L'Hôtellerie Restauration No 3773

8 L’Hôtellerie Restauration N° 3773 - 28 mai 2022 Les Hautes Mers, nouvelle perle des Domaines de Fontenille ÎLE D’YEU Le groupe hôtelier vient d’inaugurer un nouvel établissement de 17 chambres et un restaurant, sur l’île d’Yeu, à quelques mètres du débarcadère de Port-Joinville. Une adresse qui invite à la déconnexion. Les Domaines de Fontenille : une success story française L’Hôtellerie Restauration : Qu’est-ce qui vous motive dans le choix de vos ouvertures ? Guillaume Foucher : On tombe amoureux d’une maison, d’un lieu. Ce n’est pas pour rien qu’on a des hôtels de petite structure, c’est parce que l’on tombe sous le charme d’endroits où l’on a envie de vivre une partie de notre vie. C’est dans ces maisons qu’on arrive à se projeter. Notre seule limite dans le développement, c’est de respecter 3 heures de distance avec nos lieux de vie, Paris et Aix-en-Provence, car nous sommes tout le temps dans nos hôtels, on suit les travaux… L’idée, c’est d’offrir un tour d’Europe à travers les différentes maisons des Domaines de Fontenille. Elles sont toutes différentes, mais avec un service similaire, et elles offrent de beaux paysages. Vous êtes propriétaires des murs de vos hôtels. Cela nécessite de lourds investissements, non ? Nous sommes effectivement propriétaires des murs de nos hôtels. Nous choisissons, dès que c’est possible, des maisons avec beaucoup de terrain, car nous avons une vocation agricole. Nous produisons du vin à Lauris et à Minorque, en Italie, nous aurons des oliviers. C’est par goût de la terre, mon père est céréalier. Faire son vin ou son huile d’olive, c’est génial ! Vous avez une large clientèle d’habitués. Comment l’expliquez-vous ? En effet, 60 % de nos clients reviennent d’une année sur l’autre et plus de 70 % de notre clientèle a déjà été dans deux établissements de la collection. Il y a une vraie fidélité. Nous faisons des choix qui ne peuvent pas plaire à tout le monde, mais c’est aussi ce qui fait que nous avons une communauté. “Quand j’ai su que les Domaines de Fontenille allaient s’installer sur l’Île d’Yeu (Vendée), j’ai voulu participer au projet”, explique Agathe Facq, native de l’île et directrice des Hautes Mers, le nouvel établissement du groupe hôtelier. Après une expérience à Paris, en Polynésie et dans les Antilles Françaises, la jeune femme a souhaité revenir sur ses terres. “C’était une superbe opportunité pour moi”, lance-t-elle, et c’était “rassurant” pour les habitants de savoir que l’établissement est dirigé par quelqu’un de l’île. “Il y avait beaucoup de fantasme” autour de cette ouverture, concède Agathe Facq. Se ressourcer au bout du monde Les Hautes Mers, baptisé ainsi en hommage à une chanson de Barbara, est situé à quelques mètres du débarcadère de PortJoinville et face à l’océan Atlantique. Le huitième établissement de la collection des Domaines de Fontenille a ouvert le 16 avril, après quelques travaux et aménagements. “L’établissement, ancien hôtel Le Caillou blanc, avait déjà été rénové il y a deux ans. Les nouveaux propriétaires, Guillaume Foucher et Frédéric Biousse, ont refait la décoration et construit une cuisine professionnelle pour accueillir un restaurant”, explique Agathe Facq. L’hôtel dispose, pour le moment, de 17 chambres, d’une piscine extérieure et d’un restaurant. Aux commandes du restaurant Vent debout, Nawal Rezagui qui, après avoir évolué au sein des différentes maisons, vient de prendre son premier poste en tant que cheffe. Côté décoration, le blanc reste majoritaire dans les parties communes. Les coussins et canapés sont signés Caravane. Aux murs, on retrouve les constructions visuelles de Laurent Millet et les photographies ethnographiques de Charles Freger. Ont également été installées des sculptures minimalistes de Marie Bathellier, une artiste de l’île qui crée des totems avec des flotteurs de balisage et des perches de bois. L’hôtel restera fermé pour six mois pendant la basse saison pendant les deux prochaines années pour continuer les travaux : une extension de 700m² - pour créer huit chambres, une salle de séminaire et une piscine couverte - verra ainsi le jour d’ici 2024. Il est ensuite prévu qu’il ouvre à l’année. Une ambition qui n’inquiète pas Agathe Facq : “Les gens ont envie de couper, de se ressourcer dans des lieux isolés, situés au bout du monde.” Recruter sur une île… une gageure Un isolement qui peut néanmoins s’accompagner de difficultés, notamment pour le recrutement. “Nous avons un double problème sur l’île. Le premier, commun à toute la profession, est celui du recrutement. Pour le moment, nous devons fermer le restaurant un jour et demi par semaine, faute de personnel. Heureusement, les choses évoluent vite, notamment grâce au fait que nous sommes un groupe. Cela séduit parce que nous offrons des possibilités d’évolution. Le deuxième problème c’est celui du logement, comme dans les stations balnéaires de la côte atlantique. Sur l’île d’Yeu, le foncier est très cher et les logements vacants ne sont souvent disponibles qu’en location saisonnière. Se loger de manière permanente est très compliqué. Si nous n’offrons pas de solution de logement, nous ne pourrons pas recruter”, explique la directrice, qui relativise puisque plus de 60 % de l’équipe vient déjà de l’île. Un problème que la mairie a pris en main, notamment en créant des logements individuels dans une ancienne colonie de vacances. Une question, un commentaire sur cet article lhotellerie-restauration.fr/QR/RTR171070 L’une des 17 chambres. Agathe Facq, directrice des Hautes Mers. L’hôtel Les Hautes Mers. Romy Carrère Guillaume Foucher (à gauche) et Frédéric Biousse, les créateurs des Domaines de Fontenille. © GAËL LE BOUCAULT © DR © GAËL LE BOUCAULT HÔTELLERIE

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