le sol en carreaux de ciment évoque les anciens bistrots, les panneaux colorés reprennent la forme des arches du Palais des papes, situé à cinq minutes de l’établissement, et est doté d’une multitude de suspensions et d’appliques. Au deuxième étage, les petits déjeuners sont servis dans une salle lumineuse. Deux pièces en enfilade permettent enfin d’organiser des réunions d’affaires et de proposer un espace de détente pour les clients. Côté restauration, une proposition de room service est fournie par le chef étoilé Laurent Azoulay, avec son offre Bokal, composés de plats sains, simples et goûteux. Poser une question, ajouter un commentaire Anne Eveillard > www.lhotellerie-restauration.fr/QR/RTR1470717 Rocky Pop : le concept qui lie loisirs, affaires et vie de quartier Après Les Houches en 2018 puis Flaine en 2021, une troisième adresse s’apprête à ouvrir à Grenoble. L’hôtelier Romain Trollet, à la tête d’Assas Hotels, revient sur le succès de sa marque. Les chambres sont déclinées sur le thème du vin par Julie Gauthron. L’Ibis Stupino, dans la région de Moscou, l’un des 57 établissements du groupe Accor en Russie. © DR Russie : Accor met ses projets sur pause Comme d’autres groupes français implantés en Russie, Accor a décidé de maintenir sa présence dans le pays. Le 2 avril, au micro de France Inter, le PDG du groupe, Sébastien Bazin, a jugé que “le service que l’on rend en Russie est extrêmement précieux, voire indispensable pour les médias, les organisations caritatives, les délégations étrangères qui viennent négocier”. Le patron du géant français de l’hôtellerie assure qu’il “ne gagne pas d’argent en Russie”. “Donc personne ne peut me dire que je finance la guerre !”, a-t-il clamé avant d’ajouter : “Je ne paie pas d’impôts parce que j’y perds de l’argent, on est à 32 % de taux d’occupation alors qu’on commence à gagner de l’argent à 55 %.” La ligne de conduite d’Accor consiste à geler la trentaine de nouveaux projets de développement prévus d’ici à 2025, dans ce marché encore immature et porteur (notamment dans la gamme hôtelière intermédiaire). En Russie, le numéro six mondial de son secteur est gestionnaire de 57 établissements et compte 3 800 collaborateurs. Du côté de l’Ukraine, quatre des sept hôtels du groupe Accor sont encore ouverts. “Nous devons être créatifs, voir les choses autrement.” L’hôtelier Romain Trollet, à la tête d’Assas Hotels, colectionne les ouvertures et les succès, notamment avec la marque Rocky Pop, fondée en 2016. Après un premier établissement aux Houches, près de Chamonix, il en inaugure un deuxième à Flaine en 2021, avant celui de Grenoble prévu pour la fin de l’année. La marque n’était pourtant pas prédestinée à se développer autant. “Ce que nous avons créé fonctionne, et avec le temps, nous le développons”, confie-t-il. Rocky Pop est né d’un constat simple : “La montagne c’est cher, et ça le devient de plus en plus. Beaucoup de personnes n’ont pas les moyens de s’y rendre”, explique le fondateur de l’enseigne. Il imagine alors un concept “fun”, dans lequel il est possible de “se forger des souvenirs dingues, mais sans payer une fortune”, assure-til. L’enseigne propose donc karaoké, baby-foot, bornes d’arcade, jeux de fléchettes, piscine à boules pour les enfants… Mais Romain Trollet insiste : “Si la chambre ne crée pas de valeur et n’est qu’accessoire, il ne faut pas pour autant oublier la qualité, qui reste la base de notre métier. Cela pourrait au contraire détruire l’image.” L’engouement suscité autour de son produit conduit Romain Trollet à le dupliquer. Il crée ainsi un univers autour de cette ambiance conviviale, qui va attirer à la fois une clientèle familiale mais aussi plus locale ou de long séjour, grâce à son intégration dans le quartier et la création de commerces de proximité hébergés directement dans l’hôtel. “On a voulu créer des hôtels proches de l’environnement dans lequel ils sont situés”, expliquet-il. À Flaine, par exemple, l’hôtel accueille un supermarché et une lingerie ; à Grenoble, un fleuriste et un réparateur-loueur de vélos sont prévus. Aux Houches, 30 % de la clientèle vient de l’extérieur, “pour jouer aux machines ou boire un verre”, assure l’hôtelier. “Penser son produit pour les gens qui y travaillent” Le développement de Rocky Pop s’explique aussi par les constats faits suite à la crise sanitaire. “On s’est rendu compte que certains modèles étaient plus résilients que d’autres. L’hôtellerie pure n’a eu aucune activité pendant la crise ; les appart-hôtels ont subi une perte un peu moins importante, et il n’y a eu pra- © ANTOINE LIPPENS © ANTOINE LIPPENS Le Rocky Pop de Flaine. Romain Trollet, le fondateur de la marque Rocky Pop (groupe Assas Hotels). tiquement aucun impact sur le coliving. Avec Rocky Pop, on a une identité assez forte, mais nous avons aussi un modèle plus résilient. Ce n’est pas juste un lieu un peu fun, c’est un modèle qui offre des hébergements différents [chambres allant de 2 à 12 personnes, appartements, penthouses, NDLR], avec une clientèle différente et des zones communes qui séduisent la clientèle de ville”, explique Romain Trollet. “À la montagne, il faut être bon, poursuit-il. Une saison dure 140 jours, donc il faut amortir le projet dans ce laps de temps. Il est nécessaire d’être créatif, et de l’être rapidement.” Autre challenge de taille selon l’entrepreneur : “On embauche des salariés pour une période courte. Ils partent à la fin de la saison et le challenge, c’est de les faire revenir d’une année sur l’autre.” Avoir une approche métier est donc indispensable. Les clients achètent une chambre suite à une photo vue sur internet et à la lecture des commentaires, qui reflètent l’expérience vécue par d’autres clients et de l’accueil de la part des collaborateurs. “La capacité de créer des moments de vie existe grâce aux membres du personnel. Quand on imagine un produit, au départ, il faut aussi le penser pour les gens qui y travaillent, avec un outil pratique. Il faut que les équipes s’identifient au produit, qu’elles aient envie de venir travailler avec vous et qu’elles se sentent bien.” © DR © DR

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