L'Hôtellerie Restauration No 3773

Comment responsabiliser davantage ses salariés dans l’entreprise ? Alain Sabatier implique ses 13 employés dans la vie économique de l’hôtel-restaurant Les 3 Lieux, aux Ponts-de-Cé, près d’Angers (Maine-et-Loire). “Notre équipe est jeune. Nous voulons leur faire comprendre ce que représentent un chiffre d’affaires, des dépenses. Pour que chacun touche son salaire et que l’on puisse payer les charges, il faut que l’argent rentre, et pour cela, nous établissons ensemble des actions. Il est certes plus difficile de vendre une bouteille à 100 € qu’à 15 €, mais c’est plus rémunérateur et plus valorisant. Nos caisses sont aussi des ordinateurs sur lesquels les salariés ont accès aux chiffres de nos différentes activités – restaurant, bistrot et hôtel : ils les consultent chaque fin de semaine et de mois. On analyse ensemble pourquoi on a moins bien travaillé sur une période, par exemple”, raconte le gérant. De cette façon, Alain Sabatier donner à ses collaborateur une vision de l’entreprise à tous les niveaux : il détaille ce que représente le prix d’un menu - la matière première, le loyer à payer, etc. -, afin qu’ils comprennent comment une partie du bénéfice est réinvestie. “Si du matériel est cassé, j’affiche le devis de la réparation. Lorsque nous achetons du matériel, je communique le prix. L’idée, c’est de respecter les outils de travail, comme on le ferait chez soi pour ses affaires”, souligne le chef d’entreprise. Pour lui, cela impulse une dynamique et ouvre la discussion. Prendre en compte l’avis des collaborateurs Quand les salariés comprennent la stratégie de l’entreprise, ils peuvent se mobiliser autrement. Dans l’Est de la France, au sein du groupe Heintz Immobilier & Hôtels, les employés ont un rôle à jouer pour maximiser leur intéressement, basé sur la performance des hôtels : en mettant en place des actions pour réaliser plus de chiffre, ils font ainsi levier sur l’intéressement final - en ayant conscience de l’importance du rôle de chacun et de la réussite de l’entreprise. Aux 3 Lieux, “chacun peut donner son avis sur tout ce qui concerne l’entreprise. Je prends les décisions finales, mais nous discutons des actions commerciales, de la communication, etc. L’avis des stagiaires est tout aussi intéressant, car nous avons le nez dans le guidon et un regard extérieur est bienvenu”, note Alain Sabatier. À Rodez, au Coq de la place, Benjamin Bergès insiste sur l’importance de l’humain. “Le management, c’est du temps. Il faut connaître les gens avec Une partie de l’équipe des 3 Lieux, à la fin d’une formation en pâtisserie. EMPLOI La Région Sud valorise les métiers du tourisme Pour réduire les tensions liées au recrutement dans les CHR, la région Paca a déployé un vaste dispositif, avec charte de bienveillance, appel à projets et campagne de communication nationale à la clé. En Provence-Alpes-Côte d’Azur (Paca), il y a 45 000 postes vacants recensés dans le secteur de l’hôtellerie-restauration. Aussi, la Région Sud et le comité régional de tourisme Paca ont-ils décidé de faire de la valorisation des métiers du tourisme “une priorité absolue”. “Nos entreprises souffrent de cette situation qui pourrait rapidement affecter l’image de nos destinations. Il faut une mobilisation générale de tous les acteurs, de tous nos partenaires. Nous avons décidé d’agir concrètement et immédiatement”, déclare François de Canson, président du CRT Paca. D’abord, l’accès à la formation sera facilité. Un appel à projets Formations professionnelles innovantes pour les métiers du tourisme, abondé à hauteur de 500 000 € en 2022, permettra aux “demandeurs d’emploi, aux saisonniers, aux jeunes diplômés et aux salariés de monter en compétences”, selon le CRT. Grâce au Chèque expertise tourisme (soit un budget dédié de 130 000 € en 2022), les entreprises du secteur bénéficieront d’un soutien sur mesure, sous forme de diagnostics-conseils, afin de doper leurs performances. Des partenariats seront également tissés par la région pour valoriser les perspectives de carrière auprès des jeunes et des demandeurs d’emploi, et faciliter les passerelles professionnelles. Redorer l’image de ces métiers Afin de changer l’image de ces métiers, les professionnels de la région ont élaboré une charte de bienveillance. En l’adoptant, ils s’engagent à respecter “dix démarches de progrès” comme, par exemple, l’assurance du bienêtre au travail ou la mise en œuvre d’une politique salariale motivante. Une campagne de communication nationale met par ailleurs en exergue les valeurs portées par ces métiers : esprit d’équipe et d’initiative, bonne humeur, relations humaines. #Attractivité : susciter l’implication des salariés Impliquer ses collaborateurs dans le projet de l’entreprise permet d’innover, d’améliorer la productivité, de les responsabiliser et de renforcer un sentiment d’appartenance et de reconnaissance. Comment faire ? Des professionnels racontent ce qu’ils ont mis en place. Violaine Brissart Laetitia Bonnet-Mundschau Une question, un commentaire sur cet article lhotellerie-restauration.fr/QR/RTR170447 Une question, un commentaire sur cet article lhotellerie-restauration.fr/QR/RTR170784 lesquels on travaille. Nous les voyons plus que nos familles ! On doit savoir que l’on peut compter les uns sur les autres, et avant tout sur son patron. Le soir, après le service, on se pose, on débriefe”, dit-il. Il consulte ses équipes pour beaucoup d’autres choses : la carte des vins, la décoration du restaurant, les investissements dans du mobilier… Former pour casser la routine et remotiver Pour Clément Marot, longtemps chef de son restaurant à Lille, il est essentiel de cerner “le talent de votre collaborateur et de le mettre au bon endroit. Il faudrait faire un vrai diagnostic RH tous les trois ans en formation continue, car tout le monde est concerné. Cela permettrait de savoir où chacun en est, en plus d’un entretien individuel annuel”. Des formations régulières entretiennent la motivation, donnent de nouvelles idées ou facilitent le travail, notamment lorsque l’on apprend de nouvelles techniques. Le groupe Fratelli Food, qui compte sept restaurants sur l’agglomération grenobloise, organise des formations en interne en faisant appel à des consultants, financés par le groupe, qui s’adaptent exactement aux besoins et aux délais du moment. Des restaurateurs, comme Hélène et Antony Clautour, propriétaires du restaurant l’Estran à Notre-Dame-de-Monts, motivent leurs salariés à valider le permis de former, pour participer au recrutement et à la formation de leurs futurs collègues. Le résultat ? De la responsabilisation, de l’autonomie, une confiance accrue en leurs capacités. Une campagne de communication nationale met en avant les métiers du tourisme. © DR © DR 14 L’Hôtellerie Restauration N° 3773 - 28 mai 2022 sur www.lhotellerie-restauration.fr/QR/RTK21381 Un nouveau service accessible uniquement sur support numérique Retrouvez notre Compil “Attractivité dans les CHR : des initiatives pour pallier la pénurie demain-d’œuvre”

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